Pierre-Yves Chatelon : « Ils s'en souviendront toute leur vie »
Pour la première fois, l’Equipe de France Espoirs a participé la semaine dernière au Tour du Rwanda (2.1). Face aux formations Astana, Direct Energie, Delko Marseille Provence ou encore aux équipes nationales africaines, les Bleus ont dû affronter une forte concurrence. Jérémy Bellicaud s'en est le mieux sorti avec une 11e place au classement général (voir ici). Pierre-Yves Chatelon, l'entraîneur national, fait le bilan pour DirectVelo.
DirectVelo : Quel bilan fais-tu de ce Tour du Rwanda ?
Pierre-Yves Chatelon : Tout d'abord, c'est une super course. Elle est très bien organisée. Les routes sont belles. Nous étions entre 1500 et 2500 mètres d'altitude chaque jour. Il y avait un beau niveau. Astana avait quatre coureurs qui tenaient bien la route. Il y avait une belle adversité avec Direct Energie et Delko Marseille Provence. Ça a été difficile. Les bosses sont longues, parfois jusqu’à 20 kilomètres. Mais ce ne sont pas les mêmes cols qu’en France. Les routes sont larges, ça monte par paliers. Il fallait mettre du braquet. Les coureurs ont pu bien bosser. C'était une super semaine de travail. S'ils arrivent à bien récupérer, ça peut être intéressant pour la suite d'avoir fait une course de huit jours.
« JE NE REGRETTE PAS DU TOUT »
Jérémy Bellicaud s'en est le mieux sorti avec une 11e place finale.
Nous avons pu jouer sur les deux premières étapes, les deux plus faciles, avec Simon (Guglielmi). Ensuite, Jérémy (Bellicaud) a su tirer son épingle du jeu. C'est bien ce qu’il a fait ! Je pensais qu’il allait pouvoir rester « facilement » meilleur jeune et dans le Top 10 mais c'est une course tellement débridée. Bien plus qu’en Europe ! Il n'y avait que cinq coureurs par équipes, c'était donc dur de contrôler. A la pédale, Jérémy était bien. Il était, encore, avec les costauds lors de la dernière étape.
Tu sembles très satisfait de cette nouvelle expérience...
Je ne regrette pas du tout ! Si nous y retournons l'an prochain, il faudra sans doute emmener plus de grimpeurs. Là, j'avais voulu mettre différents types de coureurs. Maldo (Dylan Maldonado) va vite au sprint mais il a un peu de mal dans les bosses. Mais les cinq coureurs ont pu terminer l'épreuve, ce qui est une bonne chose. Un jour, j'ai fait rouler les gars derrière l'échappée. Ils ont bien tenu la barre et ont su limiter l'écart. Le soir, des coureurs pros sont venus nous féliciter. C'est le genre de petite satisfaction qui fait plaisir. Nous n'avons pas toujours subi.
As-tu demandé certains jours à des coureurs d'en garder ?
En fait, tu ne pouvais pas te relever sinon tu galérais très loin dans un gruppetto. Il fallait certains jours aller au charbon pour suivre ! On se demandait comment ça allait se passer pour un coureur comme Aurélien (Doléatto). Il est en pleine reconstruction physique mais finalement, il a bien terminé l'épreuve.
« UNE VRAIE CLASSE 1 »
Le niveau avait l'air relevé !
Les Erythréens étaient vraiment solides. Je suis impatient de les voir sur le prochain Tour de l'Avenir. Ils avaient déjà été costauds à la Tropicale Amissa Bongo. Il y avait de très bons coureurs africains sur ce Tour du Rwanda. Nos coureurs ont dû plus souvent s'accrocher qu'ils ont pu faire mal à la gueule aux Africains. C'était une vraie Classe 1 ! Les points récoltés au Challenge BBB par Jérémy Bellicaud sont mérités.
Huit jours en Afrique avec les coureurs, ça doit être une belle aventure humaine...
Au début, on sentait que les coureurs n'étaient pas des « baroudeurs » (sourires). C'était hyper enrichissant. Ils ont bien apprécié leur séjour. Le dernier jour, ils sont allés au souk pour ramener des souvenirs. Ce lundi, nous avons été reçus, avec les autres équipes françaises, à la résidence de France à Kigali. Les paysages étaient magnifiques toute la semaine, l'accueil très sympathique. Les gars s'en souviendront toute leur vie.