Pierre Barbier : « J’ai énormément de progrès à faire »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Tout juste débarqué chez les professionnels, Pierre Barbier, en quelques jours seulement,  s’est affirmé comme un coureur de grande importance dans le collectif 2018 de la formation Roubaix-Lille Métropole. Catapulté sprinteur de l’équipe, le coureur de 20 ans n’a - encore une fois - pas été loin d’ouvrir le compteur des Nordistes pour cette saison lors de la 3e et dernière étape du Tour La Provence, ce dimanche (voir classements). 2e à Marseille, sur le Prado, il n’a été devancé que par un Christophe Laporte (Cofidis) inarrêtable depuis le début de saison.

« PENSER À TOUT CE QU’ONT FAIT TES ÉQUIPIERS »

Déjà 4e à Laudun sur l’Etoile de Bessèges la semaine passée (lire son interview d’après-course) puis 3e à Istres vendredi dernier, l’ancien sociétaire de la BMC Development Team collectionne les accessits. “Doucement, ça commence à faire une petite série de places”, se satisfait-il auprès de DirectVelo. Pourtant, tout n’a pas été simple ce dimanche. En difficulté dès que la route s’élève, le Beauvaisien a craqué en fin de course et s’est retrouvé clairement distancé du peloton dans la Gineste. “Cela a vraiment été une journée très difficile pour ma part. J’avais déjà lâché pas mal de plumes dans l’étape de la veille. Et là, au bout de quatre jours de course, ça commençait à piquer”, relate celui qui a pu compter sur l’appui de ses équipiers, son abnégation, et un scénario de course favorable pour rentrer. “Je n’ai jamais perdu trop de temps et je me suis retrouvé avec deux autres coureurs qui, eux aussi, continuaient de s’accrocher. J’ai gardé la roue puis on a réussi à rentrer in-extremis. On n’avait jamais lâché la file des voitures”.

Courageux, Pierre Barbier a aussi pu compter sur une montée au tempo en tête de peloton. Mis à part les Delko-Marseille Provence-KTM, qui ont tenté leur chance notamment avec le local Lucas De Rossi, déjà à l'avant la veille, toutes les formations principales ou presque avaient intérêt à voir l’étape se conclure au sprint, d’AG2R La Mondiale à la FDJ, en passant par la Cofidis. “Franchement, sur le coup, je n’ai pas pensé à ça, ni à grand-chose d’autre d’ailleurs. Je n’ai pas analysé la situation de course. Quand tu es lâché, tu essaies simplement de tout donner, et de penser à tout ce qu’ont fait tes équipiers depuis le début de la journée”.  

« RUDY, JE NE VAIS PAS TROP LE VANNER »

Une fois tout près de rentrer, le jeune coureur a notamment pu compter sur Jérémy Cabot, qui s’est laissé décrocher pour le ramener dans le peloton, puis à l’avant après la bascule. Avant d’aller donc chercher cette deuxième place. Satisfaisante, même s’il y a forcément le sentiment de passer encore à côté de quelque chose de grand. Alors, que faut-il travailler en priorité ? Le sprint et son approche, les difficultés ? “Je dois continuer de progresser dans tous les domaines. Au final, à Marseille, ça se joue à presque rien mais si je n’ai pas d’équipe, je ne fais pas le sprint. De mon côté, j’ai énormément de progrès à faire dans les bosses et cols. Mais bien sûr, il ne faut pas délaisser le travail du sprint, qui reste ma qualité première. Je sens que le coup de pédale dans les ascensions va venir”.

Quoi qu’il en soit, avec trois Top 5 en ce tout début de saison, l’ancien coureur du VC Rouen 76 est heureux de rendre la pareille à ses équipiers et son staff. “L’équipe est soudée et dans une bonne dynamique. On me fait confiance et on fait tout pour moi quand il peut y avoir un sprint, alors heureusement que j’assure derrière. Si je faisais 9 ou 10e à chaque fois, les gars finiraient pas se dire que ce n’est pas la peine…”. Ces résultats lui suffisent-ils pour vanner son grand-frère Rudy, d’AG2R La Mondiale, qui n’a pas su rester au contact des meilleurs ce dimanche, après - il est vrai - s’être sacrifié pour son collectif ? “Oh non !”, sourit Pierre Barbier. “Rudy et moi avons les mêmes qualités et les mêmes défauts, finalement. C’est vrai que l’on se retrouve souvent côte à côte dans le sprint mais aussi dans les cols, lâchés. Sur cette dernière étape, il a craqué mais il faut dire qu’il avait lâché des cartouches pour l’équipe. Je ne vais pas trop le vanner car sinon, quand il fera à nouveau mieux que moi la prochaine fois, je vais en baver”, conclut-il avec le sourire. Prochaines échéances pour le sprinteur : “normalement” le Tour du Haut-Var, “où je vais ramasser”, puis le Samyn, le Grand Prix de Lillers, Paris-Troyes et le Grand Prix de Denain. “Il y aura de quoi faire !”.

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