Depuis les Boucles Catalanes en février, Romain Guillemois (Vendée U) n’avait plus regagné avant le week-end dernier sur la dernière étape du Tour de la Dordogne (Elite Nationale). Pourtant, il a tourné autour de la victoire à plusieurs reprises depuis le mois de mai. L’Aquitain âgé de 21 ans a appris au lendemain du Championnat de France sur route (il y a pris la 8e place) qu’il serait stagiaire cet été dans l’équipe professionnelle Europcar. Pour www.directvelo.com, il revient sur ces dernières semaines et dresse un bilan mitigé de sa première partie de saison.

DirectVélo : La semaine passée, tu étais au Tour de la Dordogne où tu as remporté une victoire d'étape et tu termines 6e au classement général. Reviens-tu satisfait ?
Romain Guillemois : Le Tour de la Dordogne est une épreuve qui se déroule près de chez moi. Etant Aquitain j'avais à cœur d'y participer et d'y réussir. Il y avait de très belles équipes au départ, les étapes étaient difficiles. Je suis content d'avoir su rebondir sur la dernière étape après les sensations médiocres que j'avais sur les deux premières.
Je visais le classement général ou une victoire d'étape, car je suis généralement régulier et l'étape chronométrée ne me dérange pas du tout. Ma victoire le dernier jour me satisfait donc, la dernière fois que j'avais levé les bras c'était en février, cela fait du bien !

En effet, tu sembles avoir eu un petit passage à vide à la fin du mois de mars et en avril...
En fait, j'avais comme objectif de début de saison la Boucle de l'Artois ou encore Liège-Bastogne-Liège (il a abandonné, NDLR). J'abordais les courses en amont avec moins de fraîcheur car je m'entraînais dur la semaine. Je n'ai finalement pas obtenu les résultats souhaités, c'était assez décevant car j'avais fait des sacrifices.

« La semaine de piste m’a fait du bien »

Globalement, quel bilan peux-tu tirer de ta première partie de saison jusqu'au Championnat de France ?
Souvent je préfère regarder une saison dans son ensemble, en espoir 1 j'ai réalisé mes plus belles performances le dernier mois de la saison.
Ma première partie de la saison n'est pas décevante, mais je n'en suis pas satisfait d'un point de vue personnel car je n'ai pas réussi les objectifs que m'étais fixé. Cependant, ce qui compte chez un coureur est aussi ce qu'il accomplit pendant la course. Je n'ai pas été transparent. Aussi mes équipiers ont toujours pu compter sur moi. Quand la concrétisation n'est pas là, ces choses là sont rassurantes en encourageantes.

Ces derniers temps, tu as réalisé de meilleurs résultats, notamment sur les Boucles de la Mayenne, une course de classe 2 où tu as pris la 8e place sur le Prologue et la 11e sur la 1ère étape. Comment te sens-tu physiquement ? 
J'étais en forme ce mois de juin. Depuis Saguenay (une manche de Coupe des Nations Espoirs) en passant par le Championnat de France sur piste à Bordeaux et les Boucles de la Mayenne (2.2). Cette course d’ailleurs est la plus rapide que j'ai jamais faite! J'avais de très bonnes sensations et j'ai pris avant tout beaucoup de plaisir. Ma place de 8e sur le prologue est une surprise pour moi qui préfère les chronos longs. Je pense que la semaine de piste précédant la Mayenne m'a fait le plus grand bien.

« Je ne redoute aucun terrain »

Tu étais donc présent à Saguenay avec l’équipe de France. Qu’est-ce que cette sélection t’a apportée ?
C'est toujours sympa d'honorer une sélection. Déjà pour défendre le maillot tricolore mais aussi parce qu'il y a une très bonne ambiance entre les coureurs et le staff.
J'avais déjà fait Saguenay et cette année aussi ce fut une excellente expérience d'un point de vue sportif car j'ai été acteur sur la course et Julian Alaphilippe a remporté une étape.
Du point vue humain, c'est aussi enrichissant car les organisateurs et les gens locaux sont charmants (sourires).

Espères-tu pouvoir faire le Tour de l'Avenir par exemple, au profil très montagneux ?
Les trois derniers jours du Tour de l'avenir 2012 sont très difficiles. Cette course m'attire vraiment, je pourrais tirer mon épingle de jeu les quatre premières étapes. Mais le général se mettra en place sûrement sur les trois ultimes étapes. Je pense que Bernard (Bourreau, le sélectionneur) choisira des coureurs passant  très bien la montagne pour épauler un coureur comme Warren (Barguil), qui en a clairement fait un de ses objectifs de fin saison. Mais je me sens à l’aise sur tous les terrains, je n’en redoute aucun !

« Etre stagiaire avec Europcar sera un nouveau défi »

Tu avais fait du Challenge National Espoirs un de tes objectifs, et notamment de la dernière manche, le Tour des Cantons de Mareuil-Verteillac-Ribeirac où tu prends la 22e place au classement général. Qu’est-ce qu’il t’a manqué pour réaliser une meilleure performance ?
Mareuil est une course que j'aime bien. C'était la troisième année que j'y participais. Malheureusement, je n'avais pas les jambes de juin, mais avec l'expérience des deux dernières années j'ai quand même réalisé un bon chrono (10e) et j’ai pu réussir la dernière étape (7e). Dans le final, Julien Duval (le vainqueur normand, NDLR)) était fort et j'ai sûrement payé les efforts de la veille en contre-attaque avec Geoffrey Bouchard (Rhône-Alpes).

Cet été, tu seras stagiaire au sein du Team Europcar. Est-ce que cela représente une récompense pour toi ?
Ce qui est génial au Vendée U, c'est que le coureur qui bosse dans l'ombre est aussi reconnu que celui qui glane les bouquets. J'ai la chance de pouvoir faire partie des deux catégories. Etre stagiaire est donc à la fois une récompense pour mes investissements et aussi un nouveau défi, une nouvelle découverte.

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Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com