Ann Sofie Duyck en découverte, sans stress
Championne de Belgique contre-la-montre, Ann-Sophie Duyck (Autoglas Wetteren) prendra demain le départ du Championnat du Monde contre-la-montre. La Dame Elite s'élancera pour 29,5 kilomètes contre le temps autour de Ponferrada. DirectVelo.com l'a rencontrée à un peu plus de 24 heures de son départ.
« C'est mon premier Championnat du Monde individuel. J'ai déjà disputé deux fois le chrono par équipes. Mon grand objectif de la saison était de remporter le Championnat de Belgique et d'être sélectionnée pour le Championnat du Monde de chrono. Je pourrai également disputer la course en ligne, donc j'ai deux buts dans la tête. Mais je me concentre surtout sur le contre-la-montre.
C'est la première année où j'arrive à un niveau où je suis capable de participer aux Mondiaux. J'ai changé d'équipe la saison dernière et j'ai donc focalisé mon programme sur le contre-la-montre. Cela a apporté pas mal d'améliorations. Dès octobre dernier, j'ai commencé à y penser. Mon entourage aussi a cherché à définir ce que nous allions faire pour que je m'améliore, que ce soit sur le plan matériel ou pour l'entrainement et l'alimentation. C'est un procédé qui dure plusieurs années. Au moment où j'ai commencé le vélo, je me débrouillais au chrono donc j'ai un peu commencé à y travailler. Année après année, je m'améliorais et cette saison, j'ai pu franchir LE grand pas.
« TROUVER UN EQUILIBRE »
J'ai un peu adapté mon programme d'entraînement. Je n'ai pas fait trop de compétition pour ne pas être surchargée et bien récupérer. Je me suis aussi entrainée de la bonne manière. Au niveau du matériel, j'ai remis les points sur les I. Mon compagnon a un magasin de vélo, et il m'a fourni le matériel du plus haut niveau. Ca a également contribué à mon amélioration. Le contre-la-montre a toujours fait partie de mes plans d'entraînement. A partir du moment où j'avais le matériel à ma disposition, j'allais régulièrement m'entraîner avec. Je ne dirais pas non plus que j'ai fait cela quotidiennement, car nous avons également un programme sur route. Mais j'ai trouvé un équilibre entre un à deux entraînements spécifiques par semaine et le reste en vélo de route.
« LA BOSSE VA FAIRE MAL »
Après le Trophée d'Or (où elle a remporté le contre-la-montre), j'ai disputé le Holland Ladies Tour (5e du CLM). J'ai ensuite pris du repos pour récupérer de ces deux courses par étapes. Dimanche dernier, j'ai disputé le Chrono Champenois (4e) pour me concentrer pleinement à l'effort en solitaire. Là-bas, c'était 33,4 kilomètres, contre 29,4 ici. Mais le parcours sera assez différent. Autour de Reims, c'était monter et descendre sans arrêt. Ici, au début, ce sera relativement plat jusqu'au pied de la bosse. Le vent jouera un rôle car il est constamment présent. Je pense que cette bosse n'est pas mal placée. Cela permettra de ne pas avoir que du plat. On sentira forcément la côte à la fin, ça va faire mal. Mais elle n'est pas non plus trop difficile que pour être escaladée en vélo de contre-la-montre. Il faudra bien doser son effort, d'autant plus que c'est quand même près de 30 kilomètres. Il faudra ne pas partir trop vite, sans partir trop lentement.
« ALLER AU BOUT DE MOI-MEME »
Je n'oserais pas dire que je suis au niveau mondial, car aux Championnats du Monde, il y a vraiment les coureuses du top, au maximum de leurs capacités. Je ne peux donner d'attente en termes de place, car c'est la première fois que je roule ici. Je vais simplement faire le maximum, en espérant être dans un bon jour et pouvoir aller au bout de moi-même jusqu'à la ligne. Après, ça dépendra un peu de la concurrence pour le résultat. Je pourrais être dixième à une minute, mais aussi dixième à quinze secondes. Si j'ai le sentiment d'avoir donné mon maximum, je pourrai être satisfaite, plus que par le résultat. Si je ne fais que vingtième en ayant tout donné, ce sera bon comme ça car je n'aurais pas pu faire mieux. Pour le chrono, je voudrais surtout encore progresser dans les années à venir. Je ne dis pas que je viens sans ambition, je voudrais aussi faire un bon résultat. Mais je n'ai pas encore d'expérience sur un Mondial, il faut que je vois un peu comment ça marche.
« EVACUER LE STRESS »
Je pense que comme c'est mon premier Mondial, je ne ressens pas vraiment de pression. C'est assez impressionnant ce qui se passe ici. Au moment où tu es sur le podium de départ, il y aura certainement un peu de nervosité mais j'essaye d'aborder ce chrono comme je l'avais fait avec les autres auparavant, en respectant ce qui m'a permis d'obtenir des résultats par le passé. J'essayerai ainsi d'évacuer le stress et de me contrôler. Il y aura beaucoup de monde, mais c'était aussi très impressionnant les deux dernières années au chrono par équipe. Beaucoup de public le long des routes, les caméras de télévision,... Mais ça fait aussi partie d'un Mondial ! »
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