Benjamin Thomas, de la piste aux cols portugais
Drôle de transition pour Benjamin Thomas. Mi-juillet, il devenait - avec ses équipiers de l'Equipe de France Espoirs - Champion d'Europe sur la piste de Montichiari, en Italie. Deux semaines plus tard, le voilà déjà au Portugal pour y disputer le Tour national, long de dix étapes. "C'est sûr que ça fait un sacré enchainement. Je suis parti de chez moi il y a plus d'un mois. Entre le stage sur la piste d'Hyères, le Championnat d'Europe et l'enchainement avec la route, je n'ai pas vraiment eu le temps de souffler", précise-t-il pour DirectVelo.
UNE SITUATION CONFUSE
S'il a souffert sur les deux premières étapes en ligne, Benjamin Thomas semble tout de même avoir de belles ressources sur ce Tour du Portugal. Ce samedi, le coureur de l'Armée de Terre a en effet terminé à la troisième place de la 3e étape. "Le final était assez compliqué. Je me suis retrouvé dans un groupe de contre-attaquants après la mi-course. C'était un peu confus car pendant une quinzaine de kilomètres, nous ne savions même pas qu'il y avait deux hommes à l'avant", explique-t-il. "Puis nous avons appris qu'il y avait un duo avec trois minutes d'avance". Finalement, les contre-attaquants reviendront à une petite minute du groupe de tête, Benjamin Thomas réglant ce groupe pour décrocher une place d'honneur. "Les deux coureurs à l'avant (l'Australien William Clarke et l'Italien Marco Frapporti) ont réalisé un sacré numéro. Dans les derniers kilomètres, j'ai compris que nous n'allions pas rentrer, alors je me suis concentré sur la troisième place".
« UN COUREUR NEUF SUR LA ROUTE »
Ce bon résultat ne rassure tout de même pas à 100% Benjamin Thomas quant à son aptitude à tenir sur l'ensemble des dix jours de course. "J'appréhende un peu les prochaines étapes. Il faudra prendre la course jour après jour. Il faudra savoir en garder sous la pédale durant certaines étapes où je n'aurai rien à jouer".
Spécialiste de la piste, le coureur de 20 ans démontre tous les progrès effectués ces deux dernières saisons sur la route. "Je reste un coureur neuf sur la route. Je ne sais pas où je peux aller, ni sur quels types de profils briller. Le fait de venir de la piste ne doit pas m'empêcher de franchir les cols", précise celui qui a dû faire face à plusieurs longues ascensions sur les routes de cette 3e étape. "Je ne serai jamais un pur grimpeur non plus, c'est sûr. Je ne vais pas placer de grosses accélérations dans les cols, mais visiblement, je peux me débrouiller". Surtout, Benjamin Thomas dit prendre de la caisse au fil des semaines. "L'équipe me fait également de plus en plus confiance. J'ai ma carte à jouer, comme ce samedi. Cela m'aide à progresser".
Désormais, Benjamin Thomas attend la fin du Tour du Portugal pour en savoir un peu plus sur ses capacités en terme de récupération.