Elites : « Certaines équipes ne jouent pas le jeu »
La greffe a-t-elle prise ? Créée l’année dernière à l’occasion des Championnats d’Europe de Plumelec, la course Elites a du mal à attirer les meilleurs coureurs mondiaux. Si certains sont venus à Herning comme à Plumelec où Peter Sagan avait devancé Julian Alaphilippe, la majorité des meilleurs sprinteurs ont décliné l’invitation : Marcel Kittel, André Greipel, John Degenkolb, Mark Cavendish, Peter Sagan, Dylan Groenewegen, Giacomo Nizzolo entre autres. “Je pense que c’est surtout dû à la proximité du Tour de France. Je comprends que ce soit difficile de se re-concentrer sur un objectif deux semaines après le Tour”, explique Bryan Coquard à DirectVelo.
« CES DEUX NOMS N’ÉTAIENT PAS SUR LA LISTE »
Le sprinteur n’a lui pas été aligné sur le Tour de France (lire ici) et Cyrille Guimard a choisi de lui faire confiance. Plutôt qu’Arnaud Démare et Nacer Bouhanni ? “J’ai demandé aux équipes de me donner les noms des coureurs disponibles pour ce Championnat d’Europe et ces deux noms n’étaient pas sur la liste”, assure-t-il à DirectVelo. Pas intéressés, alignés sur d’autres fronts, les deux coureurs n’ont pas émis le souhait d’être sélectionnés. “Je pense que certaines équipes ne jouent pas le jeu, argue David Lappartient, le président de l’UEC (Union Européenne de Cyclisme). Chez certains ça va toujours dans le même sens, ils prennent mais donnent très peu. Ces équipes oublient que sans le travail des Fédérations et des Comités régionaux, elles n’auraient pas de coureurs de ce niveau. C’est par exemple, anormal de ne pas avoir aligné une équipe britannique. On sent bien l’emprise de certaines équipes sur la Fédération”.
« TOUTES LES CONDITIONS ÉTAIENT RÉUNIES »
Les équipes répondent que le calendrier est déjà chargé à cette période (Tour de Pologne, BinckBank Tour en WorldTour, Tour de l'Ain, Tour de Burgos) et ne peuvent pas mettre de coureurs à disposition des équipes nationales. “Je n’ai pas emmené de coureurs d’AG2R La Mondiale car l’équipe m’a signalé qu’entre les blessures et les coureurs sur d’autres fronts, ce n’était pas possible qu'un de leurs coureurs prépare vraiment ce rendez-vous”, répond Cyrille Guimard. Parmi les grands noms présents, le Norvégien Edvald Boasson Hagen. Aurait-il fait le déplacement si la course n’avait pas eu lieu au Danemark ? “Peut-être… Toutes les conditions (le parcours, le lieu) étaient réunies pour que je sois là. Mais je comprends que certains ne soient pas venus car nous ne pouvons pas être à plusieurs endroits en même temps !”, sourit-il.
« JE LUI ACCORDE UNE GRANDE IMPORTANCE »
Quelle saveur aura ce maillot étoilé ? “C’est un titre et je lui accorde une grande importance. Les absents ont toujours tort comme l’on dit”, répond le sprinteur français. “Nous devons établir ce rendez-vous dans le temps. Nous étions ravis que Peter Sagan gagne la première édition mais c’est presque dommage qu’il ait été de nouveau Champion du Monde au Qatar. Voir ce maillot porté aurait sans doute donné envie à d’autres coureurs de s’en emparer”, conclut David Lappartient.