Léo Danès n’est pas passé inaperçu pour son premier Championnat de France professionnel. Le sociétaire du Team U Nantes Atlantique était échappé ce dimanche pendant près de 150 kilomètres en compagnie d’une dizaine de coureurs. Le Brestois de 25 ans revient pour DirectVelo sur son escapade et, plus généralement, sur sa première partie de saison.

DirectVelo : Avais-tu prévu de t’échapper ce dimanche au Championnat de France à Cholet ?
Léo Danès : C’était l’objectif de l’équipe. On avait dit un pour sept si possible. Dans les premiers tours, j’ai vu que ça faisait facilement barrage. On peut vite se retrouver derrière et enfermé. À un moment, j’ai vu qu’il y avait plusieurs équipes bien représentées. J’ai essayé d’être acteur dans la bosse raide de l’autre côté du circuit. Je me suis dit que si c’est moi qui lançais, on aurait un gars devant et on n’aurait pas à relancer la course derrière. On a dû partir au bout de deux ou trois tours.

« C’ÉTAIT VOUÉ À SE FINIR COMME ÇA »

Comment ça s’est passé dans le groupe de tête ?
Il y avait plusieurs gars de chez Arkéa et Total. Ça a bien mis en route directement. Ce qui est dommage, c’est qu’on ne nous laisse pas plus de champ. On savait que l’issue de la course allait être en notre défaveur et qu’on avait peu de chances d’aller au bout sachant qu’en plus, le peloton a commencé à revenir fort à trois tours de l’arrivée. Ils étaient à 40-45 secondes. On s’est dit que ça allait quand même être assez compliqué. Notre sort était un peu scellé d’avance. Ça reste une belle journée à l’avant. Je préférais être là que dans le peloton. C’est plutôt positif.

Y as-tu quand même cru vu le nombre d’échappés et les noms présents ?
Oui et non. Il y avait des équipes qui étaient surreprésentées. Derrière, quand on a vu que l’écart plafonnait à 2’30“, on s’est dit que de toute façon, il y avait Groupama et Cofidis qui n’avaient pas forcément intérêt à nous laisser davantage de champ. Il y avait de beaux noms mais ça ne fait pas tout. Ils étaient quand même sacrément forts dans le peloton. C’était voué à se finir comme ça.

« IL ME DONNAIT DES CONSEILS PAR MOMENTS »

Tu as retrouvé ton ami brestois Valentin Madouas dans le groupe de tête…
On a roulé ensemble cette semaine. On rigolait en disant que ça serait bien si on pouvait s’échapper tous les deux. Je m’entends bien avec Valentin. C’était cool d’être avec lui. Il me donnait des conseils par moments. Il savait que derrière son équipe avait intérêt à ce que ça arrive au sprint. Il y avait aussi Laurent (Pichon) que je connais très bien. C’était une échappée sympa. Ça a bien tourné.

As-tu bien digéré la distance de 240 kilomètres ?
Je savais qu’au bout de 200-210, ça allait commencer à être plus compliqué. On n’a pas trop l’habitude de faire des distances aussi longues, mais je ne me suis pas mis de freins. J’ai fait ma course. Je n’avais rien de plus à faire quand ça commençait à piquer. Je savais que 240 bornes, on n’a pas l’habitude. J’ai mis un point d’honneur à finir car c’est toujours intéressant de faire les kilomètres pour la suite. La saison est loin d’être finie.

« IL FAUT SAVOIR ÊTRE OPPORTUNISTE »

Comment vis-tu cette première partie de saison avec le Team U Nantes Atlantique ?
J’adore ce fonctionnement. Quand on est Conti, on se fait un peu taper dessus. C’est peut-être ça qui est le plus difficile dans le sens où on a moins de renommée que certaines équipes. Dans le peloton, c’est peut-être un peu plus compliqué. Comme le dit notre manager, il faut savoir être opportuniste, prendre des coups et essayer de trouver l’ouverture pour obtenir des places comme l’ont montré certains gars au Ventoux et à la Route d'Occitanie.

Quelle est la suite de ton programme ?
Je vais couper un peu, faire un petit stage mi-juillet et essayer de réaliser une bonne fin de saison. Mon programme n’a pas encore été défini. J’aimerais bien prendre part au Tour du Limousin et à La Polynormande. Il y a pas mal de courses d’un jour qui peuvent me convenir.