François Pervis : « Ça m'a fait super mal »
François Pervis est devenu pour la 3e fois de suite Champion du Monde du kilomètre ce vendredi soir à Saint-Quentin en Yvelines. Il déclare d'ailleurs à DirectVelo qu'il pourrait ne pas défendre son titre l'an prochain. Retrouvez la réaction de François Pervis, recueillie par DirectVelo.com.
« Une performance se fait sur la fraîcheur. Avec les entraîneurs, on s'est dit "je ne fais presque rien" et je fais la course sur mes qualités de base.
Mais sur le kilomètre, être à 90% de sa forme ce n'est pas suffisant pour réaliser une performance. Aujourd'hui ça m'a fait super mal. Les deux dernières années, je finissais frais mes kilomètres. Il faut se faire mal, on apprend ça à l'entraînement. Quand on arrête de pédaler, tout le sang monte à la tête, il faut m'aider à descendre de vélo, à déclipser les pédales. Mais je me sens toujours bien le lendemain d'un kilomètre.
« L'IMPORTANT C'EST D'ÊTRE CHAMPION DU MONDE »
Gagner par 6/10e comme l'an dernier ou 8/100e sur le même coureur (Eilers) peu importe, l'important c'est de gagner. Je pensais descendre sous la minute car je l'ai déjà fait sur ce vélodrome mais c'est pas grave. L'important c'est d'être Champion du Monde.
Avec le public, l'important c'était de ne pas s'enflammer trop tôt. Je n'ai pas fait un beau dernier tour. J'ai coincé, ça s'est vu. Je ne suis pas content de mes temps de passage. Mais je ne vais pas cracher dans la soupe.
« J'AI DIT A MES ENTRAÎNEURS QUE J'ALLAIS ÊTRE FORFAIT »
Quand on est pistard, on cherche à battre des records, être Champion du Monde, Champion olympique. Ce matin j'ai regardé sur Internet j'ai vu que j'étais à égalité de titres individuels avec Florian Rousseau et Arnaud Tournant avec 5 titres. C'est gratifiant, c'est une fierté pour moi. Le premier titre, c'est celui qui procure le plus d'émotions. Mais celui-ci à domicile a plus de valeur, vues les conditions psychologiques et physiques où j'étais ces derniers mois. J'ai dit à mes entraîneurs cet hiver que j'allais être forfait pour les Championnats du Monde et que si je les faisais c'est parce qu'ils étaient organisés en France.
Un sprinter n'est jamais rassasié, sinon c'est l'heure de la retraite. Pourquoi pas un nouveau grand chelem dans les épreuves individuelles avec la vitesse , Je l'ai déjà fait l'année dernière, donc j'ai prouvé que c'était réalisable. Moi j'y crois. Il faut que je me reconcentre. Je penserai à la vitesse demain matin quand je vais me lever.
Hier j'ai savouré ma Marseillaise quand tout le monde l'a chantée. Réussir à garder son titre à domicile, quand le public entonne l'hymne national, debout droit comme des I, je souhaite à tout le monde de vivre ça.
« JE N'AI RIEN A PERDRE EN VITESSE »
Dans le tournoi de vitesse, j'aurai le public derrière moi, ça fera la différence, comme aujord'hui. C'est un défi difficile à relever mais aucun défi n'est facile. Je crois en mes chances. Je n'ai rien à perdre, j'ai déjà eu la saveur de gagner. Je vais faire ça au plaisir, c'est la seule manière de réussir. Plus les jours avancent et mieux je me sens.
L'an prochain, si le programme est identique, c'est quasiment sûr que je ne ferai pas le kilomètre pour me concentrer sur les disciplines olympiques.»
Crédit photo : Cédric Congourdeau - DirectVelo.com