Jérôme Coppel (IAM Cycling) a remporté ce jeudi, à Chantonnay (Vendée), le titre de Champion de France Elite du contre-la-montre. Il précède Stéphane Rossetto (Cofidis) et son coéquipier Sylvain Chavanel, tenant du titre. Voici les réactions des médaillés. 

 

Jérôme Coppel (IAM Cycling)

Champion de France 2015 du contre-la-montre Elite

« Je suis surpris de gagner. En franchissant la ligne, j'étais certain que j'étais 2e derrière Sylvain (Chavanel, NDLR). Je ne croyais pas au titre, je visais plutôt le podium. Je n'étais jamais monté sur la "boîte" aux Championnats de France même si j'ai beaucoup tourné autour alors forcément, je suis heureux. Le maillot, c'est la cerise sur le gâteau ! Ce n'est jamais anodin de l'avoir sur les épaules... Je suis quand même resté deux mois sans compétition après ma chute sur le Tour du Pays Basque (il s'était cassé le poignet gauche, NDLR). J'ai fait beaucoup de home-trainer sur mon vélo de chrono après m'être fait opérer. Je me suis d'abord entraîné avec mon plâtre puis avec une attelle... En fin de compte ça m'a permis de me préparer de manière spécifique. Jusqu'à maintenant, je n'ai pas du tout pensé au Tour de France. J'ai surtout cherché à retrouver de bonnes sensations sur le Tour de Suisse. Je sors de deux années difficiles, il n'y avait plus grand monde pour croire en moi. Aujourd'hui, je prouve aux gens qui m'ont soutenu qu'ils ont eu raison de me faire confiance. C'est toujours plus facile quand on est en haut des classements. Maintenant je suis encore là et je n'ai pas oublié qui était là pour moi quand c'était plus difficile ni qui ne l'était pas...

Pendant que j'étais sur le podium et même pendant le chrono, j'ai beaucoup pensé à mon copain Arnaud Coyot (son ancien coéquipier chez Saur-Sojasun, NDLR) qui lui n'a jamais cessé de croire en moi... 

Il n'y avait aucun problème d'équipe chez Cofidis, c'était l'homme qui n'allait pas. J'ai longtemps été embêté par une maladie et j'ai aussi connu pas mal de chutes. Depuis que je suis chez IAM j'ai engrangé de l'expérience grâce à Sylvain et à mon directeur sportif. J'ai changé d'état d'esprit : je préfère viser des étapes et être en soutien d'un leader pour le général. Je serai dans cette configuration sur le prochain Tour de France où j'aiderai Mathias Frank. Ça me plaît de pouvoir me relever et de pouvoir prendre les échappées sur les étapes suivantes.

Dimanche, nous aurons une bonne équipe même si nous ne serons que 4. Comme nous ne sommes pas nombreux, nous n'aurons pas à assumer le poids de la course. La dernière fois que Sylvain n'a pas remporté le contre-la-montre, il a été sacré sur la course en ligne alors qu'ils n'étaient que deux dans son équipe. Nous avons une bonne carte à jouer. »

 

Stéphane Rossetto (Cofidis)

2e

« C'est la déception qui prime à chaud. Je visais le podium car j'étais en bonne forme. Je perds le titre pour 2''. A la limite, j'aurais préféré être battu de 30'' mais c'est le vélo ! Je me sens souvent bien en Vendée. C'est un terrain que j'apprécie. Sur ce chrono, il fallait avoir un bon jeu de jambes, savoir rouler vite.

Je m’entraîne depuis un an et demi sur le vélo de poursuite, une à deux fois par semaine. Ça me permet de gommer les lacunes, à savoir un manque de tonicité. J'essaie de gagner de la puissance.

Est-ce que je serai sur le Tour de France ? Je l'ignore. Les places sont chères dans toutes les équipes. Nous l'apprenons toujours un peu plus tard  dans les structures françaises.

En arrivant chez Cofidis cet hiver, j'ai passé un cap en disputant des épreuves du calendrier WorldTour. J'ai une progression lente, pas fulgurante. C'est une suite logique pour moi. 

J'ai signé pour un an dans l'équipe. Je me sens très bien chez Cofidis. J'ai pu avoir des bons résultats en classe 1. Mais il ne faut pas s'enflammer. »

 

Sylvain Chavanel (IAM Cycling)

3e

« Je suis bien parti, puis j'ai souffert dans le final. Ça a basculé pour 7'', et ça suffit pour faire 3e. J'étais serein au départ. Je suis content pour Jérôme car il a galéré ces dernières années, je suis satisfait pour lui. A titre personnel, je suis déçu de manquer le titre pour 7''. Je sais passer vite à autre chose, je regarde vers l'avant. Le circuit de l'épreuve en ligne est dur. Nous serons en infériorité face à des équipes qui auront au moins quinze coureurs. Si ça se fait à la jambe, je peux être devant. Si ça joue tactique, tant pis pour moi... Il fera encore très chaud. L'organisme va souffrir. »

Crédit photo : Freddy Guérin - DirectVelo.com