VTT

Mathis Azzaro : « Ma saison est déjà réussie »

Crédit photo Noam Meresse

Crédit photo Noam Meresse

Mathis Azzaro a vécu un enchaînement de manches de Coupe du Monde contrasté. Sur les week-ends de Nove Mesto (République Tchèque) et Val Di Sole (Italie), le pilote du team Décathlon Ford Racing a signé deux podiums (5e et 3e), ses premiers dans la catégorie Élites. Dimanche dernier, à Crans-Montana (Suisse), sa bonne série a été stoppée par une chute sur l’épreuve XCO. Conséquence de sa chute, une blessure au genou qui va l’empêcher de participer à la manche de Coupe du Monde aux Gets, le premier week-end de juillet. Au micro de DirectVelo, il revient sur ses dernières semaines mouvementées.

DirectVelo : Moins d’une semaine après ton abandon sur chute, à Crans-Montana (Suisse), quel est ton état d’esprit ?
Mathis Azzaro : Il y a un peu de frustration. Quand je suis arrivé à Crans-Montana, j’ai vu que c’était un circuit vraiment atypique et particulier. C'était du VTT à l’ancienne, dans des conditions de merde et c'était vraiment dangereux. Victor (Koretzky) a vu le circuit et il a dit « je ne cours pas », mais ce n’est pas le seul, plusieurs pilotes ont fait l'impasse sur Crans-Montana parce que c'était un circuit qui était très dangereux. Personnellement, je suis tombé plusieurs fois, mais j'essaie de voir le positif parce qu'il y en a qui sont partis en hélicoptère, moi, je m'en sors bien.

L’ambiance devait être lourde…
C'est un peu ça. Quand on voit un mec partir en barquette à la fin de la course, ça ne fait pas rigoler. En VTT cross-country, je pense que ce n'est jamais arrivé, ou très rarement. Et là, quand on voit qu'il y a des ambulances partout, c'est l’affolement général, ce n'est pas drôle à voir. On fait du cross-country, et on est peu protégé, donc quand ça tombe, ça peut vite faire mal. Mais de là à ce que ce soit un carnage, et de voir que tout le monde est par terre, ce n'est pas le VTT qu'on aime voir.

Tu sembles assez énervé…
Oui, et de toute façon, ça a un peu gueulé dans le monde du VTT parce qu'ils n'ont rien fait pour le bien des athlètes. C'était juste un carnage. Certes, la météo n'a pas aidé à ce que ça se passe bien, mais quand même. Ils n'ont pas écouté quand on leur a dit que ça allait être un massacre et qu'il fallait qu'ils fassent quelque chose. Et ça n'a pas loupé, dès le jeudi, dès les recos, ça a été un carnage. Il y a eu des chutes dans tous les sens. Je suis un peu plus énervé sur cet aspect-là. J’espère qu’ils prendront des mesures et qu’ils vont rectifier le tir, parce que l'année prochaine, on va là-bas pour le Mondial.

« LE CHOIX DE LA RAISON »


Ta blessure au genou t’empêche de t’aligner aux Gets, comment vis-tu ça ?
Je relativise. C'est un peu chiant de rater la Coupe du Monde à la maison, mais ne pas aller aux Gets, c’est le choix de la raison. Ça ne sert à rien d’y être à 80 %, parce qu’il faut être réaliste, je ne pouvais pas y aller en étant à 100 %. Je prenais juste le risque d’aggraver ma blessure en créant un syndrome rotulien. Maintenant, je vais me concentrer sur la suite. J'ai déjà fait deux podiums en Coupe du Monde, ma saison est déjà réussie. Je prends cette période d’arrêt comme une opportunité pour bien préparer le Mondial fin août en Andorre. Là, je me repose, je fais tout pour récupérer le plus rapidement possible et vite me remettre en selle.

Justement, en parlant de tes deux podiums en Coupe du Monde, quel bilan tires-tu de cette campagne de Coupe du Monde qui se déroulait bien jusque-là ?
Arriver aussi vite sur le podium dès ma deuxième année chez les élites, c'est un énorme aboutissement, parce qu’avant ma meilleure place en Coupe du Monde, c'était 18e. J'avais de grosses attentes et envie d'intégrer le Top 10 dès cette année. En avril, c’était un peu compliqué de voir tout le monde au Brésil et de ne pas y être, mais j'ai pu me faire une bonne préparation. Je suis très content d’avoir terminé 5e à Nove Mesto (République Tchèque) en partant 55e, puis 3e à Val Di Sole (Italie) en partant en 48e. Et ça va me servir pour la suite de la saison.

Cette progression depuis l’année dernière, c’est une surprise pour toi ?
Pas forcément. Je comprends que ça puisse l’être pour les gens, parce que c'était ma première Coupe du Monde de l'année, que je n’étais pas là au Brésil, etc… Mais honnêtement, je m'en sentais capable. À la maison, j’étais bien, je sentais que tout se déroulait correctement. Ce podium en Coupe du Monde, je l’avais dans un coin de ma tête, et parfois, la vie te dit que c'est ton week-end. Finalement, ça c’est concrétisé à Nove Mesto et ça a été une libération.

« UNE BELLE CARTE À JOUER »

Après ton repos forcé, tu vas axer ta préparation sur les Championnats du Monde en Andorre ?
Oui, tout dépendra de comment mon genou évolue et du temps que je vais mettre à remonter sur le vélo. Mais j'essaierai de partir en altitude, parce que l'Andorre, c'est à 2000 m. Les courses en altitude me réussissent bien, mais j'ai envie de bien me préparer, parce que je pense que j’ai une belle carte à jouer.

Fort de tes bons résultats en Coupe du Monde, tu y vas avec beaucoup d’ambitions ?
Il y a des ambitions de médaille, c'est clair et net. Il faut se focaliser sur le processus, pas forcément sur le résultat, mais aller chercher ma première médaille sur un championnat élite, ce serait une belle consécration, pour bien finir 2024. Comme je l’ai déjà dit, ma saison est réussie, le Championnat du Monde, c’est un bonus. Mais c’est un bonus que j’ai envie d'aller chercher.

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