Célia Gery : « C’est génial ! »
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Alors que le podium semblait doucement se dessiner, lorsque les sœurs Holmgren, suivies par Lauren Molengraaf avaient alors pris leur distances sur Célia Gery, Federica Venturelli et Xaydee Van Sinaey, tout ne s’est pas passé comme prévu pour la Néerlandaise. Celle qui a dominé la catégorie Junior cette année a été victime d’une crevaison et a perdu toutes ses chances de finir en beauté. "On était trois-quatre, j'étais même 6e. Les deux Canadiennes étaient parties mais n'étaient pas loin. C'était serré, note Célia Gery. On s'est un peu regardées avec l'Italienne, donc devant c'est vraiment parti. Mais tout au long de la course on ne savait pas trop qui allait jouer la médaille". Et si les jumelles canadiennes ne seront jamais revues, la bataille tourne alors au duel entre Célia Gery et Federica Venturelli, pour la médaille de bronze.
Jusqu’aux derniers instants la bataille fait rage. Parfois la Française prend quelques mètres, mais son adversaire répond à chaque fois. Et c’est donc la ligne droite finale vers la ligne d’arrivée qui doit décider du sort des deux adversaires. "Je sentais que le sprint était long jusqu'à la ligne ! Je ne sais pas trop si je devais aborder le dévers en étant première, l'Italienne m'a doublée dans les escaliers, elle est plus grande et plus vite, mais je ne me suis pas inquiétée, car je sais que le sprint était long". Le jeu de dupe s’installe entre les deux, pour la médaille mondiale. "Je pensais qu'elle allait faire le sprint directement à la sortie du virage. On se regardait. Je suis restée dans la roue et j'ai attendu qu'elle lance. Je n'étais pas très sereine car elle est forte. Mais finalement j'ai tout mis et ça s'est joué de très peu, j'ai réussi !".
« JE FAISAIS 4E TOUT LE TEMPS »
Moment de flottement néanmoins, en attendant une décision officielle. Il faut faire recours à la photo fininsh, qui livre rapidement son verdict (voir classement). "Je pensais l'avoir dépassée quand même", admet Célia Gery. Et pourtant, difficile d’imaginer battre Federica Venturelli à la pointe de vitesse. "Je savais que les parties physiques, la route, c'était pour elle. Moi c'est plus la technique. Je n'avais pas trop confiance. Je voulais la laisser lancer mais je crois qu'on l'a lancé à peu près en même temps. Je me suis dit je fais mon sprint et on verra". Alors qu’elle restait sur trois 4e places, l’habituelle sociétaire du VC Rambertois ne voulait pas du quatre à la suite. "Faire un podium, c'est ce que je voulais. Je faisais 4e tout le temps. Il y avait à chaque fois un peu déception, même si c’est déjà bien".
Bagnoles, Benidorm, puis Besançon. Mais cette fois, Célia Gery est sur la boîte. "Là je suis super contente, j'ai bien travaillé avec Camille Chancrin, au stage en Espagne, mon club avec qui je m’entraine depuis que je suis petite, c'est génial !". Et la FFC a joué un rôle important. Alors que la Junior 1 n’a que des boyaux intermédiaires, elle a cette fois pu bénéficier de l’apport de la Fédération, au moment de son changement de vélo. "Au début je suis partie avec des boyaux inter, je glissais pas mal, je perdais du temps dans les virages alors que ce n'est pas là que j'en lâche d'habitude. J'ai décidé de changer, je me suis retrouvée 6e. Mais je me suis direct sentie mieux avec les boyaux boue. Avec la FFC, j'ai les boyaux que je veux". De quoi oublier toutes les déceptions de janvier. "Je suis très contente de ma saison, elle était déjà réussie mais finir comme ça, c'est génial. Maintenant je suis en coupure !", rigole la médaillée de bronze mondiale, qui pourra viser encore mieux l’année prochaine, contrairement à ses cinq adversaires du jour qui changeront de catégorie.