Mondial : « Vraiment pas une terre de cyclisme »

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo.com

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo.com

Les spectateurs sont moins nombreux que les athlètes dans les rues de la presqu'île The Pearl qui sert de théâtre à ce Championnat du Monde 2016. "C’est indigne", ronchonne Audrey Cordon-Ragot à l'arrivée de son contre-la-montre. Au milieu des buildings en construction alternant ambiances orientales et occidentales, on n’aperçoit guère plus d’une trentaine de supporters sur la ligne droite d’arrivée. Quelques drapeaux flottent au détour d’un virage mais rien de plus. Et, la situation ne devrait guère s’améliorer d’ici dimanche.

DIFFICILE DE VENIR ICI

La Française, déçue par son contre-la-montre, pestait sur l'absence d'encouragements pendant son effort. "On veut une fête, un partage. Mais ici, rien. Il ne se passe rien. Pour la course en ligne, il y aura peut-être 10 personnes en plus. C'est triste de finir une saison tellement longue ici, sans une personne qui t'applaudit. Dans d'autres pays, tout aussi chauds, il y aurait plus de public, comme en Afrique par exemple. Il faut ouvrir ces événements à des pays qui le méritent tout autant", appuie-t-elle auprès de DirectVelo.

Pour le contre-la-montre des Hommes Elites, le lendemain, la situation est bien pire. 25 bornes dans le désert avant d’entrer dans l’archipel avec une poignée de photographes qui égaient le bord de route. "D'habitude, il y a énormément de spectateurs mais ici, on manque vraiment de référence, regrette pour DirectVelo l'Espagnol Jonathan Castroviejo, médaillé de bronze. En même temps, c’est très compliqué pour les spectateurs de venir ici".

« LES SPECTATEURS PERMETTENT DE SOUFFRIR PLUS »

Le Biélorusse Vasyl Kyrienka, Champion du monde 2015 et médaillé d'argent, expliquait la difficulté de la situation. "Tu ne te bats que contre toi-même, ajoute le rouleur du Team Sky. D'habitude, on est là pour donner du spectacle aux amoureux de vélo. Ça permet de souffrir plus, et de le faire avec du plaisir. Mais ici, on n'est vraiment pas dans une terre de cyclisme".

En escaladant la plus haute marche du podium, Tony Martin rayonnait légitimement, effaçant grâce à ce quatrième sacre mondial trois années compliquées. Mais, l'Allemand qui a partagé sa joie avec son staff et ses dirigeants d'Etixx-Quick.Step qu'il quittera en fin d'année, n'a eu droit qu'aux applaudissements d'une petite centaine de personnes. "Ce serait mieux d'avoir plus de fans pour faire la fête avec eux. La vraie fête, ce sera une fois rentré à la maison", sourit le Panzerwagen qui rentrera au pays après la course en ligne de dimanche. 

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