SCO Dijon : « On remet les pendules à l'heure »
Antoine Berger a remporté ce dimanche le Tour du Pays du Roannais, après s’être imposé la veille sur la deuxième étape. Des succès qui permettent au club bourguignon, qui n’était pas certain de repartir en N1 en début d’année (lire ici), de consolider sa place de leader au Challenge DV Amateur (voir ici). À l’issue de l’épreuve roannaise, DirectVelo a fait le point avec le directeur sportif dijonnais Mathieu Gallet.
DirectVelo : Que représente cette victoire d’Antoine Berger sur le Tour du Pays Roannais ?
Mathieu Gallet : Je l’avais déjà "gagné" en 2018 avec Adrien Guillonnet. C’est une épreuve qui nous tient à cœur au sein du club. Après le Championnat de France, on avait dit à Antoine de ne pas faire le Caux Tour et de se reposer pour venir ici. On sait qu’au Tour du Pays Roannais, il commence à y avoir beaucoup de coureurs fatigués. Je lui ai dit qu’il aurait les cartes en main pour réaliser une vraie belle performance.
« PAS QU’UN PUR GRIMPEUR »
Ce qu’il a fait…
C’est un gamin qui a un gros potentiel, il est sur un vélo depuis très peu de temps. Il manque encore de confiance en lui. C’est un ingénieur, il se pose beaucoup de questions et analyse les choses. Gagner le général de cette manière est une belle performance pour lui.
Ça peut totalement le libérer ?
Il avait gagné en début d’année à Puyloubier. Hier (samedi), quand il est venu me voir à la voiture, il m’a dit qu’il se sentait vraiment bien. Il savait ce qu’il lui restait à faire, il n’en a pas trop fait. Au moment où il fallait y aller, il a réussi à prendre une belle avance. J’espère que c’est un bon déblocage pour lui. Il va pouvoir courir le Tour du Piémont Pyrénéen avec une entente, c’est une très bonne chose pour lui avec ses qualités de grimpeur. Malheureusement, on ne peut pas y aller avec le club car il y a le Tour de France à Dijon, donc on est très occupé. On voulait lui faire disputer des épreuves comme la Maurienne Classic mais ça a été annulé. On essaie de lui trouver un calendrier qui correspond à ses qualités. Néanmoins, ce n’est pas qu’un pur grimpeur. C’est un coureur qui me fait penser à Adrien Guillonnet. Ce sont des mecs qui vont de l’avant, qui ont de la force. Il faut que la course soit dure pour eux. Il a parfaitement géré la dernière étape avec l’équipe autour de lui.
Aurais-tu imaginé une telle saison pour le club après tous ces départs chez les pros ?
Chaque saison est un éternel recommencement. Avec mon collègue Guillaume (Souyris), on s’y prend très tôt pour cibler les coureurs qui nous intéressent. On ne regarde pas que les watts, il faut que le coureur entre dans le moule de l’équipe. Depuis deux ans, on arrive à être parmi les cinq meilleurs clubs français. En 2023, on a fini 3e et cette année, on est actuellement en tête du Challenge DV Amateur.
« ON SE PREND AU JEU »
Est-ce devenu un objectif de le remporter ?
Oui et non, mais on se prend au jeu bien évidemment. On en parle, les coureurs regardent entre eux. On a eu un hiver compliqué, on remet les pendules à l’heure. On montre qu’on a notre place, on a travaillé en interne, on a revu des choses. C’est le travail de tout un groupe, aussi bien du staff que des coureurs. Mais il ne faut pas s’arrêter là, la saison ne s’arrête pas au Championnat de France. On doit garder un groupe mobilisé. L’an dernier, on avait des Tom Donnenwirth, Quentin Bezza, Kévin Avoine, Lucas Beneteau… Cette année, on a beaucoup de sprinteurs qui marchent fort. Je pense à Justin Ducret, Corentin Devroute, Marius Macé, Alfie George, Lucas Mainguenaud…
Est-ce simple d’avoir beaucoup de coureurs avec le même profil ?
Je ne dis pas qu’on a un problème de riches. Ce sont des coursiers, ils ont besoin de gagner des courses. À nous de bien terminer les trois derniers mois. Il faut faire plaisir à tout le monde. On a un manager (Paul Herman, NDLR) qui bosse auprès des structures pros pour avoir des stages ou des contrats. De notre côté, on est focalisé sur le sportif. Notre manager s’occupe de faire le reste. On demande simplement aux coureurs de faire leur travail. C’est ce que je leur ai dit vendredi soir après le critérium où on n’a pas été bons. J’ai poussé une belle soufflante, je sentais qu’il fallait le faire. Est-ce que ça a eu un impact positif ou négatif ? Aujourd’hui (dimanche), on a vu une vraie belle équipe autour d’un leader. Samedi, on a répondu de la meilleure des manières en allant gagner l’étape.
Quels sont les prochains rendez-vous importants ?
Le Tour des Deux-Sèvres va arriver ainsi que le Kreiz Breizh Elites à la fin du mois. On a également l’Estivale Bretonne. Puis nous nous rendrons sur les courses dans le Nord qui nous sont chères avec Bavay et les Marbriers. On n’oublie pas le Tour de Côte d’Or à la maison début septembre. Fin septembre, on a de belles Classe 2 où on a été invité comme le GP Cerami, en Belgique, et le Tour d’Eure-et-Loir. Un gros calendrier nous attend. Heureusement que l’on a quinze coureurs. Il y a encore de belles épreuves et de quoi faire briller les couleurs du club.