On a retrouvé : Etienne Fedrigo

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3e de Paris Roubaix Juniors en 2008 derrière Andrew Fenn et Peter Sagan, et pilier de l’équipe nationale la même année, Etienne Fédrigo a décidé d’abandonner son aventure cycliste il y a 3 ans maintenant. Pour DirectVelo.com, le Bourguignon, aujourd'hui âgé de 24 ans, accepte de revenir sur cette décision. Et évoque son quotidien.

DirectVélo : Tu confiais fin 2011 souhaiter reprendre la compétition, mais depuis tu as disparu de la circulation cycliste. Pourquoi ?
Etienne Fedrigo : J’ai arrêté le cyclisme de haut niveau en 2011, lorsque j’étais au VC Vaulx-en-Velin. J’avais quand même pris une licence l’année d’après, au VC Dolois mais je n’ai jamais pris part à une compétition sous leur maillot. Je m’étais lancé ce défi personnel, histoire de me forcer à aller rouler, et de redevenir compétitif, mais au fond, je n’avais plus la hargne pour aller m’entraîner. Dans la tête, ça n’a pas suivi, et pour être performant, il n’y pas de secret, il faut s’entraîner !

Depuis, tu as rangé définitivement ton vélo au clou ?
Pas totalement, non. Je roule un peu et j’ai même repris une licence en début de saison dans le club de mes débuts, Paray-le-Monial Cyclisme, mais en 3e catégorie. J’ai couru une fois en début de saison, et je devrais courir plus régulièrement cet été pour me faire plaisir. J’aime toujours le milieu du vélo, alors je continue à en faire, même si le haut niveau ce n’est plus pour moi. Je regarde toujours les classements des courses. Je suis l’actualité cycliste, surtout concernant les coureurs de ma génération qui sont aujourd’hui déjà au sommet.

« DES PERIODES OU JE DEVAIS DEBRANCHER »

Justement, quand tu vois leurs résultats, n’éprouves-tu pas une certaine amertume ?
Amertume, pas du tout. Je suis content pour eux. Ça me fait plaisir de voir Thibaut (Pinot), Romain (Bardet) ou Nacer (Bouhanni) gagner des grandes courses et passer à la télévision, sincèrement. Cela me rappelle toujours les supers moments passés ensemble dans la catégorie Junior. Je les vois avant tout comme des copains, que je chambrais beaucoup (rires). Après, évidemment, il m’arrive souvent de regretter de ne pas avoir insisté, de me demander pourquoi je n’ai pas été plus sérieux ou plus rigoureux, mais je me résous toujours à me dire que tout cela fait partie du passé pour moi.

Tu parles d’un manque de sérieux. Cela t'a été préjudiciable ?
En fait, je n’ai pas l’état d’esprit pour être sportif de haut niveau. Je connais les sacrifices que font mes anciens camarades de l’Equipe de France, et je sais qu’en ce qui me concerne, je n’en aurais pas été capable. Je n’ai tout simplement pas le tempérament adéquat à la pratique du cyclisme à haut niveau. Lorsque je courais, j’ai toujours eu du mal à faire une grosse préparation hivernale ou être rigoureux sur une longue période. Il me fallait toujours des périodes, où je devais totalement débrancher de tout ce qui est en rapport avec le vélo. Ça a bien marché chez les Juniors, mais une fois arrivé en Elite c’était différent et dans ces conditions difficiles d’être performant de façon régulière. Je marchouillais de temps en temps, mais c’est tout. Je n’ai jamais été proche du professionnalisme.

DES PROJETS DANS LE VELO

A quoi ressemble ta vie aujourd'hui ?
J’ai d’abord accumulé des missions comme intérimaire dans différents domaines. Depuis deux ans, je travaillais dans une maison médicale pour les personnes handicapées. J’étais en quelque sorte moniteur, et j’assistais les patients dans beaucoup de choses de la vie quotidienne. Cela remet les pieds sur terre et je considère vraiment cette période de ma vie comme une expérience très enrichissante. J’ai pris beaucoup de plaisir dans ce travail, même si j’ai décidé il y a peu de changer de voie. J’avais d’autres projets.

Lesquels ?
Je veux passer mon DEJEPS (Diplôme d’Etat de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport, NDLR) dans le but de pouvoir intégrer l’encadrement d'une belle équipe amateur. Pourquoi pas devenir directeur sportif ? Le monde du vélo me plaît toujours. D’ailleurs, je vais ce week-end sur la manche du Challenge National Espoirs, le Tour de Mareuil-Verteillac-Ribérac. Je vais travailler pour le comité régional de Bourgogne. Plus tôt dans la saison, j’ai déjà fait quelques vacations avec le CR4C Roanne. Ça me rappelle des bons souvenirs !

Crédit Photo : DR
 

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