Néo-pros : Le point avec Erwann Corbel

Pour ses débuts chez les professionnels, Erwann Corbel (Bretagne-Séché Environnement) semble monter en puissance au fil des semaines. En difficulté sur les premières courses, le Rennais de 22 ans a su se remettre en questions, avec des résultats encourageants à la clef. Erwann Corbel espère désormais avoir l’occasion de lever les bras, comme il l’explique à www.directvelo.com.  

« Je reviens tout juste du Tour de Norvège. Je ne garderai pas de bons souvenirs de cette épreuve. Je suis tombé malade juste avant notre arrivée en Scandinavie, et j’ai donc énormément souffert sur les trois premières étapes, celles qui me convenaient le plus. Je me sentais déjà mieux les deux derniers jours, mais ces étapes étaient trop difficiles pour que je puisse m’y exprimer. La course en elle-même était plutôt sympa, avec des paysages de cartes postales et des parcours intéressants. Niveau météo, c’était tout ou rien. On est passé d’une étape entièrement courue sous la pluie et 5°C à un beau soleil et 25°C le lendemain.

« Il fallait que j’arrête mes conneries »

Je n’ai pas pu marcher comme je l’espérais en Norvège, mais ce n’est que partie remise. Je suis quand même satisfait de mes derniers résultats. Il faut dire que je reviens de loin, puisque je n’avais pas débuté 2013 de la meilleure des façons. Pour être honnête, je ne me suis pas bien préparé cet hiver. Chez les amateurs, je ne faisais pas grand-chose à l’entraînement, mais ça suffisait pour avoir des résultats. J’ai donc entamé cette saison dans la même optique. J’ai vite compris que ça n’allait pas le faire (rires). Je me suis retrouvé à la ramasse dès l’Etoile de Bessèges. Je savais que j’allais souffrir, mais pas à ce point. Ma plus grosse claque, je l’ai prise sur la Classique Loire-Atlantique. Je n’ai fait que trois petits tours de circuits avec le peloton puis j’ai explosé et j’ai dû abandonner après un petit tiers de course. Là, je me suis vraiment dit qu’il fallait que j’arrête mes conneries, et que je m’entraine plus sérieusement.

« Je n’avais pas envie d’aller courir »

Quand j’y repense, je n’ai vraiment rien fait pour avoir de bons résultats en début de saison. J’étais à la rue et je l’ai mérité. Si je ne m’étais pas remis en question, j’allais sans doute droit dans le mur. Mais je suis un battant, un gagnant. Je me suis dit qu’il fallait changer quelque chose. Cette énorme remise en question m’a fait beaucoup de bien. Maintenant, j’ai conscience que l’on n’a rien sans rien. D’ailleurs, mes résultats sont bien meilleurs depuis que je m’entraîne dur, et que je fais plus attention à mon alimentation. Je me sens plus fort mentalement. En début de saison, j’étais anxieux avant de courir. Je savais que j’allais subir la course. Du coup parfois, je n’avais même pas vraiment envie d’aller courir. Tout cela semble bien loin désormais.

« J’ai pris une autre dimension dans l’équipe »

J’ai vraiment changé d’état d’esprit. Aujourd’hui, j’attends chaque course avec impatience. J’ai toujours hâte d’en découdre. Ma 10e place sur la Val d’Ille Classic m’a mis en confiance. Depuis, j’ai su faire preuve de régularité. Le Tour de Picardie n’était pas forcément un objectif ciblé pour moi, mais j’ai finalement réussi à tirer mon épingle du jeu, notamment sur la 1e étape (3e, NDLR). L’arrivée en faux-plat montant me convenait parfaitement. Je ne peux pas avoir de regrets, étant donné que j’ai été battu par Marcel Kittel et Bryan Coquard. Depuis cette troisième place, à chaque fois que se dessine un emballage massif, je suis désigné sprinter n°1 de l’équipe. Je vois que j’ai pris une autre dimension dans l’équipe. Cela me motive encore plus. J’espère maintenant obtenir mon premier succès dans les prochaines semaines. Pourquoi pas sur la Ronde de l’Oise ou plus encore sur les Boucles de la Mayenne, une course où j’aurai beaucoup d’ambitions. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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