L'or empêche Gerben Thijssen de dormir
Vendredi 20 octobre, il est 22h45. Voilà trois bonnes heures que Gerben Thijssen a remporté l'or sur l'élimination au Championnat d'Europe de Berlin. Le plus jeune participant est encore submergé par l'émotion. "Je profite du moment. Difficile de trouver le sommeil", avoue-t-il à DirectVelo avant de compléter: "Une fois que je me suis endormi, cela a été." Le Limbourgeois chaussera de nouveau ses cales ce samedi lors de la poursuite individuelle à 15h. Le coureur de Lotto-Soudal U23 n'imagine pas à un seul instant accrocher un deuxième bout de métal. "A mon avis, ce sera très compliqué. Je ne suis pas le favori. Je donnerai tout ce que j'ai, advienne que pourra, et ensuite samedi soir, on pourra boire un verre à l'hôtel."
AU BORD DE L'ELIMINATION
Le vainqueur du Grand Prix de Saint-Nicolas (1.2) a d'ores et déjà rempli son contrat alors qu'il a failli être éliminé en début de course vendredi. "J'ai essayé de conserver des forces mais le tempo était assez élevé. J'étais presque éliminé à un moment et ensuite, cela a bien tourné et je me suis montré le plus rapide face au Russe Maxim Puskunov."
Que cette médaille arrive sur l'élimination n'est pas une surprise car c'est la spécialité du jeune homme. "Chez les Juniors, j'en avais gagné beaucoup. Au Mondial Juniors, j'ai terminé sur le podium. Evidemment, les compteurs étaient remis à zéro chez les Elites." D'ailleurs, il se souvient très bien de l'expérience difficile de l'an dernier à Saint-Quentin-en-Yvelines. "C'était ma première avec les "grands", on va dire. J'en étais malade de stress. Ensuite, j'ai pu prendre part à différentes manches de Coupe du Monde. J'ai surmonté la peur de l'échec. La deuxième place à Apeldoorn en poursuite par équipes m'avait fait beaucoup de bien, je m'en rappelle. Depuis lors, cela va beaucoup mieux et vendredi matin, j'ai senti que j'avais de très bonnes jambes, mais de là l'emporter, c'était inimaginable."
MI-FIGUE MI-RAISIN EN POURSUITE
L'or sur l'élimination vient contre-balancer la huitième place "mi-figue, mi-raisin" sur la poursuite par équipes. "Nous sommes tous d'accord pour l'équipe pour dire que nous n'avons pas trouvé notre rythme. Du coup, nous restons sur notre faim. Nous aurons à coeur de nous perfectionner sur les manches de Coupe du Monde à Manchester et à Pruszkow."
L'Espoir 1 continue donc ainsi sur sa lancée d'une première campagne sur la route réussie chez les Espoirs avec une victoire sur le Grand Prix de Saint - Nicolas (1.2), une deuxième place sur la Gooikse Pijl (1.2) et une troisième place sur Paris-Tours Espoirs. "Je n'ai vraiment pas à me plaindre. Pour ainsi dire, je n'ai pas connu de problèmes d'adaptation. En début de saison, je me suis remarqué sur les interclubs. Je suis monté en puissance et c'est ainsi que j'ai pu me distinguer sur les épreuves UCI."
EN ESPOIR POUR LEVER LES BRAS
Ces prestations pourraient évidemment lui donner l'idée de passer rapidement chez les professionnels. "J'en ai déjà parlé avec des équipes professionnelles, mais je ne veux pas brûler les étapes. Ce serait prématuré. Imaginez que je devienne professionnel en 2018, il faut être clair, je ne lèverai plus les bras et j'adore gagner des courses. C'est pourquoi je reste Espoir où je peux continuer mon évolution avec un programme qui me permette de combiner la piste et la route. Chez Lotto-Soudal U23, qui est la référence en Belgique, tout est planifié pour y arriver et puis j'espère que la formation-mère garde un oeil sur moi", glisse-t-il.
LE RÊVE DE TOKYO 2020
Entre la piste et la route, le coeur de Gerben Thijssen balance. Par conséquent, il continue les deux disciplines. "Impossible d'effectuer un choix pour le moment. Je dois découvrir mes qualités. J'ai des ambitions dans les deux branches. J'adore la sensation de remporter un sprint massif sur la route mais les JO de 2020 à Tokyo, tout le monde en rêve. Nous y travaillons déjà. Ce serait incroyable de faire partie de l'aventure."
En attendant, le jeune homme s'apprête à vivre un autre temps fort dans quelques semaines puisqu'il disputera les Six Jours de Gand, une première chez les Elites. "L'an passé, j'étais associé à Jules Hesters chez les Espoirs en avant-programme. Cette fois-ci, la salle sera comble. C'est un rêve qui se réalise. Avec ce titre européen, les coureurs me surveilleront davantage", conclut-il.