Mathieu Burgaudeau : « Une tonne de messages »

Crédit photo Camille Nicol

Crédit photo Camille Nicol

Petit à petit, il réalise ce qu'il a fait. A 18 ans, Mathieu Burgaudeau s'est offert dimanche dernier Manche-Atlantique, course mythique du calendrier Amateur. L'épreuve qui fait chaque année fantasmer bon nombre de coureurs. "Gagner, c'est quelque part un rêve. Rêve, oui c'est le bon mot", confie le Vendéen. Il précise : "Je connaissais bien sûr la course de nom. Et tout le monde m'en parlait. Cette épreuve est un monument là-bas chez les Bretons. C'est incroyable."

« JE N'ARRIVAIS PAS A DORMIR »

Pendant la course, il ne s'est pas posé trop de questions. "C'est souvent comme ça que ça marche", glisse-t-il. Plus les kilomètres défilaient, plus le « gamin » se dit que faire un gros coup est possible. Il ne rate pas la bonne échappée après une bordure lancée par son équipe. Il se permet même d'attaquer avant la cloche alors qu'ils sont encore cinq pour la victoire. "J'ai peut-être été un peu gourmand, sourit-il. Mais j'ai quand même été intelligent en levant le pied. Il y avait deux gars de l'Armée de Terre derrière (Campistrous et Le Roux)... Ça m'a peut-être aidé car les autres ne se sont pas méfiés de moi pour le sprint, pensant que j'avais lâché toutes mes cartouches... Mais j'en avais gardé et je savais où lancer...". Et il a ainsi pris le meilleur sur le Champion de France et futur professionnel, Valentin Madouas, et un ex-pro, le puncheur Maxime Cam.

Après son sacre à Cadoudal, Mathieu Burgaudeau a reçu "une tonne de messages". Il reconnaît avoir été "excité" dimanche soir. "Je n'arrivais pas à dormir, rapporte-t-il. J'ai dû dormir quatre ou cinq heures maximum." Il souhaitait lever les bras une fois cette année. Auteur d'un gros début de saison (lire ici), il a atteint son objectif dès mars, et ce sur Manche-Atlantique. "J'ai beaucoup de sollicitations depuis dimanche, dit-il. Je ne vais pas me plaindre ! Il faut en profiter. Ce sont des bons moments qui arrivent rarement."

« ETRE RÉGULIER »

Mais finalement est-il surpris d'être dans le coup dès ses débuts chez les Amateurs ? Pas vraiment. Cet hiver, le 7e du Challenge Bkool-DirectVelo 2016 a senti avoir passé un cap. "Les jambes ont très vite bien répondu à l'entraînement, confie-t-il. J'ai senti que j'avais pris de la force. J'ai vu la différence. Ça s'est confirmé en course. Je n'ai pas eu de soucis pour m'adapter au braquet ni à la distance. J'ai toujours été endurant."

L'ex-coureur de l'Equipe de France Junior n'est pas du genre à s'enflammer. "Ça reste qu'une course de vélo, reconnaît-il. Je sais que sur une journée tout peut se passer. C'est à moi de confirmer. Je veux me montrer régulier. Je suis Espoir 1. Il y aura des week-ends difficiles mais ce n'est pas un souci. Je suis là pour découvrir et me faire plaisir. Je veux aussi aider mes coéquipiers à gagner."

Ce week-end, il sera engagé sur la Suisse Vendéenne et Nantes-Segré. Viendra ensuite le Tour de Normandie, sa première course en Classe 2. Pour découvrir et forcément avec, au fond de lui, l'envie d'être performant sans se poser trop de questions.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Mathieu BURGAUDEAU