Thibaud Gruel : « On sent la différence »
Thibaud Gruel est actuellement le Junior français le plus régulier du peloton. Le leader du Challenge Morphologics-DirectVelo Juniors vient de prendre la 11e place du classement général de la Course de la Paix, la manche tchèque de la Coupe des Nations (voir classements), sous les couleurs de l’équipe de France. “Je suis relativement content de la façon dont ça s’est passé, sachant qu’on parle du niveau international. On a fait une belle course avec l’équipe, même s’il n’y a pas eu de victoire d’étape ou même de podium et que ça reste quand même le point négatif”, synthétise-t-il pour DirectVelo au moment de faire le bilan de sa semaine.
Le résident de Neuillé-Pont-Pierre (Indre-et-Loire) considère qu’il a potentiellement loupé le coche lors de la troisième journée de course, sur l’étape reine. “Il y avait une échappée et le futur vainqueur de la course a fait le bond sur la tête en bouchant un trou d’une minute. Même chose pour le Norvégien qui a terminé 3e”. Thibaud Gruel évoque en effet le joli coup de force de l’Allemand Emil Herzog et, donc, du Scandinave Jorgen Nordhagen sur les routes d’Olbernhau. “J’ai voulu retourner à la voiture et c’est à ce moment-là que le peloton a accéléré et qu’il y a eu des cassures dans la descente. Le temps que je remonte au pied du grimpeur, c’était déjà sorti”. Le J2 évoque une “erreur de jeunesse” mais aussi “un nouveau moment d’apprentissage” qui lui servira très certainement à l’avenir. “En Coupe des Nations, c’est le plus haut niveau. J’y prends un maximum d’expérience, plus qu’en 23J ou même en Fédérale, bien que toutes les courses soient importantes. Mais sur les épreuves UCI, on sent la différence”.
« JE PRÉFÈRE AVOIR UNE ANNÉE HOMOGÈNE »
Le licencié de l’UC Joué-les-Tours apprend ainsi à “bien lire la course ou à savoir quelle décision prendre à tel ou tel moment”. Très souvent aux avant-postes, il “prend confiance” mais n’est “pas trop du style à être sûr de soi non plus”. Pour preuve : “il y a toujours ce petit stress au départ d’une course pour savoir si ça va le faire. Ce petit doute est justement ce qui te donne envie de te battre pour prouver que tu es au niveau”. Thibaud Gruel l’assure : “la Course de la Paix n’était pas un gros objectif en soi mais ça reste un rendez-vous avec l’équipe de France où il faut répondre présent et s’appliquer”. Le 3e de Kuurne-Bruxelles-Kuurne y a vu une nouvelle occasion de se situer dans la hiérarchie, notamment en disputant son premier contre-la-montre de la saison 2022. “Je n’ai pas envie de cibler une course en particulier ou même une période précise avec un pic de forme adapté. Je préfère avoir une année homogène en étant performant le plus souvent possible”.
L’homogénéité, le pensionnaire du CREF Pays de la Loire la souhaite également au niveau des qualités qu’il développe en cette seconde saison dans les rangs Juniors. “Je pense que dans cette catégorie d’âge, il est encore trop tôt pour se spécialiser. Les hommes forts sont devant, généralement, peu importe le profil. Sur la Course de la Paix, j’ai fait 7e d’une arrivée au sprint puis 5e de l’étape reine en moyenne montagne. Je ne me débrouille pas trop mal sur différents terrains et ça me plaît, même si je prends plus de plaisir sur les courses dures, quand il y a de la sélection au fil de la journée”. Modeste et les pieds sur terre, Thibaud Gruel ne se sent pas dans la peau du meilleur Junior tricolore actuel malgré sa place de leader au Challenge Morphologics-DirectVelo (voir classement). “Il y a beaucoup de mecs forts en France mais ça donne forcément de la confiance d’être en tête du classement”. Dans les prochaines semaines, il désire performer lors du Trophée Centre Morbihan, une nouvelle fois avec les Bleus. Avant, il l’espère, de représenter encore la sélection nationale lors du prochain Championnat d’Europe. Pour le moment, il semble difficile de l’imaginer ne pas être de la partie.