David Boucher : « Mon fils ne voulait pas que j'arrête »

Crédit photo Pascal Vande Putte

Crédit photo Pascal Vande Putte

Une fois encore, David Boucher a joué au baroudeur samedi dernier sur la Kustpijl, course 1.2. Ses efforts n'ont pas été récompensés. Comme à son habitude, le sociétaire de Tarteletto-Isorex a attaqué en tout début d'épreuve. "Je me sentais plutôt en forme. Je voulais prendre la course en main. Après sept bornes, j'ai vu un type partir, puis un deuxième, je me suis élancé. On a roulé à bloc, contrecarrant ainsi les plans de pas mal d'équipes qui se sont mises à rouler mais qui n'arrivaient pas à revenir. On a réussi à creuser l'écart mais sans jamais avoir un gros avantage", raconte-t-il à DirectVelo.

En effet, un parcours très plat comme l'était celui proposé samedi dernier, laisse rarement beaucoup de chance à une échappée. D'autant que le coureur originaire de Maubeuge subissait encore les séquelles de sa chute à l'Antwerp Port Epic (1.1) une semaine plus tôt. "J'ai senti tout de suite que cela me tirait dans le bas du dos. Plus les kilomètres passaient, plus je tétanisais. J'ai essayé de m'accrocher mais à dix kilomètres de l'arrivée, j'ai vu qu'il y avait 20 secondes d'avance, ça ne servait plus à rien d'insister. J'ai lâché pour finir tranquille à six minutes et ainsi ménager mon dos."

LA CHASSE AUX MOUTONS

À Anvers, au début du mois, David Boucher a connu une course particulièrement épique. En effet, le sportif de 39 ans s'est retrouvé face un élément aussi inédit qu'inattendu : la présence de moutons sur la route. "Au début, tout se passait à la perfection mais en l'espace de huit kilomètres, j'ai tout eu : d'abord, des moutons qui sont sortis de je ne sais où mais qui heureusement couraient vite, des moutons de compétition en somme et qui, finalement, ne m'ont pas fait perdre trop de temps. Ensuite, je suis tombé. J'ai rejoint le peloton mais sans m'en rendre compte, je me suis retrouvé dans le champ. Après, j'ai compris que c'était à cause de l'hélico qui volait trop bas. Mais c'était trop tard. La course était finie et j'étais cassé de partout."

Une chute qui ne vient pas remettre en cause sa décision de continuer le vélo. Au début de l'année, le cycliste avait poutout annoncé le désir d'arrêter sa carrière à la fin de l'exercice 2019. En fin de compte, il a repoussé son départ à la retraite. Après une rude saison, il lui semblait de plus en plus inopportun de partir. "Cette année n'a pas été formidable, j'ai eu la poisse : piqûres d'insecte, allergies, chute à Denain... Mais à part mon dos, je me sens bien. Sur les quatre dernières courses, j'ai fait trois belles échappées..."

Son épouse a toujours été convaincue qu'il continuerait, lui était de moins en moins sûr de son choix. C'est son fils qui a peut-être fait pencher la balance. "Mon gamin est venu me voir et il m'a dit : 'Papa, je ne veux pas que tu arrêtes', il n'a pas fallu me le répéter deux fois."

CONTINUER, OUI MAIS OÙ ?

"Je cherche une équipe où je serais bien, sans stress. J'aimerais retrouver, comme chez Tarteletto, une bande de potes qui est motivée pour les courses, avoir aussi du bon materiel, un minimum de défraiements. Et après, je ferai mon boulot comme j'ai l'habitude de le faire." Redescendre en Elite sans Contrat, dans un club, est une possibilité que Boucher envisage. "Je cherche une équipe pour participer à des courses 1.2, 2.2. Je ne veux pas faire tous les tours de clochers. S'il faut en faire quelques uns, je les ferai mais je veux un beau programme." Dans le monde du vélo, cette décision n'est qu'une demi-surprise. "Au début de l'année j'étais convaincu. Au fur et à mesure que les mois passaient, quand on m'interrogeait, je disais oui normalement j'arrête. Puis je disais je pense, puis finalement ah ben non, je continue."

Un jour néanmoins, cet attaquant-né devra accrocher le vélo au clou. "Je ne roulerai jamais à la Ligue (NDLR : l'Entente Cycliste de Wallonie). Je veux courir à un bon niveau mais une fois que je n'aurai plus ce niveau-là, je ne veux plus faire du velo, ou alors si, pour mon plaisir, du VTT ou du cross pour garder la forme" .

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