Le doigt levé au ciel, Clément Saint-Marin a rendu le plus beau des hommages à son père, décédé au cours de l'hiver. Ému après l'arrivée, le sociétaire du VC Rouen 76 a tenu à lui dédier ce succès. ''Je pense beaucoup à lui aujourd'hui'', confie-t-il au micro de DirectVelo.

DirectVelo : Que représente ce succès pour toi ?
Clément Saint-Martin : Ça représente le fruit du travail accompli cet hiver. Je suis très content d'apporter la première victoire du VC Rouen 76. J'étais très motivé à l'idée de me relancer dans un club normand, vu que je suis originaire de Normandie. J'espère qu'il y en aura beaucoup d'autres avec plein de coéquipiers différents. Pour l'instant, je m'éclate dans cette équipe, autant avec le staff qu'avec les coureurs. J'espère que l'on continuera sur cette belle lancée. Je tiens également à dédier cette victoire à mon père qui nous a malheureusement quittés de maladie, cet hiver. Je pense beaucoup à lui aujourd'hui (mercredi). Je pense qu'il aurait voulu que je fasse une bonne saison. Ça donne une source de motivation sur le vélo.

La saison commence bien pour toi...
Je suis quelqu'un qui marche relativement de bonne heure. Avec les soucis de santé de mon père, je n'ai pas forcément passé l'hiver que j'aurais voulu. J'ai un peu plus de fraîcheur cette année. J'espère que je pourrai maintenir la forme plus longtemps que les autres saisons où j'avais tendance à m'écraser un petit peu au mois d'avril.

T'attendais-tu à t'imposer si rapidement suite à cet hiver délicat ?
Avec les différents stages d'entraînement que l'on a fait avec l'équipe, j'ai vu qu'au final, je n'étais pas si en retard que ça. J'ai continué à m'appliquer et à être sérieux. Au final, le sérieux paie. J'espère que l'on va continuer sur cette lancée. L'objectif sera de bien figurer en Coupe de France DN1 et les Classiques normandes approchent rapidement avec le Grand Prix de Saint-Hilaire-du-Harcouët et la Route Bretonne. On espère bien y figurer. Mais avant, il restera le Grand Prix du Pays d'Aix où il faudra continuer à être offensif.

« REPASSER PROFESSIONNEL »

Comment s'est déroulée ta journée ?
J'ai couru un peu plus à l'expérience parce que je n'avais pas de super jambes. Je n'avais pas de bonnes sensations par rapport à la course d'hier (mardi) où j'avais de bonnes jambes. Malheureusement, je suis passé à côté sur un circuit qui me correspondait. Je voulais me rattraper aujourd'hui (mercredi). Avec l'équipe, on a décidé de rester en retrait pendant la première heure de course, contrairement aux autres jours où l'on accompagnait presque tous les coups. On voulait garder de l'essence pour le final. Ça payé parce que dans le groupe de vingt qui sort dans le final, on était trois. On a réussi à mettre au fond. Ce n'est que du bonheur.

Pourquoi avoir rejoint le VC Rouen 76 à l'intersaison ?
J'avais envie de sortir de ma routine. Cela faisait trois ans que j'étais à l'Océane Top 16. Je pense qu'il était temps de voir autre chose, surtout que je suis dans mes dernières années de vélo. Je ne voulais pas avoir de regrets de ne pas évoluer dans une plus grosse structure avec un plus gros calendrier. Le choix s'est fait à Rouen, je suis Normand de base. Ça a joué beaucoup. Je connais Pascal Carlot et Jean-Philippe Yon depuis un petit bout de temps. Ils ont toujours voulu travailler avec moi. L'occasion s'est présentée cette année, j'en suis très content.

Tu évoques tes dernières années de vélo...
J'espère repasser professionnel, mais pour l'instant, je ne me pose pas trop la question. J'avais perdu la notion de plaisir l'an dernier du fait de la saison compliquée de l'Océane Top 16. J'avais perdu l'envie de faire du vélo. Je me suis relancé ici. Je suis motivé, tout va bien pour moi. Si j'ai l'occasion de décrocher un contrat pro, je la saisirai. Après, je ne me vois pas continuer en Amateurs plusieurs années. Ça reste précaire. On fera un premier bilan avant le Championnat de France. La saison est encore très longue, nous ne sommes qu'en février, il faut rester concentré.