Frédéric Brun : « Ça vaut dix autres victoires »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Il en rêvait, il l'a fait. Quatre ans après s'être imposé une première fois, le Haut-Savoyard Frédéric Brun a remporté de nouveau, ce dimanche, la classique Annemasse-Bellegarde (voir le classement). L'Annemassien de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme a raconté son bonheur à Directvelo.

DirectVelo : Dans quel état d'esprit étais-tu au départ ?
Frédéric Brun : L'équipe marche bien actuellement. Si un gars allait devant, je pouvais être serein Nous avons demandé à Gilou (Savickas) de prendre les coups. C'est ce qu'il a fait. Quand on lui demande un boulot comme celui-là, il le fait à fond. Et ainsi, ça n'a jamais débranché. Simon Buttner allait aussi dans beaucoup de coups. Toute l'équipe était en fait toujours placée. La course a été très rapide. Il n'y a jamais eu vraiment d'échappée.

« GILOU ÉNERVAIT TOUT LE MONDE »

C'était donc à ton avantage ?
J'en ai profité... Après Cruseilles (km 72), les mecs ont voulu souffler un peu alors j'y suis allé une première fois. Nous sommes sortis à une vingtaine. J'étais avec Gilou (Savickas) et Simon. Nous avions un peu d'avance pour attaquer le GPM du Mont (km 89). Il était certain que des gars allaient pouvoir rentrer, mais pas tout un peloton. C'est ce qu'il s'est passé. Nous sommes ressortis sur une partie pas du tout propice à l'attaque, mais comme tout le monde était fatigué... Nous étions alors quinze en tête pour aborder le col de Saxel.

Tu as attaqué dès le début du col. Pourquoi ?
Gilou embêtait tout le monde car il faisait un boulot monstre. Je lui ai demandé d'attaquer au pied. Les mecs sont allés le chercher. J'ai contré. Aurélien (Paret-Peintre) est venu avec moi. Jérémy Defaye et Romain Seigle sont revenus. Je savais qu'on allait aller au bout. C'est sorti à la pédale. Je connaissais le final par cœur. Je savais où je voulais attaquer... Aurélien a bougé avant, dans le dernier GPM. C'était une partie raide, pas à mon avantage, mais j'ai tenu les roues. J'ai attaqué dans un faux-plat montant. J'ai pu mettre du braquet. J'ai tout donné jusqu'à l'arrivée.

« LA SEULE COURSE OU JE STRESSE AU DÉPART »

Que représente ce succès pour un Annemassien ?
J'étais à l'école à 100 mètres d'ici, au lycée à 200 mètres... J'habite à un kilomètre. Je suis venu au départ en vélo. Quand tu es Cadet, tu vois les coureurs Elites comme des champions. Tu as l'impression que c'est le Tour de France. Quand j'étais Cadet, un coureur avait jeté son bidon. J'étais comme un gosse à l'époque de l'avoir récupéré, alors que c'était un bidon de la Pomme Marseille ! Tu grandis avec cette épreuve quand tu es licencié au VC Annemasse. C'est la grosse organisation du club. Le maire est venu m'encourager au départ. On sent que c'est une grande épreuve.

Et tu bats un autre Annemassien...
Je suis un peu désolé pour Aurélien (Paret-Peintre)... C'est sûr que c'est le genre de victoire qui aide à passer professionnel. Mais je ne me fais pas de soucis pour lui. Il était très fort aujourd'hui alors qu'il a débuté sa saison le week-end dernier...

Cette victoire a la même saveur que la première ?
C'est pareil ! Toute cette semaine, je « vivais » Annemasse-Bellegarde. C'est la seule course où je stresse au départ. J'ai toujours envie de gagner ici. C'est un grand moment. Toute ma famille était là. Tout le monde est heureux.

Quel est ton prochain gros objectif ?
Le gros objectif était de gagner ici... Je préfère gagner Annemasse que dix autres courses... Maintenant, je vais penser au Rhône-Alpes Isère Tour et au Tour de Savoie Mont-Blanc. Je ne sais pas si on sera sur le Tour du Jura, ça serait une belle course pour moi... En attendant, je pars ce mardi avec l'équipe en Martinique pour le Critérium des Quartiers au Lamentin. Ça va nous changer les idées.

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