Premier tour fatal aux sprinteurs français
Comme l'an dernier, l'équipe de France décroche la médaille de bronze du tournoi de vitesse par équipes du Championnat du Monde sur piste. L'entraîneur national Herman Terryn est "content de rééditer le résultat de l'an dernier avec une équipe différente (1) car on s'attendait à être sur le podium". Du côté des coureurs déjà présents l'an dernier, le sentiment diffère un peu. "Je pense qu'on peut faire mieux", ressent Sébastien Vigier, le relayeur, déçu. "L'an dernier, la médaille était presque inattendue et c'était une grande satisfaction. Mais cette année, nous avions des ambitions plus élevées. On avait un chrono pour jouer la médaille d'argent", analyse Quentin Lafargue, le finisseur, pour DirectVelo.
De son côté, François Pervis occupait le poste de démarreur. "Une médaille au Championnat du Monde, c'est toujours bien. Mais il y a des médailles qu'on espère et des médailles de consolation. Je considère celle-ci comme une médaille de consolation mais on ne va pas cracher dessus". Le tournant du tournoi pour le multiple Champion du Monde se situe au premier tour. Les Japonais, adversaires des Français, commettent deux faux-départs et sont disqualifiés. "Ces deux faux-départ ne nous ont pas aidés, c'est toujours difficile pour le démarreur", retient Herman Terryn. Le principal intéressé confirme : "J'ai dû faire trois départs en cinq minutes, ça m'a mis dedans. On était un peu sec pour faire notre effort. En plus, nous n'avons pas pu bénéficier du point de mire des Japonais et ça joue quand on se bat au centième. La malchance était de notre côté", regrette le Mayennais. "Cela nous coûte la grande finale", estime l'entraîneur national.
L'EQUIPE LA PLUS COMPETITIVE
Face aux Russes, le trio tricolore a gagné la finale pour le bronze dans un temps meilleur que celui réalisé en qualification, 43"373 contre 43"389. "Je n'ai pas fait les temps que j'espérais", regrette Sébastien Vigier alors que "les jambes sont bonnes". Quentin Lafargue est "fier de la combativité de cette équipe en petite finale". "On a couru avec l'équipe la plus compétitive du moment. J'ai aussi une pensée pour Benjamin Edelin qui a fait le Championnat d'Europe et toute la saison avec nous. Mais nous sommes dans un sport où il est normal de sélectionner celui qui a le meilleur chrono".
La médaille de bronze confirme Herman Terryn dans ses choix. "On a fait le pari d'être à quatre coureurs. Nous sommes venus avec nos meilleurs coureurs. On fera le bilan après quelques jours de récupération". Le Championnat du Monde ne s'arrête pas à la vitesse par équipes. "Il y a des épreuves tous les jours. J'espère que cette médaille va donner un coup de fouet à Quentin et François pour le keirin de jeudi. Une médaille, ça aide à avancer", ajoute l'entraîneur. François Pervis relève le gant même s'il ne sait pas ce qu'il vaut sur les sprints longs après avoir préparé le départ. "Il est hors de question que je reparte sans un maillot de champion du monde cette année. Il me reste deux chances. C'est tellement plaisant de s'entraîner tous les jours avec le maillot arc-en-ciel", assure le tenant du titre du kilomètre. Pour endosser enfin la tunique irisée de la vitesse par équipes, Quentin Lafargue estime "qu'il ne faut pas être pressé de décrocher l'or. Il faut travailler dans la régularité".
(1) Michaël D'Almeida était absent l'an dernier et François Pervis occupait le rôle de finisseur avec Quentin Lafargue.