Fabien Schmidt : « Je n'ai plus peur de perdre »
La troisième est la bonne pour Fabien Schmidt. Le lauréat du Challenge BBB-DirectVelo 2017 n'a pas mis longtemps avant de rectifier le tir. Après une 6e puis une 14e place sur les deux premières épreuves du Circuit des Plages Vendéennes, le pensionnaire de la formation Côtes d'Armor-Marie Morin-Véranda Rideau a remporté le premier bouquet de sa saison à l'occasion de la troisième manche. Sur la ligne d'arrivée à Fougeré, le Breton a devancé d'un souffle, ce mardi, Enzo Bernard (Vendée U) et son ancien coéquipier Maxime Cam (VC Pays de Loudéac). Il revient sur son succès pour DirectVelo.
DirectVelo : Tu décroches la première victoire de ta saison !
Fabien Schmidt : C'était assez compliqué. Les conditions climatiques étaient très difficiles (voir ici). Nous sommes sortis avec un groupe d'une dizaine d'unités dans le final. J'étais tout seul de l’équipe, il a fallu composer en fonction de cela. Je me sentais vraiment bien. J'allais chercher tous les coups. J'ai défendu mes chances au sprint. J'étais bien placé et comme d'habitude, j'étais dans ma petite bulle. Ça l'a fait donc je suis bien content. Ce n'est jamais évident. Il faut profiter de ces moments car dans le vélo, on se fait plus souvent battre que l'on gagne. Ça lance ma saison.
Comment as-tu manœuvré dans les derniers hectomètres ?
Thibault Ferasse a fait le kilomètre. Son coéquipier (Léo Danès) lui a fait une cassure. Florian Maitre a lancé le sprint pour Enzo Bernard. J’étais devant lui, j'ai pris la corde et ensuite c'était à fond jusqu'à la fin. Enzo Bernard est remonté mais je suis parvenu à faire un beau lancé de vélo. Je suis arrivé à un âge où je n'ai plus peur de perdre, j'ai lancé mon vélo. J'ai l’expérience nécessaire pour gérer, il faut s'en servir mais aussi tirer les enseignements des échecs passés. Je m'en sers pour en tirer le maximum. Ce n'est pas ma première saison !
« TOUJOURS COMPLIQUÉ DE METTRE LA PREMIÈRE AU FOND »
C'est donc une victoire à l'expérience !
Je n'ai absolument pas de pression. J'entame l'une de mes dernières saisons à haut niveau. Ce n'est que du bonus. C'est bien de gagner mais je veux également mettre en avant nos petits jeunes. Je ne serai pas toujours bien. Quand cela sera le cas, je me mettrai à leur service. Je suis vraiment très attaché à la bonne ambiance dans l'équipe. On a de supers jeunes, tout prend bien.
Est-ce une surprise pour toi qui vient de commencer à travailler à côté du vélo (voir ici) ?
Complètement, je ne m'attendais pas à avoir ces jambes. Je suis d'autant plus surpris que je viens de déménager, j'étais très fatigué, j'en avais plein la tête. Je n'étais pas dans l'état d'esprit pour être performant à 100%. Sur le Circuit des Plages Vendéennes, je retrouve de la fraîcheur, des copains et des jeunes qui en veulent à mort. Ça transcende. J'espère pouvoir tirer tout le monde vers le haut grâce à mes points forts. Hier (lundi), nous sommes allés rouler le long de la plage. Gagner, ce n'est que du bonus.
As-tu fait le plein de confiance avec ce premier bouquet ?
Carrément, cette victoire m'enlève un petit poids. C'est toujours compliqué de mettre la première au fond. Je suis content, d'autant plus que je n'avais jamais gagné sur le Circuit des Plages Vendéennes.
« OPTIMISER MON TEMPS DU MIEUX POSSIBLE »
Tu es donc celui qui mis fin à la série du Vendée U...
(Rires). Ils n'étaient pas loin avec leur deuxième place. Ce n'était pas gagné d'avance mais ils ne m'en voudront pas. Ils ont déjà eu leur part du gâteau, ils en ont déjà beaucoup eu. C'est bien quand ça tourne.
Ce succès rehausse-t-il tes ambitions pour la saison 2018 ?
Pas du tout, je me suis engagé à être le plus performant possible avec l'équipe. Je vais optimiser mon temps du mieux possible pour rouler. Je suis là pour aider l'équipe. Si je gagne au début, tant mieux. L'objectif sera de faire du mieux que je peux, comme l'an passé. Certaines saisons, ça ne m'a pas souri, d'autres oui. On verra bien ce que cela donne.
Malgré le travail, tu prouves que tu as réalisé une bonne préparation hivernale...
C'était un hiver très pluvieux et difficile au niveau de la météo. C'était compliqué. J'ai commencé le travail début décembre. J'étais en formation puis mon contrat a commencé en janvier. Je faisais du vélo quand j'en avais le temps. Désormais, entre 70 et 80% du temps, je travaille. En plus, les travaux dans la maison que l'on a bâtie avec ma femme, c'était très dense. Après les Plages Vendéennes, ça va bien se calmer. Je vais pouvoir commencer une petite routine avec la famille et profiter des bons moments.