Cédric Delaplace : « Pas du tout stressé »

Sur le circuit usant de Lannilis, il avait impressionné en tenant tête à ses poursuivants dans les derniers hectomètres du parcours. A 21 ans, Cédric Delaplace remportait là son plus beau succès : le titre de Champion de France Amateurs. Peu connu, il restait le frère d'Anthony alors coureur professionnel à Sojasun. "Je me suis fait un prénom, reconnaît-il auprès de www.directvelo.com. Je suis beaucoup plus sollicité qu'avant, surtout en Bretagne où je n'étais pas spécialement connu mais où je cours une bonne partie de la saison sous mes couleurs de Sojasun espoir-ACNC. Mon statut a quelque peu changé."
 
Lui le coureur réservé, a appris à parler aux médias et à se livrer plus qu'avant. "En cela, cette victoire m'a aidé, c'est certain", dit-il. Il sait que cette année lui a permis de prendre plus confiance en lui après deux première années espoirs de galère où il avait cumulé les pépins de santé (une chute sur le Tour d'Auvergne qui l'avait poussée à mettre un terme à sa saison 2011 puis une anomalie cardiaque détectée à l'été 2012). "Avant, je me disais si je gagne, c'est de la chance, mais un Championnat de France, il faut aller le chercher, ce n'est plus de la chance", concède-t-il. 
 
Cependant, il sait qu'a contrario, il lui a peut-être été plus compliqué de s'échapper. "Il a fallu gérer le stress de porter la tunique, et ensuite j'étais surveillé beaucoup plus je pense. Il m'a fallu comprendre que je devrais sortir en costaud, je devais faire des efforts plus importants sachant que ma pointe de vitesse au sprint n'est pas exceptionnelle." Au sein de son équipe, Sojasun espoir-ACNC, son statut a changé, ce qui lui a permis aussi de grandir. "Les gars me font plus confiance et n'hésite pas à me replacer dans le peloton", fait-il remarquer.
 
Pour sa dernière espoir, Cédric Delaplace a donc pris son envol, surtout psychologiquement. Certes, son frère Anthony reste un précieux conseiller et veille toujours autant sur lui. Toutefois, il ne l'entraîne plus. Surtout, le Normand s'est canalisé. "Je suis de nature à en faire un peu qu'à ma tête alors parfois ce n'était pas toujours évident avec mon frère, confie-t-il. Ça lui prenait beaucoup de temps personnel aussi de s'occuper de moi, c'est pour cette raison que c'est Jean-Baptiste Quiclet qui me suit, même s'il a rejoint cette saison AG2R La Mondiale."
 
Désormais, il est conscient qu'il a progressé dans ce domaine-là aussi, notamment avec le paletot tricolore sur le dos. Des aspects positifs qui lui permettent à la veille d'un nouveau Championnat d'être serein. "On désire toujours le plus, ce qu'on n'a pas, affirme-t-il. Or, moi, je suis Champion de France, c'est fait ! Je pense un peu au doublé c'est sûr mais sans en faire une fixation, un Top 10 serait déjà bien !" C'était déjà son objectif l'an passé : "On ne change pas une préparation qui gagne, glisse-t-il en souriant. Je n'ai rien changé par rapport à l'an passé, je sors du Tour Nivernais Morvan en condition même si cette compétition fut éprouvante... et j'espère pouvoir rentrer dans les dix premiers samedi midi." Alors que son entourage plus ou moins proche s'inquiète, lui reste détendu. "C'est un sentiment bizarre, je ne suis pas du tout stressé", concède-t-il.
 
Tout sportif a des rêves de victoire, le sien est en parti accompli. Reste un souhait : "passer professionnel." "Je n'y pensais pas du tout avant ma saison dernière, déclare-t-il. Je n'étais pas prêt en Espoir 3. Maintenant, je pense avoir acquis plus de caisse, d'expérience et sais gérer la pression. Je rêve de pouvoir courir aux côtés d'Anthony, la boucle serait bouclée." A 22 ans, Cédric Delaplace se sent prêt. Le maillot bleu-blanc-rouge n'y est pas étranger.

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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