Jens Blatter : « Peu importe la nationalité »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Après trois mois de courses, la formation Groupama-FDJ Continental a glané cinq succès, tous acquis en Elite Nationale, et a vu l'arrivée de Mattia Petrucci, tandis que Kévin Geniets a accédé à la structure WorldTour. Jens Blatter, le manager de l'équipe, fait le point pour DirectVelo.

DirectVelo : Comment juges-tu le début de saison de la Groumapa-FDJ Continental ?
Jens Blatter : On a très bien commencé la saison. Il ne faut pas oublier que l'on vient de créer l'équipe. On avait certaines difficultés pour commencer. On est fier d'avoir fait passer le premier coureur dans la formation WorldTour avec Kevin Geniets. On espère en faire passer d'autres plus tard en tant que stagiaires. Globalement, je suis très satisfait, je suis sûr que l'on s'améliorera l'année prochaine et que l'on sera plus fort dans le futur.

« BEAUCOUP PLUS DIFFICILE MAINTENANT DE GAGNER DES COURSES »

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
C'est toujours difficile avant que tout soit en place au niveau de l'infrastructure et des voitures. Je pense que l'on est sur le bon chemin. Je dirais que l'on est sur les mêmes bases que lorsque j'ai commencé chez BMC Development. Pour l'instant, le plus compliqué est de tenir compte des sélections avec les équipes nationales. On perd toujours beaucoup de coureurs, il faut toujours que l'on voit si on a assez de coureurs pour faire les courses. On respecte les équipes nationales, on les soutient comme on le peut, mais on aurait peut-être besoin, par moment, de garder un ou deux coureurs pour disputer les courses.

Vous n'avez pas gagné depuis le mois de février...
Après les victoires à l'Essor Basque, beaucoup de personnes ont dit que l'équipe marchait très fort. Mais j'ai toujours dit qu'il fallait faire attention car ce ne sont pas des courses internationales. La différence de niveau est énorme. C'est beaucoup plus difficile maintenant de gagner des courses. Au Triptyque des Monts et Châteaux, on a eu trois podiums, il ne manquait pas grand-chose comme au Tour du Jura. A Liège-Bastogne-Liège, Théo Nonnez a raté le podium de peu. Le Tour de Normandie s'est bien passé, mais sur une course comme celle-ci, il faut avoir un très bon sprinteur. Malheureusement, nous n'avions pas de sprinteurs à ce moment-là.

« ON CHERCHAIT UN GRIMPEUR »

Vous avez recruté Mattia Petrucci pour remplacer Kevin Geniets...
C'est un grimpeur qui a eu de bons résultats pour sa dernière année chez les Juniors. C'est donc sa première année chez les Espoirs. Pour l'instant, il reste en Italie pour finir ses études. Il fait partie du projet, mais on respecte les études. Il est en Italie jusqu'à fin juin et ensuite, il emménagera à Besançon. Jusqu'à juin, il n'a pas de pression, il vient juste pour faire connaissance avec l'équipe et des courses. A partir de juin, on espère qu'il sera encore meilleur.

Comment le choix de prendre Mattia a-t-il été effectué ?
C'est toujours compliqué d'arriver à trouver quelqu'un au mois d'avril et de trouver quelqu'un qui n'a pas de contrat. On cherchait vraiment un grimpeur, ce qui était très difficile, et un Espoir uniquement. On a pris la liste qu'on avait de l'année passée. On a réfléchi coureur après coureur et on est finalement arrivé sur Mattia Petrucci. On est contents qu'il ait pu venir chez nous. Peu importe la nationalité, c'était important pour nous d'avoir un grimpeur.

« ON PRENDRA UN DEUXIÈME COUREUR EN AOÛT »

Quelles sont les dernières nouvelles au sujet de Samuele Manfredi ?
Son état s'améliore, ça va de mieux en mieux. Je vais le voir régulièrement. Il est toujours à Ferrare à côté de Bologne dans un établissement spécialisé pour les traumatismes crâniens. Pour retrouver une vie normale, ça va encore prendre du temps. Il ne peut toujours pas se déplacer, mais il peut bouger ses membres supérieurs. Pour cette saison, ce sera très compliqué de le revoir sur un vélo.

Avez-vous pensé à recruter un deuxième coureur ?
On en a parlé, mais finalement, nous avons décidé de ne prendre qu'un nouveau coureur pour l'instant. On prendra un deuxième coureur à partir d'août en tant que stagiaire. Nous n'avons pas souvent deux fronts en même temps comme le week-end dernier. Cela dit, nous envisageons d'avoir un effectif de quinze coureurs l'an prochain.

« PARIS-ROUBAIX ET LE TOUR D'ITALIE, DEUX GROS OBJECTIFS »

Comment se passe la cohabitation entre les différents coureurs à Besançon ?
Il n'y a pas de problèmes au niveau de la langue. Après deux mois, certains coureurs ont demandé s'ils pouvaient rentrer à la maison. C'est ce qu'on fait cette semaine, tout le monde va retourner à la maison pour voir la famille afin de recharger les batteries pour la suite de la saison.

Quels sont les prochains gros objectifs ?
Il s'agira de Paris-Roubaix Espoirs et du Tour d'Italie Espoirs. La Ronde de l'Isard sera une bonne préparation pour le Giro Espoirs. Avant, il y aura aussi le Rhône-Alpes Isère Tour. On jouera la gagne sur Paris-Roubaix. Concernant le Tour d'Italie, ce sera plus compliqué, mais on va tout faire pour avoir de bons résultats. Ensuite, nous aurons deux fronts avec le Tour du Val d'Aoste et le Tour de Martinique. Fin juillet, nous disputerons le Tour Alsace.

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