Arnaud De Lie en 2025, une « machine » pour Lotto ?

Crédit photo Ronan Caroff - DirectVelo

Crédit photo Ronan Caroff - DirectVelo

Vendredi dernier, lors de la présentation de l'équipe Lotto, un Arnaud De Lie détendu a attiré tous les regards. Une sérénité qui laisse entrevoir une saison 2025 riche en succès ? Impossible de l’affirmer, mais sa direction sportive et ses coéquipiers y croient fermement. Avec douze jours de course programmés avant l’Omloop Het Nieuwsblad (lire ici) - neuf de plus qu’en 2024 - Arnaud De Lie compte bien entamer la saison tambour battant. L’objectif ? Gagner vite pour se libérer de toute pression. "Une fois qu'il aura sa première victoire, il sera soulagé et pleinement lancé", confie Jasper De Buyst au micro de DirectVelo. Le choix de commencer la saison sur deux courses à Valence, où il portera fièrement le maillot de Champion de Belgique, reflète cette stratégie. "Il ne se rendra plus à Tenerife pour préparer les Classiques, mais participera à des courses par étapes en début d'année. Le stage en altitude ne lui avait pas convenu à l'époque, mais ce n'était pas la seule raison de son échec. Il y avait bien sûr aussi des problèmes de santé, et il ne faut pas oublier qu'il est encore jeune et qu'il n'avait jamais été confronté mentalement à une situation où les choses n'allaient pas bien. Pour lui, tout semblait toujours aller de soi'', explique Kurt Van de Wouwer. Pour Jasper De Buyst, les tensions ressenties par Arnaud De Lie la saison passée étaient compréhensibles. "À 22 ans, il y a beaucoup de pression sur ses épaules, et il s’en impose aussi. Depuis qu’il fait du vélo, il gagne une dizaine de courses chaque année. Alors, quand il a dû attendre jusqu’à avril pour décrocher sa première victoire en 2024, ça l’a rendu nerveux, frustré".

UNE GESTION AFFINÉE POUR LES CLASSIQUES

Si certains craignent un manque de fraîcheur avant Paris-Roubaix, l’équipe a pris des mesures pour éviter cette situation. En écartant Paris-Nice de son calendrier, Arnaud De Lie pourra conserver ses forces pour les Classiques flandriennes. "Paris-Nice, avec le froid et le vent, puise dans les réserves. C’est une bonne décision de ne pas y participer", explique Jasper De Buyst, qui se montre confiant quant aux chances de son leader. "S’il reste épargné par les problèmes de santé, il peut s’offrir une belle semi-Classique. Peut-être pas encore le Tour des Flandres, mais des courses comme l’Omloop Het Nieuwsblad, Gand-Wevelgem, Dwars door Vlaanderen, voire Paris-Roubaix, sont à sa portée". De son côté, Sébastien Grignard remarque une progression impressionnante chez Arnaud De Lie. "Je ne m’attendais pas à ce qu’il évolue autant quand il est passé pro. Aujourd’hui, il passe de plus en plus facilement les bosses".

La dynamique autour d’Arnaud De Lie sur les Classiques évoluera également. Avec les départs de Victor Campenaerts et Florian Vermeersch, d’autres coureurs comme Brent Van Moer et Cédric Beullens auront un rôle renforcé à ses côtés. Le Montois Sébastien Grignard, lui, espère contribuer davantage en restant plus longtemps dans le feu de l’action. "Mon rôle est souvent de le placer avant un point clé, mais j’aimerais aller plus loin en course. Je pense avoir les capacités pour l’aider encore mieux".

UN SPRINTEUR... QUI REFUSE L'ÉTIQUETTE

Après les Classiques, Arnaud De Lie devra endosser un autre costume : celui de sprinteur sur le Tour de France. Une appellation qu’il n’affectionne pas particulièrement, mais que Jasper De Buyst considère sous un angle différent. "Tout le monde voit Jasper Philipsen comme un sprinteur. Pourtant, ça ne l’a pas empêché de remporter Milan-San Remo et de monter sur le podium de Paris-Roubaix. Être un sprinteur n’a rien de négatif". La clé sera de renforcer la confiance d'Arnaud De Lie en sa vitesse de pointe. "Sur le Tour, il avait tendance à douter, à regarder à gauche et à droite en pensant que Kooij ou Philipsen étaient plus rapides. Mais il a la vitesse pour les battre. Tout est dans la tête". Jasper De Buyst n’hésite pas à comparer Arnaud De Lie à un Alexander Kristoff des grandes années (vainqueur de Milan-San Remo 2014, du Tour des Flandres 2015 et de quatre étapes sur le Tour de France). "On pense souvent au Kristoff des dernières saisons, mais à son apogée, c’était une machine. Arnaud a le même style : il peut lancer à 300 mètres et tenir jusqu’à la ligne".

L’équipe Lotto prévoit d’ailleurs de perfectionner le train de sprint autour de lui, un élément encore perfectible lors du dernier Tour de France. "Nous allons travailler sur les automatismes, visionner des vidéos et tenir des réunions pour être prêts", termine Jasper De Buyst. Arnaud De Lie et ses coéquipiers sont donc pavés de bonnes intentions pour 2025.

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