Alexander Konychev : « Je n'aimais pas le vélo »
Konychev, vous vous souvenez ? L'un est Russe, l'autre est Italien. Le père Dimitri avait enlevé la médaille d'argent du Championnat du Monde 1989 sous l'orage de Chambéry sous le maillot rouge uni de l'URSS avant de prendre le bronze trois ans plus tard sous le maillot blanc bleu rouge de la Russie. Le fils, Alexander dispute son premier Championnat du Monde Juniors. "Je n'ai aucune pression", affirme le gamin.
UNE BALLADE ET JE VOULAIS ROULER CHAQUE JOUR
Né en Italie où son père s'est installé pendant sa carrière, Alexander a bien failli ne jamais pédaler dans le sillon de son paternel, préférant le Calcio et le football, le sport érigé maître dans la botte. "J'ai fait du foot pendant onze ans et je n'aimais vraiment pas le cyclisme", s'amuse le Junior 2ème année. "Puis un jour, mon père m'a emmené en promenade. Lui sur un vélo de course, moi sur un VTT. A la fin j'étais mort et il m'a dit d'enfourcher sa bécane. J'ai essayé, et ensuite je voulais chaque jour partir rouler !"
L'histoire est aussi surprenante que passionnante. Alexander Konychev débute les compétitions en Juniors première année. Plutôt puncheur, il s'illustre d'abord en chrono, puis sur les reliefs escarpés du Trofeo Paganessi (5e). Et enfin dans les réputés cols du Giro di Basilicata (2e d'étape et du général). Jusqu'à un coup de fil du sélectionneur italien. "Il a été le premier à m'appeler et comme je n'ai pas le passeport russe, je n'ai pas hésité", explique-t-il à DirectVelo.
FAIRE MIEUX QUE PAPA
Le voilà embarqué avec son pote Alessandro Covi sur les vallons de Plumelec, pour se mesurer contre le temps et décrocher une 43ème place du Championnat d'Europe. Il décolle un mois plus tard vers Doha et la presqu'île The Pearl. Konychev a maîtrisé la chaleur pour ramener une 27ème place sur le chrono. "C'était vraiment dur. Je suis parti un peu trop fort mais bon... Ce n'est que ma deuxième année de vélo. C'est déjà fantastique d'arriver ici ! Et puis on a beaucoup parlé des Championnats du Monde avec mon père, c'était vraiment intéressant."
Son père est désormais directeur sportif au Team Katusha, mais cela ne l'empêche pas de suivre la progression de son gamin, qui passera l'an prochain dans l'écurie Espoirs Viris Maserati. "Mon père m'accompagne quand il est à la maison et me donne des conseils, ce que je dois faire et ne pas faire. Mon avenir ? Je ne sais pas, il faut que j'évolue dans les chronos ou dans les côtes. Faire mieux que mon père sera compliqué. Il a fixé la barre très haut mais je vais essayer !"