Ces coureurs qui ne prennent pas de gants
Les mains d'Erwan Brenterch se souviennent du Tour de Normandie 2012. Une chute sur les mains, les paumes râpées car le coureur du VC Rouen 76 ne portait pas de gants comme depuis ses débuts dans le vélo. Le lendemain pour pouvoir tenir le guidon, il se met en biais sur son cadre afin soulager sa main meurtrie. Résultat de cette chute avec les mains mais sans les gants : une visite chez l’ostéopathe pour remettre le squelette d'équerre.
Le cintre bien en mains
Alors pourquoi certains coureurs ne mettent pas de gants ? "J'aime bien sentir le cintre", explique Mathieu Cloarec (Team U Nantes Atlantique). Chez Audric Janin (VC Caladois), il y aussi ce besoin de contact direct avec la guidoline : "Je ne supporte pas d'avoir une épaisseur sur les mains, ça me gêne, ça peut paraître bizarre mais c'est comme ça. J'aime bien avoir les mains nues pour être au contact de mon guidon." Pour Erwan Brenterch, "les gants glissent toujours un peu sur le guidon."
Chez William Perrier (UV Limousine), c'est plus une question de confort : "Je ne me sens pas à l'aise avec", explique-t-il à www.directvelo.com. Mathieu Cloarec ajoute : "Les gants me font mal entre les doigts."
Il est à noter que cette habitude est prise dès le début dans le vélo chez ces coureurs.
Seulement pour ne pas avoir froid
En cette période où l'hiver s'éternise, les "sans-gants" ne sont pas frileux. "J'ai la chance de ne pas craindre le froid à ce niveau là", note Audric Janin. Mathieu Cloarec supporte les gants d'hiver pendant les cinq premiers kilomètres d'une course avant de les enlever. "Mes mains sont assez réchauffées", fait-il remarquer. William Perrier, le Limousin, est un peu plus douillet quand ça pique un peu : "J'en porte à l'occasion des courses du début de saison car les températures peuvent être fraîches mais dès qu'arrivent les beaux jours c'est fini."
Le froid polaire a d'ailleurs peut-être sauvé la peau des mains d'Audric Janin sur Annemasse-Bellegarde : "J'avais pris mes gants dans ma poche pour la dernière descente, j'ai bien fait car je suis tombé."
"Sans-gants" mais pas sans-chute
Se retrouver par terre sans gants peut se révéler douloureux. La chute, c'est bien pour cela que les gants sont utilisés depuis des années pour protéger les mains. C'est ce que rappellent les conseillers à leurs coureurs. "Quand on m'impose de les porter, je les mets mais je les retire une fois en course", avoue Audric Janin le rebelle. "Au Tour de Normandie l'an dernier, mon directeur sportif me rappelait que lui, il mettait toujours des gants quand il courait", se souvient Erwan Brenterch.
William Perrier ne voit pas d'inconvénient à ne pas porter de gants. "Je pense que ce n'est pas un handicap. Bien sûr que si on tombe on a plus de chances de se râper les mains mais honnêtement je ne trouve pas le port de gants indispensable." Mathieu Cloarec convient : "si je m'étais déjà abîmé les mains sur chute, je changerais peut être d'avis."
« Je mets les gants avant les sprints »
Erwan Brenterch pense différemment depuis sa chute du Tour de Normandie 2012 : "Cette année, j'avais mes gants au Tour de Normandie, comme dans toutes les courses par étapes. J'ai vu l'an dernier que si tu te râpes les mains, ta course est finie." Sur les courses d'un jour, même s'il part sans gant, il affirme : "Je les prends avec moi dans les poches et je les mets en cas d'arrivée au sprint." Un "sans-gants" n'a pas envie d'être trop saignant des mains.
Crédit Photo : www.directvelo.com
Par Pauline Baumer et Dominique.