Coralie Demay : « Il fallait que je savoure ce moment »

Crédit photo A.S.O / Thomas Maheux

Crédit photo A.S.O / Thomas Maheux

Coralie Demay s’est fait plaisir sur les routes de la quatrième étape du Tour de France, l’une des plus attendues de la semaine en raison de côtes aux pentes sévères et, surtout, de quatre sentiers - ces fameux chemins de terre qui retrouvent la lumière depuis quelques années, notamment depuis la création des Strade Bianche, en Italie - qui promettaient un grand spectacle et beaucoup de stress pour les favorites. La capitaine de route de St-Michel-Auber 93 a, de son côté, montré le maillot en prenant un coup d’avance. “Initialement, il n’était pas prévu que j’y aille moi-même. D’autres filles devaient prendre les coups mais elles ont fait beaucoup d’efforts et à un moment donné, un groupe est sorti sans elles”. La désormais ancienne pistarde comprend alors qu’elle doit donner un coup de main à ses coéquipières. “J’ai décidé d’y aller à mon tour, une première fois, puis la seconde a été la bonne”.

C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée à l’avant en compagnie de l’Ardéchoise Laura Asencio (Ceratizit-WNT) et de la Belge Valérie Demey (Liv-Racing). “Au début, on n’a pas cherché à pédaler trop fort mais seulement à prendre un bon rythme. Et le peloton nous a laissé prendre de l’avance”. Une fois sur les premiers secteurs type gravel, la Bretonne a pioché physiquement. “Les chemins, c'était compliqué pour moi. Quand j'ai été reprise par le peloton, j’ai vraiment souffert. Quand j’étais à l’avant, je pouvais rouler à ma propre allure mais une fois de retour avec les favorites, c’était très dur. J’ai dû me mettre dans le rouge pour revenir après un secteur et je n’ai jamais vraiment récupéré de cet effort”. D’autant qu’au quatrième jour de course, Coralie Demay sent que l’enchaînement commence à peser dans les jambes.

« IL AURAIT PEUT-ÊTRE FALLU QUE J’ATTENDE »

Au-delà de la souffrance, elle a tout de même profité de ces instants passés à l’avant de la course, sur le Tour de France. “Il y avait beaucoup de gens qui criaient mon nom. Au début, c'était un peu comme d'habitude et après, j'ai réalisé que j'étais au Tour de France et qu'il fallait que je profite du moment. Dans un secteur, il y a eu toute l'équipe, avec les représentants de nos sponsors, qui m'encourageaient. Il fallait que je savoure ce moment”. Après coup, elle se demandait tout de même si elle n’avait pas commis une erreur. “Quand j'étais toute seule, il aurait peut-être fallu que j'attende le groupe derrière pour me reposer mais être toute seule en tête au Tour de France, c’est quand même quelque chose qu’il fallait savourer”, insiste-t-elle.

Coralie Demay envisage-t-elle désormais de repartir à l’avant sur une autre d’étape d’ici la fin du Tour ? “Si je peux le faire, je le ferai. Il faudra quand même récupérer un peu avant. On n’a pas l’habitude de faire des courses WorldTour et là, on en fait tous les jours depuis quatre jours…”. Cette échappée a, en tout cas, permis à la 5e du dernier Championnat de France chrono de montrer que son équipe est capable d’être au niveau et d’exister sur ce Tour de France après, notamment, la 8e place de Simone Boilard aux Champs-Elysées. “Il faut qu'on prouve qu'on mérite notre place et on l'a déjà montré. On continue de montrer qu'on existe et on reste ambitieuses”.

 

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