Ludwig Willems : « Ça ne tourne pas uniquement autour de Lotte Kopecky »
Les Classiques sont terminées. Le triplé belge à Liège-Bastogne-Liège chez les Hommes a marqué les esprits, mais ce n'est pas le seul temps fort. Chez les filles, Lotte Kopecky a remporté les Strade Bianche et le Tour des Flandres pour la première fois de sa carrière. Une prestation qui n'a pas échappé au sélectionneur national, Ludwig Willems qui revient sur le printemps des coureuses belges pour DirectVelo.
DirectVelo : Avec l'arrêt de Jolien D'Hoore, Lotte Kopecky avait la lourde tâche de reprendre le flambeau du cyclisme belge. Elle a répondu aux attentes.
Ludwig Willems : L'an passé, elle était déjà très forte, mais elle était encore juste en-dessous des meilleures du monde. Maintenant, elle en fait partie. Désormais, tout le monde la surveillera au départ d'une course. Ce qu'elle a fait est magnifique pour le cyclisme belge.
« JULIE DE WILDE AURAIT DÛ GAGNER DWARS DOOR VLAANDEREN »
La relève se distingue aussi avec Shari Bossuyt et Julie De Wilde, également à leur avantage durant ce printemps.
Ce qui m'a marqué, c'est que ça ne tourne pas uniquement autour de Lotte Kopecky, d'autres se sont mises en évidence. Elles sont 7-8 à avoir eu un bon rendement sur ces Classiques. Maintenant, on voit une Shari Bossuyt actrice sur les courses. Elle roule au service de ses leaders chez Canyon-SRAM mais elle tient longtemps le coup. Elle a décroché trois Top 10, c'est très encourageant pour le futur. Julie De Wilde a progressé dans son positionnement. Elle aurait dû gagner Dwars door Vlaanderen. Si elle avait pu lancer son sprint plus tôt, elle gagnait la course sans problème. C'est vraiment dommage qu'elle se soit blessée à Paris-Roubaix. Globalement, c'est toute l'équipe Plantur-Pura qui a roulé à un bon niveau. Sanne Cant était costaude et Julie Van de Velde revient progressivement à son niveau d'antan.
Que retiens-tu encore de cette période ?
Valérie Demey a du mérite. Sans Lotte Kopecky, elle doit un peu tirer son plan chez Liv Racing, elle arrive à être présente dans le final des courses. Alana Castrique m'a également bien plu sur Paris-Roubaix. Changer d'équipe lui a fait du bien. Chez Cofidis, la mentalité lui convient sans doute mieux que chez Lotto-Soudal Ladies. Sa 20e place à Paris-Roubaix montre qu'elle est taillée pour ce genre de courses, mais des courses par étapes avec un chrono sont également à sa portée. Dans deux-trois ans, elle peut vraiment jouer les premiers rôles. Lotto-Soudal Ladies était en retrait. Logique vu qu'ils ont changé de philosophie. Ils sont plus orientés sur la formation plutôt que sur les résultats. Ils ont beaucoup de jeunes éléments. Il faut leur donner du temps. Toutefois, Katrijn De Clercq a quand même laissé entrevoir ici et là de belles choses, notamment sa 5e place lors de l'ultime étape du Fryslan Tour.
« LE SUCCÈS REVIENDRA À LA FAMILLE KNAVEN »
À partir de ce mercredi jusqu'à dimanche, tu es en République Tchèque avec l'équipe nationale pour participer à Gracia Orlova, une épreuve de Classe 2 (voir sélection). Pourquoi ?
La course revient au calendrier après deux ans d'interruption. Nous y étions déjà allés avant le Covid. Juste après les Classiques, certaines ont encore envie de rouler. Elle sert également de complément de programme aux autres équipes belges qui lèvent un peu le pied après ce printemps chargé. Marthe Goossens a 20 ans et vient du BMX. Je suis curieux de la voir en action. Ensuite, nous serons présents du 24 au 29 mai au Tour de Thüringe en Allemagne avec plusieurs spécialistes du cyclo-cross, déjà en préparation pour la saison dans les labourés.
Tu ne seras pas présent dimanche au Championnat de Belgique Espoirs de contre-la-montre. Qui vois-tu comme favorite ?
En l'absence de Shari Bossuyt et de Julie De Wilde, je pense que le succès reviendra à la famille Knaven. Britt ou Senne, qui a également pris la nationalité belge. Eefje Brandt, qui a gagné le test national de contre-la-montre, aura également son mot à dire.