Derrière Antonia Niedermaier et son maillot jaune, acquis le premier jour sur le contre-la-montre de Saint-Vallier, la première outsider du Tour de l’Avenir s’appelle Anna Shackley (voir classement). Et encore ce mercredi, la Britannique a suivi le bon coup, et n’a pas cédé un mètre à ses principales adversaires, au moment de la Côte du Thoissia. "C’était bien, mes jambes répondaient bien. L’équipe a oublié la fatigue sur cette étape. C’est bien qu’on soit à l’avant. Dans la montée, je me sentais bien. Nous étions trois au sommet de la montée", raconte-t-elle à l’arrivée, au Val d’Epy, bien assistée par ses coéquipières, Alice Towers et Abi Smith.

Alors que les favorites se sont doucement découvertes, entre Shirin van Anrooij et Gaia Realini, la Grande-Bretagne et Anna Shackley ont aussi tenté leur chance. "Nous n’avons pas de sprinteuse, nous avons essayé d’attaquer pour créer un écart. C’est principalement Gaia Realini qui a attaqué. Finalement, nous avons toutes fini dans le premier groupe, nous n’avons pas perdu de temps. Je m’attendais à ce que la bosse soit assez dure. Le tempo était très élevé, ce n’était pas très pentu. Le peloton était assez fourni au sommet", constate celle qui évolue habituellement sous les couleurs de la SD Worx.

« CE SONT DES PETITS HÔTELS ET DES PETITS CAMPING-CARS, MAIS C’EST AMUSANT »

Mais ce jeudi et vendredi, le classement devrait se décanter, avec l’arrivée des reliefs. Notamment vendredi, l’étape reine de cette première édition. "Je me sens bien. Je suis un peu nerveuse avant la montagne, surtout pour le dernier jour. Je n’ai jamais grimpé de cols aussi haut. Ce sera intéressant et excitant", s’impatiente celle qui s’est fait une frayeur le mardi, prise dans une chute. "Mais je ne suis pas tombée trop durement". À l’aise dans les ascensions et en embuscade au classement général, Anna Shackley peut rêver à quelque chose de grand. "Ce serait vraiment bien de monter sur le podium au général".

Habituée à rouler pour ses coéquipières, parmi les meilleures coureuses mondiales, durant l’année, Anna Shackley a cette fois un tout autre rôle. "Je ne suis pas habituée à courir dans un peloton Espoirs. Je suis assez curieuse de voir la façon dont ça va se passer. C’est bien d’avoir ce rôle de leader et de ne pas être une équipière qui travaille", sourit celle qui a pris la 13e place du dernier Giro. Découvrir cette nouvelle épreuve la dépayse des conditions qu’elle connait toute l’année. "J’apprécie vraiment d’être ici. On n’a pas les bus d’équipe, ce sont des petits hôtels et des petits camping-cars, mais c’est amusant", rigole-t-elle. En revanche, ce sont les mêmes cols. "Et je suis prête pour la bataille", promet-elle.