Michele Gazzoli, à la « Sagan style »
A peine la ligne d'arrivée franchie en vainqueur, Michele Gazzoli se frappe la poitrine, à plusieurs reprises. Puis il jette ses lunettes dans le public, avant de balancer son vélo sans la moindre précaution en posant pied à terre. C'est sûr : il y a un air de Peter Sagan dans l'attitude du coureur italien, tout juste sacré Champion d'Europe Juniors sur route sur le circuit d'Herning, au Danemark. On croirait revivre la scène de Richmond 2016, lorsque le Slovaque avait fait le show quelques secondes après son sacre Mondial chez les Elites. "Peter Sagan, c'est mon idole. Mais en fait, je n'ai pas cherché à l'imiter en balançant mes lunettes et mon vélo ! J'ai simplement fait ça à l'instinct. Je crois que c'est juste ce que je voulais faire à ce moment-là après la ligne", raconte le coureur de 18 ans auprès de DirectVelo.
L'Italien, lui aussi, semble aimer faire le spectacle. Pas franchement pressé de rejoindre le podium protocolaire après l'arrivée, il a d'ailleurs été rappelé à l'ordre par les chaperons, lui qui comptait saluer encore quelques tifosi, histoire de profiter pleinement de cette joie immense. "Ca doit être dans mon tempérament. Peut-être que j'ai quelques similitudes avec Peter Sagan et ça tombe bien car je l'aime beaucoup. Bon, par contre niveau palmarès, il y a encore du travail. J'aimerais être comme Peter mais je crois que je dois me résoudre à l'idée que je ne suis que Michele Gazzoli".
« JE CROISAIS LES DOIGTS POUR QU'IL PLEUVE LE PLUS POSSIBLE »
Et visiblement, c'est déjà pas mal ! Comme le Slovaque, l'Italien a réussi à s'imposer comme le leader absolu de son équipe, ce vendredi, pour être sacré au niveau continental. "La consigne était simple ce midi au départ, c'était tout pour moi et une arrivée au sprint au sein de l'équipe". Il faut dire que les planètes semblaient toutes alignées pour une victoire de celui qui a respectivement terminé 2e et 3e de ses deux Tour des Flandres Juniors. "J'adore les Classiques, avant tout ! Et aujourd'hui, il y avait un peu des airs de Classiques avec le froid, le vent et la pluie. Je dois avouer que je croisais les doigts pour qu'il pleuve le plus possible. J'aime ces temps-là, quand c'est dur. C'était parfait pour moi".
Ne restait plus qu'à espérer que la Squadra Azzura fasse le boulot durant les 119 premiers des 120 kilomètres. Et les Italiens ont assuré, en assumant le poids de la poursuite pendant une heure et demie, lorsque le Français Matis Louvel, le Danois Julius Johansen et le Norvégien Idar Andersen réalisaient un numéro à l'avant. "C'est vrai qu'il y avait trois gros clients devant mais je savais que la course était longue et qu'il fallait être patient. Je me doutais qu'ils allaient craquer dans les deux derniers tours". Un Michele Gazzoli relax. "A la Peter Sagan, encore", rigole-t-il.