Hugo Toumire : « Gravé dans ma mémoire à vie »

Crédit photo Christophe Dague - DirectVelo

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Hugo Toumire avait des étoiles plein les yeux, au moment de descendre du podium protocolaire de Paris-Roubaix Juniors. Quelques minutes auparavant, le Français était pourtant privé de la victoire dans la Reine de Classiques par son seul et unique compagnon de fugue, le Néerlandais Hidde Van Veenendaal, qui l’a devancé au sprint sur la piste du vélodrome nordiste (voir classement). “Sur le coup, deux secondes après la ligne, j’étais déçu… Mais finalement, après avoir vu mon coach, je me suis dit que c’était quand même énorme ! Je suis sur un nuage”.

« JE SAVAIS QU’IL ALLAIT ÊTRE FATIGUÉ »

Tout avait pourtant mal débuté pour celui qui portait pour l’occasion non pas le maillot de l’équipe nationale, mais la tunique de l’équipe Van Rysel-AG2R La Mondiale. “Au début, j’ai connu quelques pépins. Je déraillais souvent. J’en avais marre car ça arrivait quasiment à chaque secteur pavés. Mais je savais que cela faisait partie des aléas d’un Paris-Roubaix, alors je ne voulais pas m’énerver”, relate-il auprès de DirectVelo, tout sourire. “Je n’étais pas bien placé en début de course, alors j’ai essayé de faire l’effort pour remonter au fur et à mesure”.

Le jeune coureur explique ensuite que la course a vraiment commencé à s’emballer à quelques 50 kilomètres de l’arrivée, au niveau du secteur pavé de Mons-en-Pévèle. “Le peloton s’est bien réduit. Puis deux secteurs plus loin, je me suis dit qu’il fallait prendre le taureau par les cornes. J’ai imaginé que les favoris allaient se marquer et je voulais donc essayer d’anticiper”. Hugo Toumire décide de passer à l’offensive au niveau du secteur de Templeuve, le plus court de l’épreuve avec ses 200 mètres en pavés. “C’est un secteur que je connaissais bien. Je savais que l’Américain avait pas mal d’avance quand je suis sorti, mais il était en tête depuis longtemps et je me suis dit qu’il allait être fatigué. A deux, on pouvait rentrer”.

« UN TRUC DE MALADE ! »

Car le Français revient rapidement sur le Néerlandais Hidde Van Veenendaal. A deux, ils parviennent en effet à boucher un écart important sur l’Américain Michaël Garrison, auteur d’un véritable numéro tout au long de la course. “On a repris l’Américain et on a fini tous les deux, avec le coureur des Pays-Bas L’Américain était cuit, il a complètement explosé. Mais il a beaucoup de mérite. Franchement, il était impressionnant”.

Dans le final, alors que le peloton semblait hors de portée du duo de tête, Hugo Toumire a continué d’appuyer avec force et véhémence chacun de ses relais. Sans doute plus que son adversaire. “J’en ai fait trop”, concède-t-il. “C’était peut-être l’une des seules chances de ma vie d’être à Paris-Roubaix et d’y jouer le podium. Mais bon, je ne sais pas… En fait, j’avais envie de tout faire pour arriver sur le vélodrome en tête”. Il l’a fait, et en a profité un maximum. “Les frissons que j’avais… C’est un truc de malade ! Je n’oublierai jamais ce moment, qui va être gravé dans ma mémoire à vie”.

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