VC Pays de Loudéac : « Un effectif plus complet et homogène »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Le VC Pays de Loudéac a vécu un exercice 2023 faste en obtenant les maillots de Champion de France et de Bretagne. En outre, quatre de ses éléments sont passés pros à l’issue de l’année, Baptiste Veistroffer et Killian Verschuren (Decathlon AG2R La Mondiale DT) ainsi que Pierre-Henry Basset et Antoine Hue (CIC U Nantes Atlantique). Gaëtan Lemoine, le directeur sportif de la structure bretonne, revient pour DirectVelo sur cette dernière saison et évoque celle à venir avec le recrutement de dix nouveaux coureurs et l’installation dans les nouveaux locaux du vélodrome. Une année qui commence lors du Circuit des Plages Vendéennes et non pas à l’Essor Basque comme l’an passé.

DirectVelo : Quel bilan tires-tu de la saison écoulée ?
Gaëtan Lemoine : C’est un bilan positif avec deux titres aux Championnats de France et Bretagne (avec Killian Verschuren et Pierre-Henry Basset, NDLR). On a quatre coureurs qui passent pros, c’est très satisfaisant, notamment avec Antoine (Hue) et Pierre-Henry (Basset) qui sont issus des rangs jeunes du club. C’est dans notre ADN et c’est notre objectif. On ne veut pas qu’ils restent chez nous des années surtout s’ils veulent passer pros, même si certains se font plaisir et restent avec nous. L’idée est de les amener vers le monde du professionnalisme et de leur faire découvrir un calendrier ainsi que le haut niveau. C’est toujours de la fierté surtout quand ils restent licenciés au club. C’est sympa pour les gamins de l’école de vélo.

« PLUS DUR D’AVOIR UN DISCOURS ATTIRANT »

Comment as-tu établi le recrutement cet hiver ?
On a déjà fait l’état des lieux de nos pertes, ça commence toujours par là. Mais ce n’est pas péjoratif, personne ne nous a quittés parce que ça s’est mal passé. On a des coureurs qui ont d’autres projets professionnels ou personnels. Il a fallu trouver pas mal de coureurs. On a déjà essayé de regarder localement ce qu’on avait. On avait le vivier Juniors avec des coureurs sur lesquels on pouvait compter et qu’on a pu intégrer dès la fin de la saison avec la N1, ça nous a rassurés, de même avec Maxime Priolet de la division régionale. On a récupéré deux coureurs de l’équipe Sojasun espoir qui s’est arrêtée. On a essayé de chercher en fonction des profils qu'il nous manquait. L’objectif était de nous renforcer sur certains segments où on avait quelques lacunes notamment les arrivées groupées et les chronos. L’objectif pour 2024 est d’apprendre de nos erreurs de 2023 pour faire mieux encore, si possible sur d’autres courses.

Avec l’émergence des Contis, est-ce que ça change quelque chose dans le recrutement ?
Oui forcément. Auparavant entre N1, on se faisait la guerre pour les meilleurs coureurs. Aujourd'hui, on est face à des Contis. C’est plus dur d’avoir un discours attirant par rapport aux meilleurs potentiels amateurs de demain, qu’ils sortent de Juniors ou de DN. Quand il y a un contrat pro au bout, notamment en France, c’est rassurant pour eux. Mais ça fait maintenant partie du jeu, on l’accepte. On est en concurrence directe avec ces Contis qui grossissent de plus en plus. Il y a de moins en moins d’équipes N1. C’est un jeu d’équilibre. On peut tous fonctionner ensemble, il faut juste voir s’il n’y a pas trop de casse avec des coureurs qui passent trop vite cet échelon. Je pense qu’on est une bonne solution pour des coureurs qui émergeront au bout d’un an ou deux. J’attends de voir ce que ça va donner pour Antoine et Pierre-Henry, mais aussi Baptiste qui est encore tout neuf dans le vélo. On est une passerelle et une solution de progression moyenne pour passer peut-être plus tard, non pas en Conti mais en ProTeam ou en WorldTeam.

« JE SAIS À QUI J’AI AFFAIRE CETTE ANNÉE »

Contrairement à 2023, tu as complètement eu la main sur le recrutement…
Les discussions ont été entamées beaucoup plus tôt. L’année dernière, j’étais arrivé en décembre avec un effectif déjà en place qui s’était réuni. J’ai eu la chance d’avoir un groupe qui me correspondait et avec lequel j’ai pu travailler très vite. Cette année, on est sur la même lignée. L’idée est de toujours travailler avec les mêmes valeurs et ambitions. Je pense que j’ai fait le recrutement en conséquence, les discussions ont commencé il y a plus longtemps. Je sais à qui j’ai affaire cette année.

Quel regard portes-tu sur ton effectif 2024 ?
Il est plus complet et homogène. L’année dernière, on avait quelques coureurs, notamment Killian, qui étaient plutôt à l’aise sur des circuits très durs. Cette saison, il nous manque cette cartouche, on n’a pas tellement ce profil-là. Mais je suis plutôt serein pour les chronos et les courses par étapes. On a fait une belle Coupe de France sur les courses en ligne. On espère pouvoir jouer sur cette compétition notamment grâce au chrono par équipes. L’effectif est également plus jeune, donc plus facilement adaptable et malléable.

Quelles sont vos ambitions ?
On a des titres à défendre (Championnats de France et de Bretagne, NDLR). Le fil conducteur est la Coupe de France, c’est toujours un marqueur important pour une équipe car on y fait tourner l’effectif. On a également de gros rendez-vous qui seront les Classe 2, notamment le Tour de Bretagne chez nous. Il va falloir bien gérer la saison car on a un gros calendrier, en avril notamment.

« SI ON S’EMPÊCHE DE TRAVAILLER DESSUS, C’EST QUASIMENT UNE FAUTE PROFESSIONNELLE »

Justement, vous avez un calendrier très dense au printemps avec le Championnat de France Espoirs en mai, puis qui sera peut-être plus léger en juillet-août…
La saison dernière, on avait effectué des coupes dans la saison. Il y avait des week-ends où on ne courait pas pour que les coureurs puissent récupérer et avoir des blocs de préparation. Cette saison, ce sera un peu plus imposé mais j’ai envie de dire : « tant mieux pour nous et pour le peloton ». Ça va permettre à tout le monde de souffler quelques fois dans l’année. Le France de l’Avenir n’est pas trop mal placé. Un coureur qui sort du Tour de Bretagne avec un état de forme intéressant peut potentiellement être performant sur ce Championnat de France. Notre groupe est dense et de qualité, pas mal de coureurs peuvent y être présents. C’est un montage de saison particulier mais ça ne nous inquiète pas plus que ça.

Votre approche de cette saison 2024 est également différente avec ce nouveau vélodrome où vous pouvez vous préparer ?
Sur quatre rassemblements, on est monté trois fois sur la piste. L’idée est de bosser le chrono individuel et par équipes. C’est un outil qu’on a à notre disposition. Si on s’empêche de travailler dessus, c’est quasiment une faute professionnelle. C’est un plus pour nous mais aussi pour les équipes bretonnes. Je les invite fortement à s’y rendre afin d’être le plus performant possible.

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