Guillaume Martin : « Je suis rentré dans la télé »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Guillaume Martin est actuellement au col du Lautaret (Hautes-Alpes) où il peaufine sa condition avant le Tour de France, son premier. Il l'abordera dans la position de leader de l'équipe belge Wanty-Groupe Gobert. Bien qu'il espérait mieux sur la dernière étape, le Normand âgé de 24 ans est sorti rassuré du Critérium du Dauphiné (18e du général). Il fait le point pour DirectVelo.

DirectVelo : Que retiens-tu de ton Dauphiné ?
Guillaume Martin : Les sensations ont été bonnes. C'est positif par rapport à mon début de saison qui a été compliqué (lire ici). Je revis... Je me suis retrouvé à la bagarre avec les meilleurs coureurs du peloton lors des étapes du Mont du Chat et de l'Alpe d'Huez. Je suis un petit ton en dessous d'eux mais il n'y a pas un écart démesuré...

Tu t'es impressionné pendant ce Dauphiné ?
Je me suis surpris... Je n'avais pas des sensations exceptionnelles mais je devais être pas mal quand même car je me retrouve avec ces coureurs-là.

« SUR LA BONNE VOIE »

Tu te sens plus fort qu'il y a un an ?
Oui, bien sûr. L'an dernier, sur le Dauphiné, c'était particulier car je revenais tout juste de blessure. J'étais sur la phase ascendante. Je sens que j'ai passé un cap par rapport aux courses WorldTour effectuées l'an dernier, et ce sur tous les points : les sprints, le plat, le placement, la montagne... Je suis à chaque fois un peu plus haut dans le peloton. Avant, je voyais Froome, Valverde ou Contador 20 mètres devant moi, maintenant je suis dans leurs roues... Je sens qu'il y a un progrès.

Tu aurais imaginé en être là il y a un an et demi en arrivant chez les pros ?
Absolument pas ! Je voyais ces coureurs-là à la télévision. Et il y avait la barrière de la télévision qui fait que c'est un autre monde. Maintenant, je suis peut-être rentré dans la télé ! (sourires)

Tu sens que le regard des leaders a changé sur toi ?
Pas spécialement car je suis encore dans les roues. Ça changera peut-être quand je serai capable de les attaquer. Et collectivement, Wanty-Groupe Gobert fait sa place dans le peloton.

Tu es proche d'attaquer les leaders ?
Je ne vais pas être présomptueux mais je vois que je m'en rapproche. Il faut que ma progression soit continue. Je suis sur la bonne voie. J'ai pu attaquer dans le col de Sarennes, samedi. C'était avant la grande bagarre mais je commence à être actif.
Attaquer, c'est le vélo que j'aime. A la télévision, j'appréciais ce cyclisme-là. J'ai appris à pratiquer un vélo offensif au CC Etupes notamment. Je me souviens des briefings de Jérôme Gannat, ils étaient portés vers l'offensive. J'ai gardé ça en moi. On se fait mal dans un col mais c'est plus agréable de se faire mal 100 mètres devant le peloton que dans les roues.

« NE PAS ÊTRE UN LEADER VERTICAL »

Tu découvres le rôle de leader... Tu es à l'aise avec ça ?
J'ai la volonté de ne pas être un leader vertical. Je ne veux pas donner des ordres, dans la position inverse je n'aimerais pas forcément... Je suis un peu mal à l'aise quand je dois imposer des choses à des gens. Je le dis avec la manière. Un peu de politesse ne fait pas de mal. Je dis : « Rapporte moi un bidon stp. » (sourires) Mais je sais que c'est quelque chose que je dois faire, ça fait partie de mon rôle. J'apprends. 2016 a été une bonne année pour cela, à l'occasion de courses comme le Tour de l'Ain ou le Tour d'Autriche.

Ton Dauphiné augmente tes ambitions pour la suite ?
Je ne pense pas à long terme. Je n'ai fait parler de moi que deux jours cette année, je ne vais pas m'enflammer. On sait que tout va vite dans le vélo. Je reste calme et concentré jusqu'au Tour de France. J'espère garder la même condition voire être un peu mieux. Pas mal de choses peuvent se passer... Avec mes sensations actuelles et une bonne intelligence de course, une victoire d'étape peut être envisageable.

Tu sens donc que tu peux progresser d'ici le Tour de France ?
Oui, je pense. Je suis actuellement en stage au col du Lautaret. J'espère que ça va m'apporter un petit plus. J'ai également un kilo à perdre et ça peut faire la différence dans la montagne...

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