Avec Julien Mortier et Franklin Six promus chez WB-Veranclassic-Aqua Protect, l'équipe AGO-Aqua Service a rempli son premier objectif de la saison 2017, à savoir faire monter deux éléments vers la maison-mère. "Julien Mortier a réalisé une saison entière et mérite amplement son contrat professionnel tandis que Franklin Six a réalisé plusieurs coups d'éclat, notamment sur Liège-Bastogne-Liège Espoirs. Cependant, il devra être plus régulier", souligne le directeur sportif Christophe Detilloux à DirectVelo. Pour le reste, le bilan des Bleus est mitigé. "Nous restons globalement sur notre faim."

Il pense surtout à deux coureurs qui n'ont pas encore pu montrer tout leur potentiel: Charlie Arimont et Lionel Taminiaux. Les deux se sont pourtant mis à l'honneur cette saison. Le premier en remportant la kermesse professionnelle de Wanzele et le second en terminant sur le podium du Grand Prix Criquielion. "Cela renforce mon sentiment. Ce sont deux gars qui possèdent vraiment de grandes qualités. Ils ont tous les deux des circonstances atténuantes. Charlie a encore été opéré au genou et n'a pas pu donner le meilleur de lui-même toute la saison et Lionel Taminiaux a peiné à trouver l'équilibre entre le cyclisme et les études. Nous leur donnons une quatrième chance car nous croyons réellement en leur potentiel", soutient Christophe Detilloux. 

CAS PAR CAS

C'est un message fort de la part du Liégeois car la philosophie de l'équipe est de conserver chaque coureur au maximum trois ans. "Nous jouons la carte de la sincérité. Si au bout des trois campagnes, nous ne constatons pas d'évolution significative nous ne continuons pas la collaboration avec lui, c'est pourquoi nous nous séparons de Martin Palm, Thomas Petit et Antoine Loy. Cependant, il y a des exceptions. Cela reste une analyse au cas par cas. Les chiffres sont une chose. Il faut savoir lire des résultats et prendre en compte des paramètres comme la malchance, les chutes, les maladies et les études", précise-t-il.

C'est d'ailleurs en prenant compte ces paramètres qu'il regrette la saison de Gordon et Hugo De Winter. "Les deux n'ont pas été à la fête. Pour Gordon, il n'y a pas de panique car il n'est que deuxième année. Son opération au genou lui a compliqué la vie tandis que le problème d'asymétrie d'Hugo De Winter le contraint à mettre sa carrière entre parenthèses. C'est surtout dommage pour les deux coureurs auxquels on croit beaucoup", regrette-t-il.

ETAT D'ESPRIT EXEMPLAIRE

Parmi les satisfactions de la saison, Christophe Detilloux met en exergue l'état d'esprit de Yann Pestiaux et Marvin Tasset. "Ce sont deux garçons à la mentalité exemplaire.  Ils n'hésitent pas à se mettre au service de l'équipe. Yann Pestiaux devra élever son niveau l'an prochain pour espérer un jour une carrière professionnelle tandis que Marvin Tasset est l'exemple du coureur bosseur. Il n'est jamais dans la lumière mais il progresse d'année en année. Sa septième place sur la Famennne Ardenne Classic me ravit." Toujours au rayon positif, la prestation des Espoirs 1 Sylvain Moniquet et Arthur Baude. "Sylvain Moniquet poursuit des études d'ingénieur. Ce qui n'est pas évident et pourtant il a brillé sur le Tour de Namur. Je suis curieux de voir sa progression sur des courses pour grimpeurs. Arthur Baudé doit oser davantage mais sa 14e sur l'Eurométropole Tour est un signe qui ne trompe pas."

Enfin, Kenny Molly et Anthony Debuy, Espoirs 4 en 2018, effectueront leur deuxième campagne chez AGO-Aqua Service. "Anthony Debuy a roulé avant chez les Blancs Gilets et commence à exploser. Il a signé des placettes encourageantes en interclub. J'attends beaucoup de lui en 2018. Kenny Molly est arrivé l'an dernier de chez Klein Constantia où il a évolué sur un programme très difficile. Il n'a pas pu rouler des épreuves de son niveau. Il était bien sur Liège-Bastogne-Liège. Il a réalisé un bon stage chez Fortunéo-Oscaro. Voilà deux éléments qui devront amener des résultats à l'équipe la saison prochaine."

MEILLEURE REPARTITION DES COURSES EN 2018

Un exercice 2018 où le programme de l'équipe sera modifié. "Nous nous sommes rendus compte qu'il était impossible d'être compétitif sur deux épreuves de renom en même temps. Je prends l'exemple du Triptyque Ardennais et la Ronde de l'Isard. Sur les deux courses, nous avions deux leaders mais nous n'avons été performants nulle part. Nous allons mieux répartir les courses pour aligner une équipe la plus forte possible sur les grands événements. Les plus petites courses serviront aux plus jeunes ou aux éléments moins en forme à accumuler de l'expérience et de la caisse ou à revenir au niveau", conclut-il.