Tour de France : Sur les traces de... Daniel Martinez
C’est reparti pour un Tour ! Une nouvelle fois, tout au long de la “Grande Boucle”, DirectVelo vous propose de partir “Sur les traces de” coureurs du Tour de France, en évoquant grâce à un coéquipier, un adversaire, un dirigeant ou un proche, ses saisons dans les catégories de jeunes, ou en Amateurs. Pour ce nouveau numéro de notre rubrique, DirectVelo a donné la parole à Jean-Jacques Henry, qui a eu sous ses ordres le Colombien Daniel Martinez durant l’été 2014, au Centre Mondial du Cyclisme. L’actuel sociétaire du Team EF Education First-Drapac n’était alors que Junior, et il faisait très grosse impression dans les pelotons.
« Dès son arrivée dans le groupe, Daniel (Martinez) a fait preuve de très grosses qualités en montagne. Mais il faut toujours se méfier car on sait que parfois, certains bons grimpeurs chez les Juniors ne parviennent pas forcément à confirmer chez les pros. En tout cas, il grimpait très bien à cette époque-là. Il récupérait bien également. En Juniors, nous n’avions pas de longues courses par étapes, mais toujours est-il les courses de trois jours ne lui posaient aucun soucis. Il lisait bien la course, et il avait même une bonne petite pointe de vitesse. Il se débrouillait bien en contre-la-montre, aussi. Finalement, c’était un coureur relativement complet.
« IL GAGNAIT PRATIQUEMENT PARTOUT »
C’était également un battant. Lorsqu’il arrivait au départ d’une course, c’était pour la gagner et rien d’autre. Il n’avait que ça en tête. Il s’est vite intégré au groupe. Il aimait bien la vie en Suisse. Ce n’était pas du tout un garçon introverti. Au contraire, il plaisantait avec tout le monde, il allait vers les autres… Il était toujours joyeux !
Il était dominateur. Il gagnait pratiquement partout où il allait. On voit souvent des coureurs qui sont dans le dur et qui se posent des questions mais lui, il se baladait ! En Juniors, il gagnait même sur des 1ères caté, notamment à la Tarentaise. Mais ça ne me surprenait même pas car on connaissait ses qualités en montagne et sur ces courses-là, les meilleurs grimpeurs Élites n’étaient pas présents.
« IL S'ÉTAIT FREINÉ »
Pour l’anecdote, je me souviens du Grand Prix du Rüebliland, en Suisse, qu’il n’avait pas fait à fond. Volontairement… En fait, il s’était freiné car il pensait déjà au Championnat du Monde et il ne voulait pas avoir tout le monde sur le porte bagage ce jour-là. Donc il ne voulait pas se faire trop remarquer les semaines précédentes. On a quand même dû le pousser un peu, pour qu’il essaie au moins d’aller chercher le maillot de la montagne, car il fallait que l’on justifie notre présence sur la course (sourires). Malheureusement, il était grippé lors de ce fameux Mondial et il avait abandonné. Cela montre quoi qu'il en soit que c’était déjà un fin calculateur, qui anticipait et pensait à tout.
Chez les Espoirs, je l’ai toujours vu se vouer en équipier, notamment sur le Tour de l’Avenir. Dans ces conditions, c’était forcément difficile pour lui de montrer ce dont il était capable. Mais il s’en sort bien pour le moment et il est encore jeune. Il faut lui laisser le temps de progresser ».