Alexis Pierre : « La dernière, c'était en 3e Catégorie »
Ancien spécialiste du VTT, Alexis Pierre a trouvé un terrain propice à ses qualités à l'occasion de la première étape du Tour de Loire-Altantique (Elite Nationale). Sur les chemins empierrés qui jonchaient les 150,1 kilomètres de course, il a su tirer son épingle du jeu. Au terme d'un sprint en petit comité, l'habituel sociétaire de l'ES Torigni a remporté, sous les couleurs de la Sélection de Normandie, sa première victoire de la saison (voir classement). Il revient sur son succès au côté de DirectVelo.
DirectVelo : Tu viens de décrocher ta première victoire !
Alexis Pierre : Ça fait beaucoup de bien parce que ça faisait deux ans que je n'avais pas gagné. Ma dernière victoire, c'était en 3e Catégorie. J'ai commencé le vélo il y a trois ans à ce niveau et je suis monté petit à petit jusqu'en 1ère Catégorie. C'est ma première victoire dans cette catégorie et en plus, c'est sur une Élite Nationale. Je suis vraiment content. C'est la consécration du travail.
Tu avais longtemps tourné autour cette saison...
J'ai fait trois Tops 10 au Tour de la Manche. J'étais déçu de ne pas avoir gagné. Je prends de plus en plus de plaisir sur la route. Par rapport aux courses que je faisais avant, il y a plus de coureurs, de spectateurs et il y a des belles structures. On s'amuse sur le vélo. Ce n'est pas comme des petites courses en 3e Catégorie.
« J'ÉTAIS CONFIANT »
Tu t'es rapidement retrouvé dans le bon groupe !
L'échappée est partie au bout de vingt kilomètres. Je suis rentré avec cinq ou six mecs. On s'est retrouvés devant à seize ou dix-sept et sur les chemins, on a perdu quelques coureurs sur crevaison et parce que d'autres n'étaient pas bien. J'ai vu que mon coéquipier Thibault (Valognes) n'était pas au top. Je l'ai aidé à faire les sorties de chemin pour qu'il puisse avoir le maillot. Je savais qu'on le perdrait à un moment donné.
Dans quel état d’esprit étais-tu une fois à l'avant ?
Quand je me suis retrouvé devant, j'étais confiant pour le final. Pourtant, je n'étais pas bien après 80 kilomètres de course. J'étais à la limite de sauter. J'avais de mauvaises sensations, mais je savais que j'étais l'un des plus forts en cas d'arrivée au sprint donc je me suis accroché. Je me suis battu avec mon vélo pour être présent dans le final.
« JE PRÉFÉRAIS GARDER DES CARTOUCHES »
Tu étais confiant malgré la présence d'un coureur comme Stylianos Farantakis ?
C'était le seul coureur qui me faisait peur. Je sais qu'un coureur comme David Boutville est puissant, mais je sais aussi qu'il n'a pas une accélération explosive comme la mienne. Pour le sprint, Grégoire Salmon a emmené Stylianos (Farantakis). J'étais dans la roue de David (Boutville). Je l'ai passé sur la droite, puis je suis passé entre les deux coureurs de Sojasun.
En tant qu'ancien spécialiste du VTT, comment se sont déroulé les chemins empierrés ?
C'est spécial. Je pensais être à l'aise, mais au final, c'est très tirant. Ce n'est pas un effort que l'on a l'habitude de faire. Ça tire donc ce n'est pas simple à gérer. Ça glisse vraiment, mais c'était sympa. J'aimais bien. Il y avait beaucoup de poussière donc on avait du mal à respirer et à voir où l'on allait. Mais ça allait encore parce que les voitures et les motos prenaient du champ.
Tu as remporté cette première étape, mais tu ne t'es pas emparé de la première place du classement général. Est-ce un regret ?
Non pas spécialement. Les sprints de bonifications, je ne les ai pas faits. J'aurais pu avoir le maillot si j'avais voulu, mais je préférais garder des cartouches pour l'arriver et remporter ma première course. Mon objectif, ce n'est pas le classement général. Si je peux le faire, je le ferai, mais je vais surtout essayer de gagner l'étape demain (dimanche). Je veux juste me mettre en confiance. Ça met beaucoup de pression. Demain, je n'aurai pas la pression de devoir défendre le maillot.