Tour de France : Sur les traces de Warren Barguil
A l'occasion du Tour de France 2017, DirectVelo repart « Sur les traces de... ». L'objectif ? Mieux connaître un coureur présent sur le Tour de France, grâce à un équipier, adversaire ou dirigeant qui l'a connu chez les Amateurs. Rendez-vous aujourd'hui avec Warren Barguil (25 ans), le grimpeur du Team Sunweb. Le témoin ? Mathieu Cloarec, son ancien coéquipier au sein de la sélection du comité de Bretagne.
« Je suis de la génération de Warren. Nous avons commencé à nous affronter dans les rangs Cadets. Nous n'avons jamais été coéquipiers en club, mais au fil des courses, nous sommes plus devenus copains qu'adversaires. En Juniors, nous nous sommes souvent côtoyés en sélection avec le comité de Bretagne. Nous avons fait pas mal de conneries ! (sourires) Nous avons ce point commun. Sur le vélo, nous étions sérieux mais on savait plaisanter à côté. C'est une force qu'a encore aujourd'hui, Warren. Ce n'est pas le genre à être angoissé avant une course. Il est détendu dans la vie de tous les jours, et sur le vélo c'est un tueur.
VENDÔME, UN DÉCLIC
En 2009, Warren est devenu Champion de France Juniors à Vendôme. Je termine 5e ce jour-là. Il n'était pas protégé au départ, chacun avait sa chance. Nous étions plusieurs à pouvoir gagner. Nous avions dans l'équipe Steven Martin, Erwan Téguel, Maxime Le Montagner, Baptiste Pécheul... Nous avions fait une belle course d'équipe. Avec Warren et Erwan Téguel, nous étions trois coureurs de la Bretagne dans le bon coup. Il a fait un numéro dans le final pour s'imposer. Cette course a, selon moi, débloqué Warren. Quelques semaines auparavant, il avait signé une belle performance sur la Classique des Alpes, en terminant 2e derrière Tim Wellens. Derrière son titre, il est devenu pratiquement intouchable. Il continuait d'être offensif, comme il l'a toujours été, mais là, il allait plus souvent au bout.
UNE SORTIE AVEC RIGOBERTO URAN
L'hiver suivant, alors qu'on allait débuter chez les Espoirs, nous étions partis en stage tous les deux au Pays basque. Nous avions roulé pendant une sortie avec un certain Rigoberto Uran ! Quand on y repense aujourd'hui... Nous avons débuté chez les Espoirs sur l'Essor Basque. Nous étions arrivés sur la ligne lors de la première manche à 30 minutes du départ. Nous nous étions garés à l'arrache. L'organisation avait cherché à savoir à qui appartenait la voiture mal garée. Nous étions mi-février, j'étais parti sans manchette. Nous étions arrivés au dernier moment mais nous étions tous les deux dans le peloton des costauds en haut du col principal, et on va chercher un Top 20. Il allait déjà chercher des Top 10 en Elite Nationale. Je ne suis pas surpris de voir Warren à ce niveau-là. Les entraînements avec lui, ça pouvait être une vraie galère ! Nous étions voisins à une époque, près des Monts d'Arrée. Quand tu partais faire 180 kilomètres avec lui dans cette zone-là, tu arrivais bien cuit !
RAPIDEMENT REVENU EN BRETAGNE
C'est un gars très passionné, notamment par le matériel. Certains ne prennent pas soin de leur vélo, lui ça a toujours été l'inverse. Un peu comme son père d'ailleurs. Warren a ses repères en Bretagne. Il avait déménagé dans le sud de la France il y a quelques années mais il est rapidement revenu. C'est difficile de changer de mode de vie surtout quand ça marche chez toi... Surtout qu'il est très famille. Je vis désormais à Laval (Mayenne) mais nous essayons de nous voir régulièrement. Après sa fracture du bassin, sur le Tour de Romandie, je suis allé rouler avec lui alors qu'il ne s'était pas entraîné depuis trois semaines. Tu vois que ça revient vite chez un mec comme lui ! J'espère qu'il en claquera une belle sur le Tour. Ce n'est pas passé loin dimanche. Je pensais même qu'il avait gagné. »