Le meilleur et le pire de... Florian Fattier

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Joie, déception et tristesse se côtoient souvent au cours d’une saison. Des heures d'entraînement, des galères oubliées pendant un court instant : le frisson de la victoire. Vous les avez suivis toute l’année sur DirectVelo et ils vous offrent leur meilleur et leur pire souvenir de cette saison 2017. Deux journées de Championnat ont réservé des bonnes et moins bonnes surprises à Florian Fattier, Junior deuxième année. La première début mai au Saugeais (Doubs), théatre du Championnat de Bourgogne-Franche-Comté, se déroule avec "des conditions climatiques épouvantables". Le sociétaire du SCO Dijon, transi de froid, met pied à terre alors qu'il était dans la bonne échappée. Moins de trois mois plus tard, le Bourguignon décroche la médaille d'argent sur le Championnat de France Juniors sur route.

LE PIRE...

« C’était au Championnat de Bourgogne-Franche-Comté qui s’est déroulé le 7 mai dans des conditions climatiques épouvantables. Cela a commencé la veille de la course, lors de la reconnaissance du circuit du Saugeais (Doubs) : nous sommes rentrés trempés. Là, déjà, tu te dis que ça risque ne pas être très agréable si il fait le même temps le lendemain. Et le lendemain, il ne faisait pas le même temps. C’était pire ! La première partie de la journée du Championnat était consacrée au contre-la-montre avec un temps humide et froid, mais sans plus. L’après-midi, je vois que le thermomètre ne décolle pas. Nous prenons le départ de la course avec une température inférieure à cinq degrés. Mais je reste confiant. Mon équipe, le SCO Dijon, est en force avec dix coureurs au départ. Le circuit me convient. Tout devrait bien se passer.

Dès le départ, on s’est échappé à huit : quatre du SCO Dijon et autant de l'AC Bisontine. Les 64 premiers kilomètres se déroulent sans encombre : je suis même plutôt en forme. Et au 65ème kilomètre, c’est comme si j’avais plongé dans de l’eau glacé  : énorme coup de froid qui me paralyse en quelques secondes. Impossible de rouler plus longtemps. A ce moment-là, j'ai compris deux choses : d’une part, la course était finie pour moi ; d’autre part, j'étais au milieu du circuit et ça allait être un calvaire pour terminer le tour ! J'ai vécu un énorme moment de solitude. J'ai pensé à ma cheminée, au canapé, à du chocolat chaud... En arrivant au véhicule de mes parents, j’ai appliqué la méthode express : gros blouson, duvet, le tout avec le chauffage à fond ! J’ai mis trente minutes à "dégeler" complètement. Je n'avais jamais eu aussi froid sur un vélo. Pour couronner le tout, mes équipiers font 2 et 3... Et on laisse échapper le titre à un Bisontin.

Pour la petite histoire, je suis retourné au même endroit trois semaines plus tard, pour le prix de la ville de Morteau : je ne sais pas pourquoi, si c’est un micro-climat hostile ou pas, mais la course a dû être arrêtée au bout de 60 kilomètres suite à un orage de grêle. Quand ça ne veut pas…

... ET LE MEILLEUR

Je ne vais pas être très original : c’est ma deuxième place au Championnat de France Juniors ! Pour le coup, la course s’est déroulée en plein été, sous le soleil, avec des conditions parfaites. J’ai pris le départ avec un maximum d’ambition, même si avec l’expérience, je sais que le résultat d'une course d’un jour comme le Championnat de France peut être très aléatoire. Après un bon début de course du comité, tout s'est regroupé à mi-Championnat. J’ai fait le choix de contrer à ce moment-là, pour éviter de subir la course. On est parti à deux avec Antoine Burger (Grand Est) et au bout de quelques kilomètres, l’ardoisier nous a annoncé 1'30". A 35 kilomètres de l’arrivée, j’ai commencé à vraiment y croire. Quand Antoine Raugel (un autre coureur de la région Grand Est, NDLR) est revenu sur nous, j’avoue que j'ai pris un petit coup au moral : il sortait d’une victoire au Tour de la Vallée de la Trambouze où j'avais fini quatrième du général. Il est parti en costaud dans la bosse, en deux temps. Moi, j’ai commencé à avoir des crampes. Donc, je n'ai pas pu suivre. J'ai finalement terminé 2e mais sans regret, battu par plus fort.

Au-delà de la course en elle-même, je pense que je n'oublierai jamais ce qui a suivi : voir le staff et ses proches aussi heureux, c’était un grand moment. Avant de monter sur le podium, Laurent Riotte, un membre du staff régional, m'a glissé que des moments comme ça sont rares : il fallait prendre son temps et savourer. Ce que j’ai fait ! En allumant mon portable après l’arrivée, j’ai vu que mon entraineur Quentin Bernier (Champion de France Espoirs 2012, NDLR) m’avait envoyé plus de vingt messages pendant la course ! Il savait bien que je ne pouvais pas les lire, mais il a besoin de ça tant il était à fond derrière moi. C’était vraiment sympa de découvrir ça. Vice-champion de France Juniors : c’est un pallier de franchi pour le futur. Je pense d’ailleurs que cette performance m’a permis de gagner ma place dans l’équipe de DN1 du SCO Dijon pour 2018 ».

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