Fabien Canal : « J'aurai la réponse très rapidement »
À 30 ans, Fabien Canal mûrit de nombreux projets. Famille, cyclo-cross, route, le sociétaire du CC Etupes est sur tous les terrains. Alors qu'il a annoncé, il y a peu, vouloir créer sa propre structure de cyclo-cross, DirectVelo a décidé de faire le point avec le Franc-Comtois.
DirectVelo : Quel sentiment t'a laissé ta 3e place au Championnat Bourgogne-Franche Comté ?
Fabien Canal : Sur le papier, on était battu par le SCO Dijon en terme de nombre et d'effectif. On a bien lutté tout au long de la course. On a failli prendre un avantage. Malheureusement, on a fait une petite erreur dans le final. Mon petit frère Émile a été distancé, c'est dommage. Ça aurait pu basculer dans un sens comme dans l'autre. Au final, le classement n'est pas révélateur. Ça aurait été plus dur pour le SCO Dijon si l'on avait vu qu'Émile avait été distancé et qu'il fallait mettre en route plus tôt. Il n'a pas manqué grand chose.
Tu enchaînes les bonnes performances après des places d'honneur au Tour de la Manche et au Tour de la Mirabelle !
En ce moment, ça ne va pas trop mal. À côté du vélo, je m'occupe bien avec ma maison. En fait, je me repose presque sur les courses. Au Tour de la Mirabelle, c'était dur au début, puis j'ai décroché la 5e place de la dernière étape en réglant le sprint du peloton. Par contre, je ne me suis pas senti écraser les pédales comme c'était le cas quand j'étais plus jeune. Avec les années, les périodes de forme sont plus lissées. C'est compliqué de retrouver ces sensations.
« J'AI BESOIN DE SOUFFLER »
Tu dis beaucoup t'occuper : le vélo constitue-t-il encore une priorité pour toi ?
Il y a plusieurs priorités. J'effectue des formations professionnelles. J'ai beaucoup de projets avec ma femme, comme m'occuper d'un gîte près du Ballon d'Alsace. J'ai également un petit garçon de six ans. Certains week-ends, j'ai besoin de souffler et de me recentrer sur ma famille. La construction de mon équipe de cyclo-cross me prend également du temps. Je fais pas mal de choses et davantage avec les bras qu'avec les jambes en ce moment. Je mets en place mon après-vélo. J'y pense vraiment. Je vais peut-être suivre une formation pour être guide de moyenne montagne, et aussi une formation pour construire des chalets en rondins.
Penses-tu continuer en DN1 ?
En DN1, c'est possible que ça soit la dernière saison. Je ferai le point après la saison de cyclo-cross. J'ai moins la motivation d'aller rouler, mais je m'amuse et me fais plaisir en course. Rien n'est figé. La saison, je la fais à bloc, mais différemment. Avant, j'étais payé pour faire du vélo et maintenant, je suis à Pôle Emploi. Mon contrat avec l'Armée s'est terminé donc, je ne peux pas me permettre de ne voir que le vélo. Ce n'est pas ce qui va me faire vivre. Malgré tout, je vais essayer de faire une belle saison de cyclo-cross.
Tu as annoncé vouloir créer une équipe de cyclo-cross, il y a peu (voir ici)...
Ça ne fait pas forcément longtemps que j'y pense. L'an passé, c'était compliqué au niveau relationnel avec le Team Safir. Je suis plus proche de la fin que du début de ma carrière. Je continue le cyclo-cross pour m'amuser, être avec des gens que j'apprécie, et avoir du matériel de confiance. Je ne veux pas créer cette équipe pour gagner de l'argent et avoir des moyens de fou.
« VÉHICULER UNE VISION FUN DU CYCLO-CROSS »
As-tu déjà des pistes quant à tes futurs partenaires ?
Je suis en attente de conclure avec une marque de vélo. Je vais avoir la réponse très rapidement. Au niveau du staff, on a déjà les personnes qu'il faut. Je veux travailler avec des gens que je connais et en qui j'ai confiance. Les sponsors matériels, ce n'est pas très compliqué à trouver. Par contre, les partenaires financiers, c'est plus difficile. Ma femme y travaille. On va également se rattacher à l'association du CCI de Nommay Organsation. Ils passent beaucoup de temps pour nous aider dans ce projet.
Quelles seront les ambitions de cette nouvelle structure ?
L'objectif est de créer une équipe UCI. Je veux rester à Étupes et Marlène (Petit) à Vulco. Au début, il y aura très peu de coureurs : on ne peut pas se permettre d'en prendre beaucoup. On va tout d'abord débuter comme ça. Ensuite, le but sera de pérenniser le Team pour qu'il continue pendant des années. Notre philosophie sera de véhiculer une vision fun du cyclo-cross, basée sur le plaisir.
Une fois ce projet sur pied, envisages-tu de devenir manager ?
J'aime le vélo, mais j'ai déjà passé beaucoup de temps hors de chez moi, en déplacement. Le jour où je poserai le vélo, je ne me vois pas continuer dans le milieu. J'aurais du mal. Je suis davantage tourné vers des projets de chalets en rondins, au calme, sans voisins et au pied du Ballon d'Alsace.