Arnaud De Lie : « Juste une journée parfaite »
Deux sur trois pour Arnaud De Lie. Après une victoire en Espagne pour sa première course de la saison, puis le Grand Prix de Marseille-La Marseillaise où il a été piégé, le coureur de Lotto Dstny n’a pas perdu l’habitude de gagner. L’homme aux neuf victoires pour sa première saison professionnelle en 2022 s’est imposé à Bellegarde (voir classement), en haut de la Côte de la Tour, dans un registre de puncheur qu’il affectionne, lui qui est autant à l’aise dans les sprints massifs. Arnaud De Lie est revenu avec DirectVelo sur ce début de saison pied au plancher, cette Étoile de Bessèges, mais aussi ce qui l’attend pour cette deuxième saison chez les pros.
DirectVelo : Deuxième victoire, déjà, pour toi !
Arnaud De Lie : Ça fait toujours plaisir de commencer comme ça, direct deux victoires, je me sentais aussi bien à la Marseillaise donc ça fait trois courses avec de super sensations. Aujourd'hui on a fait une course comme il fallait, toute la journée devant. On était quatre dans le groupe devant et on a fait le leadout, les autres équipes essayaient de nous suivre. On ramène la victoire donc c'est super.
Que représente un succès sur l’Étoile de Bessèges, toi qui es surtout actif sur les courses d’un jour ?
Bessèges a toujours été une course un peu particulière pour moi. Ce sont les premières courses qu'on voyait à la télé, ça fait quinze ans que je regarde. Donc gagner ici fait plaisir, c'est chouette. Et surtout de conclure le travail de l'équipe, car quand on gagne c'est souvent grâce à l'équipe et pas que sur la performance individuelle.
« JE ME SENTAIS CAPABLE DE RESTER DEBOUT »
Il a fallu bien négocier cette journée dans les bordures…
Dans les bordures, il y a des jours où tu es toujours devant et tu sais bien frotter, c'était le cas aujourd'hui. Je n'ai jamais été piégé, j'ai été là à chaque fois qu'il fallait l'être. C'était juste une journée parfaite. Je pense qu'on a fait la course parfaite, sans prendre l'initiative de la bordure, mais en accompagnant.
Comment as-tu manœuvré dans ce final ?
On avait reconnu l'étape, lundi. J'avais vu qu'à 500 mètres il y avait un petit faux plat, j'ai accéléré pour aborder la partie raide avec un peu de vitesse. À ce moment Mads Pedersen a lancé, j'ai suivi. Je pense que j'avais l'ascendant psychologique comme il était devant. Il a dû se rasseoir, donc je me suis dit que ça allait le faire car je me sentais capable de rester debout jusqu'à la ligne.
A PRIORI PAS DE GRAND TOUR : « JE ME POSE CETTE LIMITE »
Comment vois-tu les prochains jours ?
Le premier objectif était de lever les bras, c'est fait. Demain est encore une belle opportunité, c'est très technique, il faudra être devant et refaire ce qu'on a fait aujourd'hui. Ensuite la troisième peut encore me convenir, mais la quatrième je pense que je ferai ça plus tranquille, sauf si j'ai le maillot jaune, il faut le défendre jusqu'au bout. Mais j'ai peu de chances de le garder jusqu'au sommet du Mont Bouquet.
Et le chrono ? Vas-tu en profiter pour te tester, ou l’exercice reste anecdotique ?
J'aime bien me tester. Ce n'est pas quinze minutes d'effort qui vont me cramer pour la saison. On dit souvent que c'est une journée de repos, donc quinze minutes un peu plus vite ça ne fera pas de mal. C'est assez technique, rapide, et puis il y a trois ou quatre minutes de bosse à la fin, donc ça ne fera pas de mal à la condition.
Qu’est-ce que Lotto Dstny attend de toi pour ta deuxième année ?
Que je gagne des courses (sourire) ! Je ne ferai pas de Grand Tour, c'est plutôt moi qui me pose cette limite. Je ferai déjà un grand pas en avant avec Paris-Nice. Ensuite si vraiment j'en fais un ce sera la Vuelta, mais en même temps il y a Plouay, le Québec... Ce sont des courses qui peuvent me convenir, je bats Benoit Cosnefroy qui gagne au Québec, à titre d'exemple. C'est plus sur des Classiques que je me porte cette année, avec des ambitions sur Paris-Nice. Je sens qu'il y a moyen d'en claquer une.