C’est la première grosse sensation des Championnats de France 2019 de cyclo-cross à Besançon (Doubs). Vainqueur des trois manches de la Coupe de France, Pierre Gautherat semblait pratiquement intouchable dans la quête du maillot bleu-blanc-rouge, dans la catégorie des Cadets. Pourtant, ce samedi, le sociétaire du Comité Bourgogne-Franche-Comté a été devancé par Pierrick Burnet (voir classement), qui avait pointé le bout de son nez fin décembre en terminant 2e à Flamanville. “J’avais repris la saison plus tard que d’autres, comme j’avais fini tard ma saison de VTT. Je savais que je n’allais pas être en super forme en début de saison, et que j’allais monter en puissance jusqu’au Championnat de France”.  

De là à imaginer se voir remettre la médaille d’or et le maillot tricolore ? “Je crois que je ne réalise pas encore vraiment. C’est inimaginable !”, s’enthousiasme le lauréat auprès de DirectVelo, en conférence de presse. “J’y ai pensé toute la semaine et en même temps, je me disais qu’un podium serait déjà bien. Je savais que ça allait être différent des manches de Coupe de France. Sur un Championnat, tout peut arriver”.

« J’AVAIS MAL AU VENTRE »

Pierrick Burnet vit aujourd’hui un véritable rêve éveillé. Cerise sur le gâteau, sa cousine Line Burquier avait elle aussi décroché le titre national chez les Cadettes, une heure plus tôt. “On n’a pas pu voir leur course, mais on a regardé le direct. On est dans la même classe, toute la semaine. On a partagé nos émotions avant le Championnat et là, c’est un sacré moment !”. Ces derniers jours pourtant, le nouveau Champion de France s’était fait peur. “La pression est montée en fin de semaine. J’avais mal au ventre. C’était sans doute le stress, mais je me suis demandé si je n’étais pas en train de tomber malade. Mais finalement, ça s’est bien passé et ça ne m’a pas coupé les jambes”.

Sur le circuit franc-comtois, le jeune homme, sociétaire du VTT Pays de Gavot, a finalement parfaitement géré sa course. “J’ai laissé partir en début de course, puis j’ai réussi à recoller petit à petit. Ensuite, à trois, on ne s’est pas lâché. On a tout donné ensemble car on s'assurait d’être sur le podium”, résume-t-il, à chaud. “Dès que j’ai recollé après m’être retrouvé un peu plus loin, je me suis dit qu’il ne fallait pas attendre. J’ai attaqué de suite, au bluff, juste avant le début du dernier tour, avant le dévers. Puis j’ai fait le trou sur le début du dernier tour. J’ai appuyé pendant longtemps… Et j’ai senti qu’il m’en restait encore pour tenir sur un bon rythme, jusqu’au bout”. Pierrick Burnet est alors poussé par la foule, en bordure de circuit. “Le public était énorme. L’organisation était parfaite et je remercie la ville de Besançon. C’était un cyclo-cross comme on les aime”. Difficile, de toute façon, de ne pas aimer un circuit sur lequel on est sacré Champion national.