Jordan Levasseur : « Je ne partirai pas dans le flou »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Jordan Levasseur est de retour chez les professionnels. L'ancien coureur de l'Armée de Terre s'est en effet engagé pour la saison prochaine avec Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole (lire ici). Après deux années dans les rangs amateurs, le sociétaire du VC Rouen 76 confie sa joie à DirectVelo.

DirectVelo : Comment se sont noués les contacts avec Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole ?
Jordan Levasseur : Ça s'est fait d'abord avec mon directeur sportif au VC Rouen 76, Jean Philippe Yon, qui a manoeuvré. À la suite de ça, j'ai envoyé mon CV à Frédéric Delcambre (directeur sportif de Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole, NDLR). On est rentré en contact avant la Boucle de l'Artois.. Ils m'ont annoncé qu'ils pouvaient être intéressés par moi. Ensuite, ça s'est fait au fur et à mesure. La victoire sur la Boucle de l'Artois a pu confirmer leurs envies.

« LE BUT ULTIME ÉTAIT DE REBONDIR »

On imagine que c'est une satisfaction pour toi de retourner chez les pros...
Après la dissolution de l'équipe cycliste de l'Armée de Terre, le but ultime était de rebondir. J'ai fait des choix un peu spéciaux, ça m'appartient. C'était rapide et long à la fois, ça a été compliqué pour moi. Il a fallu se remobiliser cet hiver avec une grosse structure et un très bon entourage. Il faut vraiment s'avoir s'entourer correctement pour pouvoir performer. Il n'y a pas que le potentiel ou le physique d'un coureur. C'est vraiment un ensemble, j'ai été bien entouré cette saison. C'est une grande joie pour tout le monde. On a passé un très belle saison avec le VC Rouen 76. Les deux passages à l'échelon supérieur le confirment (son coéquipier Matis Louvel rejoint Arkéa-Samsic, lire ici, NDLR). C'est vraiment une belle chose pour le club.

Aurais-tu continué chez les Amateurs si tu n'étais pas repassé pro ?
De par mes performances de cette année, je pense que j'aurais continué sans hésitation. J'ai 24 ans, 25 au mois de juillet prochain. Je ne pense pas que j'aurais continué jusqu'à 35 ans non plus. Avec ce passage, ça change pas mal de choses. Si j'étais resté chez les amateurs, j'aurais encore quelques belles courses à découvrir. Je ne les connais pas toutes, j'en ai encore découvert cette saison.

« J'AI REFUSÉ UNE CONTINENTAL PRO À LA FIN DE L'ARMÉE DE TERRE »

Tu parles de choix spéciaux... Qu'en est-il ?
Je regrette mon choix d'avoir rejoint le VC Toucy en 2018. J'ai refusé une équipe Continental Pro à la fin de l'Armée de Terre. Ça a été un choix maintenant regrettable. C'est l'expérience, ça me sert. Je voulais me relancer chez les amateurs. En étant dans une DN2, c'était aussi compliqué. J'aurais pu me relancer directement dans une DN1. Mais c'est du passé. Je vis dans l'instant présent. Je n'ai pas de regrets, j'ai essayé, j'ai tenté. Au final, c'est un choix qui s'est avéré payant maintenant. Il y a pas mal de joie et de fierté concernant ces deux dernières années.

Pourquoi avoir refusé cette équipe Continental Pro fin 2017 ?
Je n'avais pas vraiment de personne pour m'orienter. Je travaille sans agent. J'ai seulement des directeurs sportifs ou des amis, des personnes de confiance. La plupart des personnes m'ont quand même conseillé d'aller dans cette équipe. C'était peut-être un affolement. J'étais un peu perdu après la fin de l'Armée de Terre. J'ai eu un passage à vide. Dans l'affolement, j'ai fait quelques bêtises.

« COMBLER LE DÉPART DE PIERRE BARBIER »

Tu seras attendu sur les sprints l'an prochain...
Quand j'ai eu le manager et les directeurs sportifs de Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole, c'est ce qu'ils m'ont annoncé. Il y a le départ de Pierre Barbier qu'il fallait combler, entre guillemets. C'est pour ça qu'ils ont fait appel à moi. C'est mon poste, je me connais, je suis un coureur rapide. Je sais ce que j'ai à faire. Je connais les courses du calendrier. Je ne découvre pas forcément le monde pro, moins que chez les amateurs. L'année prochaine, je ne partirai pas dans le flou. Je sais où je mets les pieds. L'objectif est de se distinguer sur des emballages massifs et dans des sprints en petit comité. Je vais vraiment cibler la Coupe de France, il y a pas mal de courses qui conviennent aux routiers-sprinteurs, et donc de belles choses à faire. Il faut rester vraiment sérieux cet hiver et mettre les bouchés doubles pour être performant toute la saison.

Vas-tu encore davantage travailler le sprint ?
On ajuste un peu tous les ans avec mon entraîneur, Grégoire Terrier. Cette année, j'ai vraiment senti que je n'avais pas du tout régressé au niveau du sprint. J'ai même progressé. J'ai pu sortir cette saison des gros sprints qui ont été concluants. On va continuer sur ce schéma-là avec forcément des ajustements pour être encore meilleur. Il faut vraiment que je travaille ça de toute façon avec des grosses séances de gainage et des séances de sprint sur le vélo.

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