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Joshua Dubau : « C'est très long »

Crédit photo Noam Meresse

Crédit photo Noam Meresse

Il s’en est passé des choses depuis la dernière fois que DirectVelo a échangé avec Joshua Dubau (voir article). Alors qu’il jouait sa place pour la sélection olympique, sur les manches de Coupe du Monde au Brésil, mi-avril, le pilote du Decathlon Ford Racing Team a chuté et s’est fracturé le coude droit. Cette blessure, synonyme d’une opération, a hypothéqué ses chances de JO et l’a forcé à rester plusieurs mois à la maison. De retour sur les circuits début juillet, sur la Coupe du Monde des Gets, le pilote de 27 ans revient petit à petit en forme et se rendra en Andorre avec l’équipe de France, la semaine prochaine, pour participer au Championnat du Monde. 

DirectVelo : Tu as été éloigné des compétitions deux mois et demi, comment as-tu vécu cette période ? 
Joshua Dubau : Je n’aime pas ressasser le passé donc j’ai rapidement essayé de me projeter sur la suite. Après ma chute au Brésil, je suis rentré en France, je me suis fait opérer puis est venu le temps de la rééducation, du kiné, et de la reprise du vélo. C’était long. L’évolution de mon coude est positive, mais c’est très long, ça ne se fait pas en un claquement de doigts. Il y a encore des restes, et ce n'est pas encore l'idéal, donc j'essaye de faire avec.

N'a-t-il pas été trop dur de suivre les JO à la télévision ? 
C’est forcément frustrant, mais dans tous les cas, on ne peut pas y faire grand-chose. Ça n'a pas été évident, mais je pense que je m'en suis bien sorti. C'est long d'être autant à la maison, je n’y suis pas forcément habitué entre le cross et le VTT. Pendant l’été, on a l'habitude de se croiser avec ma copine, entre elle la route et moi le VTT (il partage sa vie avec Léa Curinier, coureuse pour la FDJ-Suez, NDLR). Mais quand on est tout seul à la maison, c'est différent de quand on se croise sur des courses, c'est encore plus long.

« VOIR LE CHEMIN QU’IL RESTE »

C’est pour cette raison que tu as rapidement repris la compétition ! 
J'avais mis un point d'honneur à revenir assez tôt et de pouvoir faire la Coupe du Monde, en France, aux Gets. C’était loin d’être le top au niveau du coude, mais pouvoir être présent, refaire la compétition et ressentir l'atmosphère des courses, ça fait du bien. Je n’avais pas trop de prétentions au niveau des résultats mais il était important d'être là. C’était aussi l’occasion de voir le chemin qu’il restait à parcourir. 

Où en es-tu maintenant ? 
Je commence à pouvoir me servir de mon coude, c'est vraiment mieux. J'ai beaucoup moins de gêne sur le vélo. J’ai voulu prendre mon temps pour revenir, je ne voulais pas être près trop tôt parce qu'être prêt physiquement, mais avec le coude pas à 100%, ça aurait créé beaucoup plus de frustration de mon côté. Maintenant, il me laisse quand même beaucoup plus de marge de manœuvre et c'est pour ça que je suis un peu plus prêt. Ça revient bien. Jusque-là, je n'avais pas de super sensations, mais depuis peu, ce n'est pas trop mal. Ça fait plaisir de retrouver des sensations sur le vélo. On va dire que j'ai de nouveau un physique d’athlète, je suis plus affûté. Ma préparation est de mieux en mieux, c’est bien avant le Championnat du Monde.

« J’Y VAIS COMME UN JOKER  »

Dans quel état d’esprit es-tu pour ce Championnat du Monde ?
Je pense que j'y vais plus comme un joker, je ne me mets pas de pression parce qu’à part le début du Brésil, je n'ai rien prouvé cette saison. C'est délicat aussi de se projeter sur une idée de résultat. Mais j'y vais avec une très forte envie, j'essaie de me préparer au mieux et je me bouge les fesses à la maison pour faire tout ce qu'il faut. On verra ce que ça va donner. Il y a des athlètes qui sont ultra prêts, qui n'ont pas attendu que je revienne. Je vais faire de mon mieux, de mon côté, mais je sais que la préparation n'a pas été idéale. J'aurais préféré que ce soit autrement, mais on m'attend alors j’optimise tout malgré le contexte. 

Comment abordes-tu cette fin de saison ?
C’est un gros moment. Comme j'ai eu une saison assez courte, même les courses de fin de saison sont importantes pour moi, pour ma confiance, pour mes résultats, pour mon classement UCI, et pour l’équipe. Je fais au mieux, j'essaie d'optimiser tout et je suis focus sur chaque événement. J'essaie de me focaliser sur le Championnat du Monde, mais aussi sur le reste avec les deux dernières manches de Coupe du Monde.

« TOUT COMPTE »

Même si la saison n'est pas encore terminée, quel regard portes-tu sur 2024 ? 
Avec du recul, je suis content de ma préparation olympique, avant le Brésil. Je pense que même s'il y en a qui n'étaient pas forcément d’accord avec ma manière de préparer ça, j'ai su montrer que j'étais présent et que j'avais fait les choses comme il le fallait. Je pense que je peux être fier de tout ça parce que j'ai réussi à montrer que j'avais encore ma place et que j'étais capable de jouer à haut niveau. Après, forcément, il y a la chute et la blessure qui vient un peu tout ruiner, tout chambouler, mais là encore, j’ai été présent mentalement, pour pouvoir aller de l’avant très rapidement. Quelques heures après la chute, j'étais déjà projeté sur autre chose. Je fonctionne comme ça dans tous les cas. Évidemment, j'aurais préféré jouer à 100% ma place aux Jeux plutôt que d'avoir fait la saison qui est la mienne actuellement. Mais c'est fait et je suis quand même fier de comment je travaille au quotidien, de tout le processus que je mets en place pour retrouver ma forme. 

Penses-tu déjà à l'année prochaine ?
Oui, parce qu’on est fin août et que tout compte. Le travail que je fais est pour maintenant, mais aussi pour la saison prochaine. Tout ce que je fais là, c'est aussi pour le futur. Il reste encore quelques courses avant la fin de la saison, mais je me projette déjà. Je veux continuer à évoluer, essayer d’aller chercher plus loin et plus haut et j’ai de grosses ambitions pour 2025.

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