VC Rouen 76 : « Ne pas y aller, c’est régresser »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Pour eux, c’est une véritable aubaine. Même si tout ne correspond pas à ce qu’ils espéraient, avec par exemple l’impossibilité de faire une Classe 1 française en 2025 en raison de l’opposition à ce projet de la Ligue Nationale de Cyclisme (lire ici), quelques clubs amateurs ont bien l’intention de postuler au statut de Continentale Fédérale.
C’est le cas du VC Rouen 76, actuel leader du Challenge DV Amateur et de la Coupe de France N1. Le club normand, qui compte bien continuer d’écumer les Classe 2 pour permettre à ses jeunes coureurs de se frotter au niveau international, a déclaré la semaine passée son intention à la Fédération Française de Cyclisme de postuler à ce nouveau label. Le directeur sportif Jean-Philippe Yon fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Pourquoi le VC Rouen 76 est-il candidat au label Continentale Fédérale ?
Jean-Philippe Yon : On est candidat pour plusieurs raisons. La première est sportive. On veut se protéger par rapport à l’accès aux épreuves de Classe 2. Avec la multiplication des Conti de développement, on se doute bien qu’à un moment donné on n’aura plus accès à ces courses-là. Ça serait une régression sportive et ça, on ne l’a pas voulu. Ça va aussi nous permettre d’avoir un budget plus conséquent, avec une augmentation de 20% pour fonctionner correctement. On va réduire dans un premier temps le nombre de coureurs pour avoir plus de moyens pour être structuré et on verra comment on évolue dans les années à venir. Ça va améliorer nos conditions de travail et à l'avenir, on va peut-être se rapprocher du budget d’une équipe Conti française.

« LES PREMIERS À SAUTER »

Ce statut tombe donc à pic pour un club comme le VC Rouen 76 ?
Dans la mesure où il y a une progression sportive, ne pas y aller c’est régresser. On a eu peur de ça. Sur un Liège Espoirs, on n'avait cette année que trois équipes amateurs françaises sachant que Decathlon et Arkéa n’avaient pas été retenues… Si elles sont prises l’an prochain, les clubs amateurs seront les premiers à sauter. On veut permettre à des jeunes coureurs d’accéder à de belles courses.

Avez-vous déjà trouvé le budget ?
On est en pleines discussions, rien n’est définitif. On a juste déclaré notre intention de créer une Conti Fédérale. On travaille pour boucler le budget, c’est ce qui nous préoccupe en ce moment.

« ON NE RÊVE PAS »

À quoi va ressembler l’effectif ?
On va descendre de 18 à quatorze coureurs. On va en garder dix de l’effectif actuel, et fonctionner sur un front et demi. Sachant qu’on aura plus d’épreuves UCI, il y aura plus de temps pour préparer les courses et derrière, plus de temps de récupération. L’idée sera toujours de former des jeunes. Les très bons sont déjà partis dans des Dévo. C’est très compliqué d’attirer des coureurs de 19 ans. On a quand même beaucoup de demandes. On veut trouver un équilibre dans l’équipe par rapport à nos qualités et à notre collectif qui est notre force. On veut faire un mix de jeunes et de coureurs de très bon niveau pour exister sur les Classe 2 et peut-être quelques Classe 1 à l’étranger.

La LNC s’oppose à votre présence sur les Classe 1 françaises… Espères-tu que ça change ?
La Ligue a été très ferme. C’est un non catégorique. Ils ont vraiment fermé la porte lors d’une visio. Aujourd’hui, on ne vend pas un projet avec des Classe 1 françaises. On va essayer d’en faire à l’étranger et peut-être qu’à un moment donné, la situation se débloquera en France. On est le seul pays où une Conti du pays ne peut pas courir, alors que les Conti étrangères peuvent aujourd'hui faire n’importe quelle Classe 1 en France. Dans un premier temps, notre mission est de monter en Conti Fédérale, faire un beau calendrier de Classe 2 et avoir quelques sorties à l’étranger. Quatre ou cinq Classe 1 hors de France, ça serait super. Essayons de grandir progressivement et d’asseoir notre situation actuelle. On va se structurer et voir ensuite si on peut évoluer. On ne rêve pas, pour l’instant.

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