Clément Orceau voulait se mettre au foot
Clément Orceau ne s'est pas trompé. En retrouvant l'équipe POC Côte de Lumière en 2016, le coureur de 21 ans avait fait un pari : se relancer après un exercice 2015 raté. Bingo : il réalise son année la plus aboutie, décrochant pas moins de six bouquets. Cerise sur le gâteau, un coup de fil de Jean-René Bernaudeau à la fin de l'automne. Clément Orceau portera les couleurs du Vendée U la saison prochaine. DirectVelo fait le point avec l'une des bonnes surprises de la saison écoulée.
DirectVelo : Tu sembles avoir franchi un vrai cap en 2016 ?
Clément Orceau : C'était vraiment l'objectif en revenant au POC. Je voulais me relancer. Je crois que j'avais surtout besoin de comprendre pas mal de choses. Il fallait que je prenne conscience de ce qu'est le milieu du vélo, de comment progresser. J'ignorais pas mal de détails importants jusque-là, mais j'ai bien travaillé tout l'hiver. J'ai également mûri mentalement et tout ça m'a aidé à faire une belle saison.
« J'EN AVAIS MARRE DE PRENDRE DES BRANLEES »
De quoi a-t-il fallu que tu prennes conscience ?
Je me devais d'être plus méticuleux, et tout simplement plus sérieux dans mon travail. Par exemple : je devais faire plus attention à mon sommeil. Avant, je me couchais souvent tard. Même chose pour l'alimentation. J'avais un gros travail à faire dans l'assiette. Jusqu'à cet hiver, je n'étais pas assez vigilant. Je savais qu'il y avait des efforts à faire, mais je ne pensais pas que c'était à ce point. Depuis, j'ai beaucoup travaillé et surtout, j'ai mûri.
Et sur le vélo aussi, tu as évolué ?
J'ai revu mes plans d'entraînement. J'ai clairement réalisé que là aussi, il y avait un problème. J'en faisais trop à l'entraînement et j'arrivais rincé sur les courses. Sur ce point également, j'ai évolué dans le bon sens. Et heureusement, car ça devenait n'importe quoi. A un moment donné, j'avais presque envie d'arrêter le vélo et de me mettre au foot. J'en avais marre de prendre des branlées tous les week-ends en course.
« TOUT LE MONDE M'A FAIT CONFIANCE »
Cette remise en question, elle est venue d'une année 2015 ratée ?
J'avais fait de bons débuts chez les Espoirs en 2014 mais l'année suivante, je n'étais pas bien à l'UC Nantes-Atlantique. Je me sentais toujours fatigué, et pas franchement à mon niveau. D'où mon retour au POC et cette remise en question. Je savais qu'il y avait quelque chose à faire, qu'il fallait changer ma façon de pratiquer le cyclisme.
Un choix payant puisque tu conclus l'exercice 2016 avec six victoires au compteur...
Mentalement, ça me fait beaucoup de bien et ça me motive encore plus pour les saisons à venir. Je me suis senti beaucoup plus à l'aise cette année et la confiance est rapidement revenue. Tout le monde m'a fait confiance dans l'équipe et personne n'a hésité à travailler pour moi quand j'avais de bonnes jambes.
« CE DONT J'AVAIS ENVIE »
Y'a-t-il eu un déclic durant cette saison ?
Disons que j'ai pris conscience de mon niveau fin mars, sur la Flèche de Locminé. J'étais dans le groupe de tête et j'avais de très bonnes sensations. A côté de moi, j'ai vu que tout le monde avait mal à la gueule alors que de mon côté, je pouvais encore en remettre. Ce jour-là, je n'ai terminé que deuxième (battu par Fabrice Seigneur, NDLR) mais ça a été le début d'une belle série. D'ailleurs, deux semaines plus tard, je gagnais mes premières courses (sur une étape du Tour du pays de Lesneven puis sur la Route du Sud Estuaire, NDLR).
Et te voilà désormais avec le maillot du Vendée U pour l'année 2017...
C'est ce dont j'avais envie depuis mes années Juniors. J'ai réussi à montrer que j'avais le niveau pour cette équipe. Sur le coup, Damien Pommereau (directeur sportif du Vendée U) avait quelques doutes car il trouvait que je n'avais pas apporté de garanties sur les "grosses courses". Il avait peur que je sois encore un poil juste mais finalement ça l'a fait. D'ailleurs, c'est Jean-René Bernaudeau qui m'a appelé pour me dire qu'il voulait me voir au Vendée U. C'était très plaisant.
« LE VENDEE U, LA REFERENCE POUR TOUS LES GAMINS »
Que représente le Vendée U pour toi ?
C'est un ensemble. D'abord, c'est bien évidemment la réserve du Team Direct Energie. Et puis, on voit bien, tous les ans, que les mecs qui passent par le Vendée U progressent beaucoup. Il y a aussi un vrai esprit de famille, qui semble bien plus fort que dans la plupart des autres équipes. Je pense que c'est l'une des forces principales de cette formation. Et puis quand tu es Vendéen, c'est la très grosse équipe du coin, de la région. Depuis les Benjamins ou les Minines, c'est la référence pour tous les gamins.
Cette signature au Vendée U, c'est donc un objectif d'atteint ?
Disons que c'est une belle étape dans mes années vélo. Mais maintenant, l'objectif est de prouver que j'ai le niveau pour cette équipe. Le calendrier sera assez lourd. Je sais qu'il y aura un gros enchaînement à partir du Tour de Normandie en mars, jusqu'à la fin août. Ca va me changer de l'année dernière, avec aussi des manches de Coupe de France DN1 qui vont s'enchaîner. Il faudra gérer la fatigue. Ce sera un niveau au-dessus, mais je suis motivé à fond.