La piste fidélise les pros

La poursuite française a connu la résurrection au Championnat du Monde de Saint-Quentin-en-Yvelines. Elle est passée de l'ombre à la lumière avec la médaille de bronze individuelle de Julien Morice et le record de France par équipes battu deux fois.

Cette réussite a créé un groupe, réveillé des ambitions de pistard endormie chez certains. Ainsi, Maxime Daniel était présent au stage de poursuite par équipes  du mois de juin au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines. "Je l'avais vu quand il était jeune. Il avait déjà démontré des choses" rappelle Steven Henry, l'entraîneur national à DirectVelo. En effet, le coureur d'AG2R La Mondiale fut vice-Champion de France de la course aux points Espoirs, 3e du Championnat de France de l'Omnium.

Le coureur de 24 ans revient sur les planches après quatre ans d'absence. "Je suis là grâce au projet de Steven de construire un bon groupe en endurance. Quand je faisais de la piste, c'est là que je marchais un peu mieux sur la route. Chez les pros on devient diesel. Là, rouler sur pignon fixe ça ne peut être que bien" explique le coureur.  
L'activité piste peut  servir de fil rouge à l'intersaison et " faire passer un hiver studieux." En point de mire, se profile aussi Rio 2016. "Si ça marche pas trop mal, ça peut être aussi l'occasion de faire partie de l'équipe pour les Jeux Olympiques" espère Maxime Daniel. Mais pour son retour, il sait qu'il a encore des progrès à faire. "J'ai encore un peu de mal à être régulier sur les relais, de garder les mêmes temps de passage."

Julien Morice, un des piliers de l'équipe de France poursuite, voit d'un bon oeil l'afflux de sang frais dans le groupe tricolore. "ça va créer de l'émulation, tirer le groupe vers le haut" se réjouit le coureur d'Europcar. "Ces derniers temps il y avait moi et Damien Gaudin à haut niveau en poursuite individuelle. Si on sent que ça pousse derrière, nous serons aussi poussés à nous dépasser."

Depuis le Championnat du Monde, "deux autres pros sont revenus faire des tests sur piste" annonce Steven Henry, artisan de la renaissance de la poursuite française. "Mais pour d'autres les temps réalisés font un peu peur" constate-t-il. Il faut dire que les 3'58"616 du nouveau record de France commencent à faire bouger les arbres sur le bord de la piste.

L'entraîneur de l'équipe de France n'oublie pas les fidèles. "Depuis le mois d'avril plusieurs sont revenus sur la piste : Bryan Coquard trois fois, Julien Morice, quatre fois et Thomas Boudat cinq fois. Entre les 4 Jours de Dunkerque et le Tour de Picardie, ils sont venus avec Damien Gaudin." Steven Henry est bien conscient de la volonté de ces coureurs. "Cela demande un investissement du coureur. Les équipes les laissent mais si derrière le coureur ne fait pas l'effort..."

Crédit photo : Cédric Congourdeau - DirectVelo.com
 

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