Emilian Broë : « Il y a de quoi être optimiste »
L’équipe de France a brillé lors du Tour de l’Avenir Femmes, et pas seulement par l’intermédiaire de Marion Bunel, lauréate des deux étapes qui arrivaient au sommet et surtout vainqueure finale de cette deuxième édition (voir classement). Eglantine Rayer est repartie d’Italie avec une victoire d’étape après 80 bornes en solitaire, Julie Bego et Ema Comte ont elles aussi fini dans le Top 10 du général, tandis que Titia Ryto s’est offert une belle échappée le dernier jour sur la route du Finestre. De quoi donner le sourire à Emilian Broë, le sélectionneur national qui a répondu aux questions de DirectVelo.
DirectVelo : Le Tour de l’Avenir a été parfait pour l’équipe de France !
Emilian Broë : Oui, clairement. On nous a dit qu’on aurait pu faire le grand chelem avec le prologue mais si on l'avait gagné, on n’aurait peut-être pas pu gagner les autres étapes car ce n’était pas les mêmes efforts. C’est un Tour parfait et au-delà de l’aspect résultat. J’ai été hyper satisfait du comportement des filles sur le plan collectif. Ce n'était pas évident car c’était la seule course pour les U23 avec l’équipe de France. Elles ont trouvé des automatismes très rapidement. On a vu des filles qui se sacrifiaient pour le collectif.
Comment as-tu vécu la dernière étape ?
Avec une sensation bizarre. C’était ambivalent. D'un côté, il y avait de la sérénité car tout correspondait au plan qu’on s’était dit au briefing. Mais il y avait de l'incertitude avec la partie gravel du Finestre. C’était leur première fois en course avec ce terrain-là. On ne savait pas comment allaient être les adversaires. Il fallait aussi faire avec la haute altitude. Marion (Bunel) a pris le lead dès l’entrée sur le sentier, et on s’est alors dit qu’elle allait s’envoler.
« J'ESPÈRE QU’ELLE NOUS SURPRENDRA ENCORE »
Elle t'impressionne encore ou tu commences à t’habituer ?
Elle m'impressionne, clairement. Elle a eu une progression fulgurante. Pour rappel, chez les Juniors, c’était une bonne athlète mais loin de ce niveau-là. Elle a dominé de sa classe ce Tour de l’Avenir. Elle nous surprend et j’espère qu’elle nous surprendra encore.
Que peut-elle espérer dans le futur ?
En haute montagne, elle a prouvé qu’elle était dans son domaine. Je lui souhaite très clairement de continuer sa progression et de pouvoir s’exprimer prochainement sur les grandes courses comme elle a pu le faire sur le dernier Tour de France (elle a fini 23e du général, NDLR). J’espère que dans cinq-six ans, elle pourra se retourner sur son parcours et se dire que le Tour de l’Avenir aura été un bon point d’étape pour sa belle carrière.
« HYPER STIMULANT »
Au-delà de Marion Bunel, c’est toute l’équipe de France qui a brillé à un moment ou à un autre…
Elles ont vraiment toutes contribué au collectif. Océane (Mahé), qui a abandonné sur chute le troisième jour, avait été présente sur la première étape. Même si elle était sur la touche à la suite de sa chute, elle a voulu contribuer au collectif à sa manière. Ema (Comte) ne cesse de progresser, Julie (Bego) on la connaît, Eglantine (Rayer) a fait un super boulot le vendredi et encore le dernier jour, en tout début d’étape. Titia (Ryo) a fait du bon boulot en étant hyper vigilante à l'avant du peloton et en allant dans l'échappée le dernier jour. On est sur une belle équipe de France qui était complémentaire.
Il y a de quoi être optimiste pour le cyclisme féminin français…
On voit venir cette génération et il y en a encore une autre qui arrive derrière. C’est hyper stimulant, hyper grisant et en effet, il y a de quoi être optimiste. Le chemin est encore long parce que ce n’est pas ce qu’on fait en Juniors qui prédispose à de super résultats à l’avenir. C’est important qu’elles continuent de travailler et que les structures où elles sont continuent de les accompagner de manière efficace. On sent que depuis quelques années il y a un bel engouement pour le cyclisme féminin et j’espère que ça va continuer.