Emmanuel Morin : « C’est encore plus beau »

Crédit photo Philippe Lecocq

Crédit photo Philippe Lecocq

Emmanuel Morin réalise un début de saison en boulet de canon. Déjà auteur du doublé Route bretonne-Manche-Atlantique, le puissant sprinteur-puncheur de la Sojasun espoir-ACNC a décroché un nouveau succès de prestige dans le Grand Ouest ce dimanche, en enlevant en costaud les Boucles Guégonnaises (voir classement). Comme s’il n’avait pas été perturbé par sa récente chute violente à l’entraînement, qui l’avait d’ailleurs privé de Bordeaux-Saintes (CDF DN1). Sur son nuage, le coureur de 23 ans espère désormais briller sur les courses par étapes du mois d’avril. DirectVelo fait le point avec l’actuel 3e du Challenge BBB-DirectVelo.

DirectVelo : Décidément, rien ne semble pouvoir t’arrêter en ce début d’année !
Emmanuel Morin : C’est super cool ! Je ne m’attendais pas à faire un tel début de saison. Gagner déjà une fois, puis deux, sur de très belles courses… C’était génial mais enchaîner comme ça, c’est encore plus beau. Je m’étais vraiment fixé Manche-Atlantique sur le début de saison et j’ai finalement réussi à faire le doublé avec la Route bretonne. Maintenant, ça fait trois. En plus, quand je ne gagne pas, c’est un équipier qui gagne ou je suis dans le coup. Je ne fais pratiquement que des Top 5 depuis le début de la saison, sur chaque course. Je sens que je suis en forme et j’espère que ça va durer encore un bon moment. Pouvoir jouer la gagne chaque dimanche est un sentiment très agréable.

Sur les Boucles Guégonnaises, ce dimanche, tu as gagné en costaud, alors que tu aurais éventuellement pu te contenter d’attendre le sprint…
On a tenté un coup de bordure avec l’équipe. On s’est retrouvé à une vingtaine à l’avant dont cinq Sojasun. Dans la dernière heure de course, il y a eu beaucoup de mouvements et j’ai moi-même tenté ma chance. J’ai fait attention à bien m’hydrater, à bien manger… A deux kilomètres de l’arrivée, nous étions encore une petite dizaine à pouvoir gagner. J’ai attaqué à 1500 mètres de l’arrivée. Valentin Ferron et Maxime Cam m’ont suivi et ont voulu rester dans la roue, sans collaborer. C’est rentré puis Clément (Davy) a tenté le coup du kilomètre. Il ressort aux 300 mètres et ça a forcé Valentin Ferron à anticiper le sprint. De mon côté, j’ai lancé aux 200 mètres et ça l’a fait !

Tu as vite retrouvé de très bonnes jambes après avoir chuté récemment…
C’était pendant une séance de déblocage derrière scooter. Au moment de lancer un sprint, en me mettant debout, la chaîne s’est coupée et j’ai été projeté vers l’avant. Je suis tombé sur la tête et le casque a explosé… J’ai eu une petite commotion cérébrale mais rien de bien méchant malgré tout. J’ai discuté avec mon entourage et l’équipe et j’ai décidé de faire une micro-coupure et de ne pas aller à Bordeaux-Saintes. Rater une manche de Coupe de France DN1 est toujours dommage mais visiblement, c’était la bonne décision.

« LES PAVÉS M’ONT TOUJOURS FAIT RÊVER »

Tu sembles marcher sur l’eau en ce début de saison. Un constat que l’on peut aussi élargir à l’ensemble de ta formation !
Quand je vois le collectif que l’on a cette année, ce n’est pas surprenant. On a un sacré groupe et c’est notre grosse force. On peut gagner tous les week-ends, sur le papier. Je gagne encore à Guégon mais ça aurait pu être un autre gars de l’équipe comme Clément (Davy) et Stelios (Stylianos Farantakis).

Tu es actuellement 3e du Challenge BBB-DirectVelo (voir classement). Imagines-tu pouvoir être le meilleur coureur de la saison dans ce peloton amateur français ?
Je n’ai pas cette prétention-là. Je veux avant tout être régulier et le reste viendra tout seul… Peut-être que je serai amené à être l’un des meilleurs et donc l’un des plus surveillés du peloton. Mais il y a beaucoup de coureurs qui marchent vraiment bien. On fera un premier vrai point à la mi-saison.

Quelles seront tes priorités dans les prochaines semaines ?
J’adore Paris-Roubaix et j’aurais rêvé de le faire cette année mais malheureusement, je ne suis plus Espoir. Je vais me focaliser sur A Travers les Hauts-de-France (2.2), une autre course avec des pavés. J’aime travailler le côté “coureur de Classiques”.  J’ai le physique pour marcher sur ces courses-là et les pavés m’ont toujours fait rêver. Pour le reste, je veux être en grande condition en avril, pour le Tour du Loir-et-Cher et le Tour de Bretagne. Ensuite, il faudra souffler un peu et je viserai un nouveau bloc en juin avec notamment le Tour de Loire-Atlantique, la SportBreizh et bien sûr le Championnat de France. J’espère pouvoir encore gagner des courses, et en faire gagner aux copains.

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